Les Halles de Scaër


 Si les halles du Faouët font partie du patrimoine de cette commune, celles de Scaër se sont égarées dans les oubliettes de l’Histoire. 
 
Mesure à grain des anciennes halles?
 
 
 Sur les papiers terriers de la sénéchaussée de Concarneau ( 1678), il est fait mention d'une maison ayant au sud " le placistre de la cohüe et prison" . Cohue étant un terme breton signifiant halle.
En furetant dans le registre de l’État des sections du cadastre napoléonien désormais disponible en ligne sur le site des archives départementales, nous en avons retrouvé l’emplacement. Appartenant en 1829 à un dénommé Louis Lessard, elles occupaient l’emplacement de l’auberge Favennec, qui sera érigée vers 1850 et qui a été démolie en novembre 2017. Une trouvaille qui fait écho à une mention de Cambry qui, lors de son « voyage dans le Finistère » de 1793 signalait que les Scaërois demandaient « la mise en état de la halle et de la prison ».
 
Sur ce document repérez les éléments du plan  voisin ( cadastres napoléonien 1818/28)

La maison en question dans le texte ci-contre était dans le cercle. A :le ruisseau qui se rend au dit bourg de Scaer; B: la Cohue (halle en breton) ; C : Le grand chemin du dit bourg à coray ( rue Brizeux-Kernabat)

 

Halle sur le cadastre napoléonien
 
On comprend mieux désormais la présence à l'auberge Rodallec, à gauche de la halle sur le plan ci-dessus, d'une  mesure à grains médiévale aujourd'hui visible à l'accueil de la mairie. C'est un cylindre de granit évidé en son centre avec une sortie latérale. Il suffisait de fermer le trou latéral, de remplir l'intérieur de la mesure, d'araser au niveau du rebord supérieur puis d'ouvrir le trou afin de recueillir le grain qui glissait sur le plan incliné jusque dans un autre récipient ou dans un sac. Cet appareil a été sans doute abandonné après l'adoption de nouvelles unités de mesure universelles après 1789.  La tradition dit que  cette mesure à grains servait de chauffe-cidre à Auguste Brizeux qui fréquenta cette auberge vers 1840 lors de ses séjours à Scaër.
Autre hypothèse : Il est possible que les halles vétustes étaient en ruine à l'époque de Brizeux et n'étaient plus utilisées. Le cadastre napoléonien atteste la présence à proximité d'une pâture  identifiée comme "Champ de foire" appartenant à la commune.


L'emplacement des Halles, aujourd'hui : place Camille Boucher

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Les Gueules Cassées


Ce tricycle quasi centenaire a vraisemblablement utilisé par un des nombreux blessés de la grande guerre ne pouvant plus utiliser ses jambes pour se déplacer. Un axe central sert  à la fois pour le faire avancer  en l’actionnant vers l'avant et l'arrière  et pour le diriger et tournant le volant qui coiffe cet axe.
D’après nos recherches, il s’agirait d’une «  voiturette à volant » construit par les Ets Poirier de Tours à partir de 1928 qui fut classé 1er au concours du ministère des Pensions
Sur les cartes postales et les films des années 30, ce genre de tricycle était aussi utilisé par l'Union des blessés de la face et de la tête appelée «Les Gueules cassées»  vendant des billets de loterie nationale, l’ancêtre du loto de la FDJ. Les bénéfices dégagés par cette loterie permettaient de venir en aide aux victimes de la Grande Guerre.

Tricycle décoré par les jeunes de la MJC
Pub des années 30





Blessés de guerre vendant des billets de la loterie nationale


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Henri Rodallec, polytechnicien



Le Scaërois le plus gradé ayant participé à cette guerre fut le lieutenant-colonel Henri Rodallec. Né en 1857, Il était le fils de Bertrand Rodallec et de Marie-Anne Navellou. Il fut de dernier filleul d’Auguste Brizeux, avec qui son père était ami.
Henri apprit le français au petit  séminaire de Pont Croix. Il fit des études à Polytechnique puis une carrière dans le génie à Fontainebleau, Grenoble, Briançon. En 1884, il est promu capitaine et détaché à la construction du fort des Rousses durant trois ans.  "Des travaux importants de réparations et d'entretien sont entrepris en 1884-87. C'est également à cette époque qu'est construite la redoute du Rochat (disparue) et le fort du Risoux" (Wikipédia). Cet ancien site militaire est aujourd'hui une cave d'affinage du Comté Juraflore.
 Par la suite il fut nommé à Versailles, Dunkerque, Arras, Brest.
Il prend sa retraite en 1908 avec le grade de  commandant et en 1909 il devient  conseiller général de Scaër, en remplacement  de James de Kerjégu. 
 
 
 
 
H. Rodallec a participé à la construction du fort des Rousses
 

 

Lieutenant-colonel du génie

Au début  de la guerre  1914-18, il reprend du service dans  l’armée « territoriale » vu son âge, avec le grade de lieutenant-colonel, au camp retranché de Paris.
Chevalier de la légion d'honneur en 1899, officier en 1916
 
En 1921, il  présida l'inaugura le monument aux morts  sur lequel sont gravés, en tête de liste ; les noms d’autres officiers morts aux combats le Capitaine Yves Le Ber, dont la mère Marie-Anne, était apparentée à Henri Rodallec. Il y a trois lieutenants : Jean Marie Le Bihan, Louis Trolez, Henri  Le Beux et deux sous-lieutenants : François  Lessard et Pierre Croissant.
 
 Le journaliste de l’Écho de Bretagne ( 19/08:1921) cite son discours lors de l'inauguration: " L'histoire impartiale dira un jour la part prise par chacun à la victoire commune; celle des soldats bretons dont la ténacité est légendaire, n'en sera pas la moindre"



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Deux clochers


Le clocher actuel  ne fut pas construit en même temps que l’église en 1873-75 mais en 1890-1891. Pendant quelques mois, Scaër s’enorgueillit de posséder 2 clochers.
Lors de sa délibération du 3 Novembre 1872, le Conseil de fabrique chargé de gérer les biens matériels de la Paroisse avait renoncé à adosser la nouvelle église en projet au clocher du vieil édifice datant du XIe siècle (Archives départementales du Finistère). Une lettre du curé de Scaër l'abbé Caradec, rappelle les motifs alors invoqués : "La base de la tour est nulle, maigre, grêle ... les galeries, la chambre des cloches n'ont aucune valeur artistique, les pierres sont disjointes. La nouvelle église devant être rebâtie sur l'emplacement de la vieille église, les galeries du clocher seraient dépassées par la hauteur du nouvel édifice". Ainsi, diverses raisons, en particulier d'ordre esthétique, incitaient  à refuser l'intégration de la vieille tour construite un siècle plut tôt. Toutefois, dans ce projet, il était admis que "la flèche du clocher serait descendue, les pierres numérotées" et que plus tard "cette flèche serait améliorée et replacée". En fait, la fabrique désirait "réserver le clocher actuel jusqu'à ce que les ressources permettent de construire un nouveau, afin que le service des cloches ne soit pas interrompu".

 L'état des finances s'est amélioré et a permis d'édifier un nouveau clocher sans faire appel aux pierres du vieux clocher : le livre des comptes de la Paroisse de Scaër (1889)  fait état dans les recettes de «dons pour la flèche ». En 1891, il y est question de la construction du clocher qui  coûta 10.219 F de l’époque.
 
Carte postale vers  1890 montrant les deux clochers.
photo prise de l'étage d'une maison de la place Loïez Rest

L'ancien clocher de Scaër (à gauche) coiffe
désormais la tour de Guiscriff (à droite).
Au centre  l'église de Guiscriff au milieu du XIXe siècle
  

Pour le prix d'une cloche

Aussi, le conseil de fabrique, lors de sa délibération du 18 Octobre 1891 vote la démolition: non seulement l'ancien clocher est devenu désormais inutile, mais en outre, gêne la circulation autour de la nouvelle église (2,20 m seulement entre les deux constructions) et masque en partie le tout récent édifice. " De plus ces deux clochers, presque juxtaposés, ont entre eux aucune proportion et diffèrent de hauteur et de style. Plus grave, le maintien de l'ancien clocher ne manquera pas d'entraîner des frais d'entretien ; déjà les réparations s'avèrent urgentes, tant pour le consolider que pour lui enlever son aspect délabré dû à la démolition de l'ancienne église". 
Le conseil municipal, lors de sa délibération du 8 Novembre 1891, vote l'aliénation de la flèche au profit de M. Le Naour, entrepreneur-appareilleur de Quimper, pour 1.500 F; cette somme fut prévue pour l'achat d'une cloche à placer dans le nouveau clocher. Les comptes de la Fabrique pour l’année 1892 confirment cette vente à la paroisse de Guiscriff. La même année, on installa les 4 cloches pour un montant de 9.040 F, y compris le «beffroi », c’est à dire l’empoutrement soutenant ces cloches. 


Brizeux et le Pardon de Scaër

Le Texte de Brizeux
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«  Scaër l’emportait partout! Scaër, le pays des luttes... Scaër où les jeux anciens sont toujours honorés. Et qui chaque dimanche, au milieu de ses prés, dans les beaux soirs d’été, voit sa mâle jeunesse, Exercer sa force et son adresse ». Ces vers bien connus du poète Auguste Brizeux évoquent le Pardon de Scaër au début du 19è siècle. En compulsant les rares ouvrages sur Brizeux  on peut trouver quelques éléments inédits sur le séjour de Brizeux à Scaër . En août 1832, Brizeux revient d’un séjour en Italie. Dès les premiers jours de septembre, il entreprend ces pérégrinations à travers la Cornouaille au cours desquelles, il compte s’imprégner des mœurs, des physionomies et des paysages. Il va de bourg en bourg, se rend aux foires et aux Pardons. C’est ainsi que dans son «  journal intime » du 9 septembre 1832,il a noté quelques détails relatifs aux luttes du Pardon de Scaër ( C’est le jour de la St Alain, Patron de la Paroisse): «  Les 2 lutteurs se sont mis à genoux; on leur a noué les cheveux. leur veste était tirée. Ainsi préparés, ils ont fait 3 signes de croix, puis ils se sont saisis... Il faut que le vaincu tombe à plat sur le dos. On prend le vainqueur dans les bras et on l’enlève de terre en le montrant ».

Loeïz Rest a sculpté les lutteurs( Coll. Villard)


les lutteurs se préparent (Coll. Villard)



L'entrée du champ de luttes ( Collection Villard)

Le champ de lutte ( Coll. Villard)
















Brizeux adorait le spectacle des luttes et des courses. Il instituait même des concours et offrait des prix aux vainqueurs. Voici une liste de prix qu’il a donné un jour: mouton et cordon d’argent: 4,50 fr, 2 chapeaux:5 F, 4 mouchoirs: 3,80 F rubans: 3 F, prix en argent pour les courses 3 F , pour les luttes 3 F » . Mais s’il aime l’élégance de ces jeux, il en a la violence en horreur. Au Pardon de St Mathurin de 1834, il offrit 20 francs pour séparer 2 lutteurs dont l’acharnement lui faisait peine.



Brizeux a vécu à Scaër

Courses en Bretagne 

Dans un carnet, Brizeux a noté les dates et lieux de ses séjours en Bretagne. Un article d’Adolphe le Goaziou de la Nouvelle Revue de Bretagne de juillet août 1953 " Dans les pas de Brizeux en Basse-Bretagne" énumère ces séjours Nous retiendrons les éléments concernant ses séjours à Scaër.

Pour la première fois semble-t-il en 1829 il va à Scaër où il retourne l'année suivante en passant par Quimperlé et Arzano. Le dimanche 9 septembre 1832 il assiste à la grand-messe à Scaër. Les 7 et 9 juin1934, il est à Scaër d'où il repart pour Quimper Châteaulin.

Le 7 mai 1835 il est au Faouët et le 8 au soir il arrive à Scaër ou il descend chez les Rodallec à l'Auberge La Croix d'Or "moyennant un prix de pension de 1 franc par jour tout compris sauf le vin". Le 9, il fait une partie de galoche ; le dimanche 10 il assiste à la messe ; le 24 mai il y joue au « pil paotr », il séjourne 3 semaines à Scaër où il fait des sorties également à Quimperlé Arzano avant de faire une excursion dans le proche Morbihan. 

 1842 :le 4 octobre il prend à Rosporden une voiture qui le conduit à une heure à Scaër où il va rester jusqu'à mi-décembre mais en faisant de nombreux voyages à Guiscriff Gourin . Le 3 décembre il assiste à une élection à Scaër où il est encore le 11, 12, 13, 14 décembre. 

En août et septembre 1843 Brizeux vit à Scaër d'où il fait des excursions à Arzano. 1845-46 :il passe l'hiver à Scaër et il reste probablement jusqu'à en juillet 46. 1847 ; Brizeux est à Scaër 27 mars puis en juillet ; fin août il part pour l'Italie où il passera plus de 3 ans. S'il était à Lorient en 1951, il n'y a pas de renseignements sur ses voyages en Bretagne durant 7 ans! C'est seulement  vers le 18 septembre 1854 qu'il revient à Scaër où on le trouve encore en octobre-novembre. 

En 1855, il est à Scaër le 20 décembre.1856 : le 27 septembre il projette un voyage à Quimper par Scaër « où il se trouve depuis des semaines » écrit-il le 24 octobre mais qu'il devra quitter à cause de sa santé pour Lorient. 


Portrait de Brizeux jeune

Plaques commémoratives
  rue Brizeux (maison Duburreau)et rue Jean Jaurès
(Auberge Rodallec)



 

 

 

 

 

 

 

 

 

 



Le Parigot

C'est donc à partir de 1834 que ces séjours furent plus réguliers. Lors des premiers séjours, il logeait  rue Brizeux, chez Mme Duburreau (actuel cabinet dentaire). Par la suite, il prit pension à l'auberge Rodallec, " La Croix d'Or", dans une chambre à l’auberge était peu confortable, elle n’avait qu’une petite fenêtre sans carreau, fermée par un volet de bois. Brizeux veillait tard la nuit et restait au lit jusqu’à 10 heures du matin. Ces habitudes de citadin, son costume éveillèrent quelques méfiances au début. On le surnomma « Paotr Pariz », c'est-à-dire " Le Parigot". 

Puis il essaya de modeler sa vie sur celle des Scaërois, partageant leurs jeux de boules le dimanche, s’intéressant aux travaux des champs . Parfois il se plaît à prendre le fléau et à battre le blé sur l'aire avec les paysans, dans quelque forme où le repas de midi lui est offert pour le payer de sa peine.
 Le soir, il va veiller chez l'instituteur, le tisserand ou le cloutier. Il se mêle à ces humbles, non pas seulement en artiste curieux d'étudier des modèles, mais en ami sincère et véritable qui s'intéresse aux joies et aux peines de ces braves gens, et qui sait redevenir simple comme eux.

Tonton Brizeux

 Louis Tiercelin évoque cette période dans "Brizeux à Scaër". Le repas du soir, il le prenait chez Rodallec. Il y avait encore à l’auberge, en 1895, — elle vient de mourir, à l’âge de quatre-vingts ans — une vieille cuisinière, Annaïk, qui était au service du maître d’hôtel d’alors, entrée dans sa maison à l’âge de dix-neuf ans. Elle a bien connu Brizeux, la brave Annaïk, et se rappelle les friandises qu’il préférait à son souper : des crêpes au lait, des flans d’œufs, des laitages. Annaïk était une bonne cuisinière et Brizeux trouvait, le soir, à l’auberge, un repas copieux et bien préparé que ses promenades du jour et la maigre chère du dîner de midi lui faisaient trouver meilleur encore. Les convives habituels étaient l’instituteur Le Bec et Bleiz le gendarme, tous deux pensionnaires de Charles Rodallec, et Jakez et Berthel. Le repas achevé, Brizeux allait s’asseoir dans le fauteuil de l’âtre ; on plaçait un verre de vin blanc près de lui, et les histoires commençaient, les bonnes histoires qu’il racontait à la gloire du pays de Bretagne, en bourrant et en débourrant sa petite pipe de terre, éteinte presque aussitôt qu’allumée. Car c’était sa manière à lui de fumer ; et, le lendemain matin, autour de son fauteuil, Annaïk — je l’ai vue fumer comme un homme ; elle fumait peut-être déjà du temps de Brizeux — Annaïk faisait, pour elle ou pour d’autres, une ample récolte de ce tabac de poète… Le verre, lui, je suppose, devait rester plus d’à moitié plein ; cela devait être aussi sa façon de boire, à ce grand écouteur et à ce grand bavard, pour qui la pipe et le vin blanc étaient plutôt comme les prétextes à prolonger la causerie des veillées. 

 

Dessin paru en 1889 ( L. Duplais - Brizeux)

 J’imagine, pourtant, qu’il ne parlait pas autant qu’on veut bien le dire, et sans doute encore, s’isolant dans quelque rêverie, se penchait-il parfois, comme il est si bon de le faire, dans ces larges âtres bretons, pour regarder, au-delà de ces quatre murs noirs, enduits de suie grasse et brillante, le petit morceau d’azur étoilé qu’on aperçoit tout là-haut.

Les enfants, d’ailleurs, devaient l’interrompre sans scrupules, écoutant volontiers certes les belles histoires qu’il contait, mais gourmands plutôt de ce beau sucre blanc qu’il avait toujours dans ses poches et dont il leur faisait des gâteries. Il entendait bien, tout de même, qu’on le gagnât un peu : de celui-ci, il exigeait la récitation des prières en langue bretonne ; à cet autre, bel enfant joufflu, il demandait de « faire le gros ventre, » ayant toujours pour tous, avec le morceau de sucre convoité, quelque tape amicale et quelque bonne parole. Aussi comme ils l’aimaient leur « tonton Brizeux. »

 

La méfiance, première contre ce citadin déguisé en villageois est ainsi vite tom­bée; il est devenu l'oracle de toute la paroisse. Durant ses séjours scaërois, il puisa une abondante documentation , prenant sur le vif des scènes pittoresques qu’il exploitera dans ses poèmes romantiques qui lui valent d’avoir son nom dans le  manuel scolaire« Lagarde et Michard » consacré au 19e siècle.

L'auberge Rodallec vers 1900( collection Villard)


Le chauffe-cidre de Brizeux est une ancienne mesure à grains 
Le fauteuil de Brizeux provenant de l'ancienne auberge Rodallec a été offert à la commune , comme le chauffe-cidre, en 2010 par M. Vohra, le nouveau propriétaire






George Sand et le sculpteur David d’Angers ont rendu visite à Brizeux à Scaër







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Le cimetière


A Scaër, le jour de la Toussaint, on évite de marcher  à mouvements brusques pour ne pas blesser les âmes des aïeux qui volent autour de vous ( La France qui s'en va - 1914- Gallica)
L'ancien cimetière. Aujourd'hui, son calvaire fait face  au monument aux morts

Le cimetière enserrait l'église paroissiale avant la construction de l'édifice actuel à partir de 1873.  Brizeux logeait au premier étage de la maison occupé actuellement par le cabinet dentaire. Lors d'une des ses veilles , il a planté le décor qu'il voyait de la fenêtre " Tout dort dans le bourg, les vivants dans leur lit et les morts dans leur bière".

 Agrandissements successifs

Le cimetière actuel construit à "l’angle de la route de Roudouallec et du chemin menant à l’Isole" sera agrandi en plusieurs étapes. On lui adjoindra une seconde parcelle au nord  :  ces deux parties sont unies aujourd’hui dans le même enclos en pierre. La seconde partie comportait l'enclos où étaient inhumés les enfants. Et l'on y avait ajouté le jardin de Mme Louers qui  avait fait don de son jardin à la commune :  elle y est inhumée ainsi que sa fille dans une concession perpétuelle. On peut apercevoir encore la trace de  l'ouverture de ce second cimetière en descendant la rue Louis d’Or vers Toyal. La quasi totalité des tombes de ce cimetière sont surmontées d’une croix.

 Une extension a été créée  en direction du stade dans les années 70 avec un accès rue des Haras  : la forme des monuments y est bien différente. Plus récemment, une  autre extension a été réalisée au niveau de la halle des sports. L’évolution des pratiques funéraires ont conduit la commune à y intégrer un columbarium et un jardin du souvenir. Une chambre funéraire et un local pour les cérémonies ont également été rajoutés.Le service municipal chargé des cimetières recense 2000 concessions environ et le cimetière N°3 dispose encore de la place pour en accueillir une bonne centaine. La commune a acquis en 2021, 2000 M² au nord du  cimetière principal  pour une future extension.

Le monument le plus imposant

Dans la partie la plus ancienne, quelques monuments se distinguent des autres :  celui de la famille de Kerjégu qui occupe le centre , au carrefour des allées. C'est la commune qui entretient  le monument funéraire de cette famille de notable. Sur les dalles, on devine les noms gravés:  Dame Marie Louise Le Guernalec de Kéransquer et Louis-Marie Le Guernalec de Keransquer,  du côté gauche de la croix de l'enclos. Ce dernier fut conseiller général; son père marc Antoine  occupa des responsabilités durant la période révolutionnaire avant de devenir conseiller général. 
De l'autre coté de la croix, il y a les noms de  François-Marie Monjarret de Kerjégu, (1809-1882) conseiller général, sénateur ancien député du corps consultatif, chevalier de la Légion d'Honneur; de son épouse Dame Césarie Monjarret de Kerjégu ,née Le Guernalec de Keransquer (1819-1892); de leur fils James de Kerjégu, président du conseil général, député du Finistère ( 1846-1908). C'est ce dernier qui fit construire le château de Trévarez.



 
Le monument de la famille de Kerjégu, bienfaiteurs de la commune




 
L'arbre généalogique de la famille de Kerjégu

 

Un calvaire daté de 1400



Le Calvaire de  Saint Michel

A proximité, pointe le calvaire de l'ancienne chapelle de Saint-Michel  de Loge- Gaor détruite  lors de la Révolution .  Sa hauteur : 5,50 m. Sur le socle à cavets est gravé:" LAN MILL CCCC" soit 1400. Il est surmonté d'un fût rond d’où ressortent des petites saillies. Inventaire de Couffon : Croix, branches rondes, crucifix (mutilé), saint Michel au revers.  Cette croix  se trouvait dans  un quartier où les carrières étaient nombreuses C'est le plus ancien témoin daté de cet atelier de Scaër à qui Couffon reconnaît une grande importance.



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Les premiers abonnés au Téléphone




L’annuaire de 1927 mesure 1 cm d’épaisseur « pour les 5 départements bretons y compris la Loire Inférieure. Pour notre commune, il y avait 10 abonnés en 1927 . Par ordre alphabétique :3 :Chapel (J.), docteur.1 :Croissant, négociant en grains.5 :Guillou, notaire.2 :Gendarmerie nationale.7 :Laz (Pierre), commerçant en grains, engrais.4 :Le Dérout, commerce de bois.6 :Le Dez, marchand de porcs.10 Mairie.8 :Morvan, notaire.9 :Syndicat agricole.



Le « Bottin » de 1952, l’annuaire des abonnés au téléphone de 1952 fait à peine 1 cm d’épaisseur pour tout le département! Il n’y avait à l’époque que 74 lignes téléphoniques reliées au central manuel de la Poste, rue Le Hamp où une opératrice manipulait les fiches pour établir les communications. Ceci représente 1 poste pour 106 habitants, car le précieux document donne aussi des renseignements sur la commune: nous y apprenons qu’il y avait 7838 scaérois, dont 1716 au bourg, à cette époque . La moyenne départementale de l’époque était de 1 téléphone pour 61 habitants!
Les abonnés étaient pour la plupart des commerçants, des artisans , des professions libérales , les administrations. Les médecins de l’époque abonnés au téléphone était les Docteurs Chapel Maguer, Maréchal. les dentistes: Le Bellec, les pharmaciens: Richon. Les vétérinaires : M Legrand . les notaires : MM Archant et Quéguiner. Les industriels : R. Bolloré à Cascadec, la Primeur française , M. Sainsere , conserverie à Pont-Lédan.
Il y avait aussi un greffier de paix : M. Toulgoat. On relève la présence, d’une sage-femme, de 7 aubergistes , 6 bouchers, 6 ferblantiers, de plusieurs sculpteurs sur bois et selliers-harnacheurs, un chiffonnier .Les épicerie de l’époque avaient des noms qui fleurent bon la nostalgie : « les docks de l’Ouest, la coopérative lorientaise, au Planteur de Caïffa... »
Le bottin rappelle aussi le nom des directeurs d’école: M. Hémon, Mme Vannier. Le curé-doyen était M. Le Pape.

100 ans après


Les numéros ne comportaient que deux chiffres et même 1 pour la première dizaine . Le N° 1 aboutissait chez M. Croissant, grains. Si l’on demandait le 22 à Scaër, on avait M. Delaporte, Vins, en ligne. Ces numéros ont été repris par la suite, avec l’adjonction progressive de préfixes . Insolite: la transmission des premiers numéros durant le siècle écoulé.
Ainsi la mairie avait le N° 10. Aujourd’hui, , c’est le 02 98 59 42 10. Le 2 de la gendarmerie est devenu 02.98.59.42.02 Le N° 27 de M. Cariou, matériaux, termine actuellement le N° d’appel de Quéguiner-matériaux qui a pris la suite de l'entreprise Gaudart  successeur de Laurent Cariou
Idem pour le N°1 : C'est la coopérative  Terre de l'Ouest ( ex Coop St Yvi) qui en a hérité car elle occupa quelque temps le site des Ets Croissants, grains et engrais, à la gare.
Idem pour le N°9 : L'antenne scaëroise du  "syndicat agricole"  créé à Landerneau par Budes de Guébriant est devenue par la suite l'Office Central, puis Coopagri, Triskalia puis Eureden. Le numéro de téléphone a suivi: aujourd'hui, le Point Vert de Miné Rulan est joignable au 02.98.59.42.09. 
Hubert Le Dez, qui fut courtier en graines et transporteur à l'angle des rues Pézennec et de Kernabat avait hérité du numéro de son ancêtre marchand de porc avec le 02 98 59 42 06. 
Idem encore pour l'office notarial dont le numéro se termine par 05, celui de Guillou notaire. 

La coopérative  Terre de l'Ouest a hérité du N°1 originel

"A la quincaillerie Kerlau c’était le 52. Chez mes grands parents. Je m’en souviens très bien. On passait par une opératrice à la mairie" témoigne un petits-fils.

A la campagne, moyennant une compensation accordée par les PTT, quelques numéros privés servait aussi de « cabine publique »: Cottenec à Miné-Tréouzal, Fiche à Coadigou,Solliec à Pont-Quérou . Idem à Coadry, Kéranguen, à la halte de Coat-Loch, Kergaouen, Loge-Traon, Moustrenn, Stang, Ty-Naour...


  Une ligne privée Odet-Cascadec

Une ligne téléphonique privée est mise en place entre les deux usines d'Odet et de Cascadec. En janvier 1899 le journal de « l’Union Agricole et Maritime » relate des actes de vandalisme : « De nombreux isolants en porcelaine ont été brisés sur le parcours de la ligne téléphonique qui relie la papeterie de l'Odet à celle de Cascadec, en Scaër, et appartenant toutes deux à M. Bolloré 
Cette ligne restera en fonction pendant de nombreuses années. Dans les années 1939, Louis Barreau écrit : « Il y avait une ligne privée à un fil nous reliant à Odet ; cette ligne de 25 km était entretenue par nous. Le retour du courant se faisait par la terre et l'audition avec des téléphones archaïques n'était pas fameuse, surtout par temps d'orage ». Source : site GrandTerrier, Ergué-Gabéric


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L'histoire du monument aux morts




 Le 16 mars 1919, le conseil municipal décida d'ériger un monument à la mémoire des quelques 400 combattants Scaërois morts durant le premier conflit mondial. Une maquette en plâtre, toujours visible à la mairie, fut élaborée avec un corps central aux angles droits. Sur les faces nord et sud, il y aurait les noms des combattants, sur la face ouest : un poilu et sur la face est, une veuve de guerre.
Mme Belleguic ( photo de 1977)
La première veuve de guerre scaëroise était Marguerite Le Bec, de Kerhuel, veuve de Jean-Pierre Capitaine, mort le 22 août 1914 en Belgique: elle aurait dû servir de modèle au sculpteur Quillivic pour la statue de la Bretonne du monument aux morts. Mais pour des raisons pratiques, c'est Marguerite Belleguic, qui tenait une buvette au pied de l'église, qui a été choisie pour poser  par le sculpteur. Son époux Louis fut porté disparu le 3 mai 1916. Marguerite Belleguic épousa en secondes noces Yvon Boëdec et vécut jusque vers 1980 à l'angle des rues Turquet et Pourhiet.

Maquette du monument et carte postale d'avant 1925

  Au salon des Beaux -Arts

En 1920, Henri Croissant, maire de la commune, vint donc demander à Marguerite Belleguic, lui demandant de poser pour une statue. De nombreux spectateurs suivirent la création de cette statue, s'extasiant de la ressemblance avec le modèle. Durant plusieurs semaines, elle se rendit à la mairie où le sculpteur René Quillivic réalisa une maquette en plâtre du monument que le sculpteur a ensuite ciselées grandeurs nature dans un bloc de Kersantite . "La kersantite (appelé à tort Granit de Kersanton) est une roche que l'on trouve dans le Nord-Finistère, autour de la rade de Brest. Elle a un grain dense, une couleur gris sombre, presque noire sous la pluie, peu sensible à l'érosion. Très rapidement en fait, au rythme de ses créations monumentales, la kersantite apparaît comme la roche symbolique de la commémoration bretonne, puisque très peu de matériaux sont aussi précisément inscrits dans le sol et dans l'histoire d'un pays, ainsi que dans la durée " écrit Sylvie Blottière-Derrien dans "Monuments de Mémoire - Monuments aux morts de la Grande Guerre" (1991).
Veuve de Scaër (Finistère) pleurant les héros de la commune
 
Avant de prendre place sur son piédestal  scaërois, cette statue fut exposée au printemps 1921 à Paris au salon de la société nationale des Beaux-Arts (N° 1085 du catalogue) avec le titre " Veuve de Scaër (Finistère) pleurant les héros de la commune". Un critique artistique du journal Le Gaulois fit ce commentaire " Que M. Quillivic nous touche avec ses granits gris: Bretonnes qui pleurent, solitaires – village de Plouhinec ou village de Scaër- plus persuasives en leur simplicité que tous les figures qui s'escaladent.
 
Le monument aux morts occupe la place du calvaire de l'ancien cimetière qui a été déplacé de l'autre côté de la place
    
Le monument aux morts fut inauguré solennellement le  dimanche 14 août 1921 par le conseiller général de l'époque par deux élus officiers : le lieutenant-colonel du génie Henri Rodallec, conseiller général et le capitaine commandant de compagnie Joseph Croissant,  président de l'association des anciens combattants,chevalier de la Légion d'honneur. Son coût global, d'après les archives départementales a été de 30.000 F, soit environ 33.000 €. En 1925, le monument aux morts fut entouré d'une grille dont l'ouverture donna longtemps sur la rue J. Jaurès avant  de faire un demi-tour il y a une trentaine d'année pour être dirigée vers la place de l'église.
 
A l'origine, la grille entourant le monument
s'ouvrait côté rue J. Jaurès


 


 En 2010, le monument aux morts dont les fondations devenaient instables fut reconstruit entièrement par les services municipaux.

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Guerre 14-18 : quelques repères


-La mobilisation. En plus de ceux qui effectaientdéjà leur service militaire, quasiment tous les hommes de 21 à 47 ans sont mobilisés.(Réserve de l’active: classes 1900 à 1910, Territoriale : classes 1893 à 1899 et réserve de la territoriale classes 1887 à 1892), soit entre 1500 et 1800 Scaërois.

-Les régiments. Avec des effectifs de réserve de nouveaux régiments sont créés. Dans les premiers mois de guerre, jusqu’au milieu de l’année 1915, les réservistes Scaërois rejoignent leurs régiments d’origines de l’Ouest. : 10e corps 62 RI de Lorient, 48 RI de Guingamp, 71 RI de St Brieuc, 41 RI de Rennes.11e corps 137 RI de Lorient, 116 RI de Vannes, 19 RI de Brest , 118 RI de Quimper. L’infanterie reste reine des batailles, pas surprenant que 83 % des soldats scaërois y soient affectés.

-Les décès. Il y eut 12 décès au cours du premier mois de la guerre : le 21 août : René Cozic et Alain Laz ; le 22 : François Nicolas, Jean Marie Février, Louis Le Bihan, Jean-Pierre et Yves Pérès, Jean-Pierre Capitaine, Yves Salaun, Christophe et Armand Guermeur. Le capitaine Yves Le Ber, un Saint-Cyrien de la promotion 1891-1893 "du Soudan", a été tué le 25 août. Jean Guillaume Fleyter , le 26 aout, Pierre Laurent, le 29 ; Jean-Louis Le Corre le 29 et Jean-Yves Bleuzen le 30. La plupart sont décédés en Belgique, dans la Meuse et les Ardennes. Il y eut 40 décès au cours des douze premiers mois.

-Les derniers scaérois décédés le furent suite à des maladies contractée en servive : François Bordier le 30 juillet 1919 Louis Salaün le 20 octobre 1919 Mort des suites de maladie contractée en service, Bertrand Burel le 30 avril 1920

-Les actes de décès de la commune de Scaër comportent 329 noms de soldats morts ou disparus. Mais il y a 390 soldats inscrits sur le monument aux morts de Scaër et même 395 noms selon le site memorial-genweb.org

-La première veuve de guerre scaëroise était Marguerite Le Bec, de Kerhuel, veuve de Jean-Pierre Capitaine : elle aurait dû servir de modèle au sculpteur Quillivic pour la statue de la Bretonne du monument aux morts. Mais le sculpteur a préféré prendre pour modèle une veuve habitant le bourg, pour des raisons pratiques. C'est Marguerite Belleguic, qui tenait une buvette au pied de l'église, qui a été choisie pour poser. Son époux Louis fut porté disparu le 3 mai 1916.
Marguerite Belleguic a servi de modèle au sculpteur


-Bizarreries. Hullois L. a été transformé en Uloa L. lorsque l’on a repeint les lettres. Il s’agit vraisemblablement d’une correction d’un patronyme : Ulao F figurant déjà dans la liste.

-Les gradés. Le Scaërois le plus gradé ayant participé à cette guerre fut le lieutenant-colonel Henri Rodallec, le dernier filleul de Brizeux ; c’est lieu qui inaugura le monument aux morts en 1921. Vient ensuite le Capitaine Le Ber,  dont la mère Marie-Anne, était apparentée à Henri Rodallec ; Sur le monument aux morts, figurent d’autres officiers.

-Démographie. De 1915 à 1918 il y eut plus de décès que de naissances. Cela s’explique doublement par la présence des hommes au front ne pouvant donc procréer mais étant susceptibles de mourir au combat. De 1900 à nos jours, c’est en 1916 que l’on inscrivit de plus de noms sur le registre des décès de la commune : 180 actes y sont recensés , 170 en 1918, 155 en 1915 et 1917. Le premier babyboom viendra ensuite : 108 naissances en 1918, 127 en 1919 mais 224 en 1920!

-96 décès en 1916 .: le premier, Alain Guillamet est mort en captivité en Allemagne le 2 janvier 1916 et le dernier fut François Berthelot le 14 décembre à Douaumont. La majorité des poilus périrent dans les combats de la Meuse (40 ) plutôt au printemps et de la Somme ( 37) essentiellement en septembre. Quelques-uns sont morts chez eux à Scaër de tuberculose ou des« suites de maladie contractée en service », deux sont morts en Serbie, un autre en Grèce, un autre encore dans le naufrage de la « Provence II ».

- 58 décès en 1917 :il y aurait eu  58 militaires Scaërois  cette année-là dont seize en avril et autant en mai. Le premier, Louis Fraval  a été "tué à l'ennemi" le 27 janvier à Bras dans la Meuse; le dernier, Pierre Sinquin est décédé "des suites de maladie contracté en service" le 19 décembre à Chalons sur Marne. La plupart périrent surtout dans l'Aisne, lors des combats du « Chemin des Dames » (huit entre le 16 et le 19 avril). Plusieurs combattants furent « tués à l'ennemi » dans la Marne (trois combattants le 20 mai au Mont Cornillet). À noter également, 17 décès suite à des maladies contractées en service ou blessures de guerre. 53 combattants scaërois sont  morts en 1918.

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L'inauguration du monument aux morts


L'inauguration du monument aux morts de Scaër  eut lieu le dimanche 14 août 1921. 

Voici  trois documents correspondant à cette cérémonie

 La photo  prise vraisemblablement par Henri Burel. Les femmes sont plus nombreuses que les hommes. Les notables sont regroupés sous les drapeaux. Un œil attentif remarquera que les femmes portent la coiffe mais que certains hommes, en bas à droite, ont adopté  une tenue "mod kêr" délaissant le costume breton

 

La presse parisienne a rendu de cet événement .Voici  un extrait du journal " Le Temps" publié le dimanche suivant ( Source: BNF - Gallica)



Le journal "Écho de Bretagne" de Quimperlé  avait également publié les détails de cette inauguration.

 

Cliquez ci-dessus pour ouvrir ce document. Pour une lecture agréable,zoomez avec la barre d'outils en bas du document



Le programme de l'inauguration


Photo prise entre 1921 et 1925, date à laquelle le monument a été entourée d'une grille



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L'armistice de 1918

  En 1977, nous avions recueilli les témoignages de quelques anciens combattants de 14-18 quant au jour de l’armistice. Pour l’histoire , en voici quelques extraits.

M Guillaume Floch se trouvait à Lunéville près de la ligne Maginot, dans la DCA : « J’étais de garde à l’entrée du fort et c’est la radio du poste qui annonça à 5 h du matin la fin des combats. L’après-midi, la troupe eut quartier libre : les chants et les danses emplirent les cabarets de la région » .

 Yvon Boédec fut fait prisonnier en 1915. C’est t dans un camp à Glensen ,en Allemagne , qu’il appris la nouvelle : « Les soldats allemands semblaient aussi heureux de la fin du conflit que les prisonniers français ».

Le maître ouvrier (caporal) Louis Penn, blessé à l’ypérite au Chemins des Dames était en convalescence chez lui : « A l’annonce de l’armistice, tout le monde cessa son travail. On se retrouvait de ferme en ferme pour trinquer ».

Louis Penn, à gauche et Charles Le Fur, à droite

Charles Le Fur, de Loge-Brout, mobilisé en avril 1918, était chez lui en permission.  «C’est dans l’après-midi que l’on a appris la nouvelle par un soldat venant en permission. On a fait sonner les cloches de l’église et de toutes les chapelles ». M. Le Fur fêtera le 11 novembre 1919 à Aix La Chapelle : « les troupes d’occupation surveillaient les prisonniers. Pour marquer la victoire, il y a eu un défilé devant l’état-major ».

L’adjudant René Carer, du 65e régiment d’infanterie, avait 28 ans à l’époque. Il se trouvait le 11 novembre dans les Ardennes. Blessé en août, c’est à l’hôpital qu’il a appris que « c’était fini… A 11 h, la nouvelle fut confirmée et chacun s’empressa d’aller quérir son quart de pinard supplémentaire. M. Carer n’est rentrée à Scaër qu’en 1919 après 5 ans et un jour sur les champs de bataille. A la Libération de Scaër en 1944, René Carer sera le Président de la Délégation Spéciale de Septembre 1944 à Mai 1945.

René Carer


Le soldat messager 

 À Scaër même les femmes et les mères de soldats attendaient ce 11 novembre l'ouverture de la poste, située près de la Croix de Mission pour avoir des nouvelles précises. Mais c'est un permissionnaire arrivant par le train qui annoncera la nouvelle au bourg.  Il empoigna un drapeau français et fit le tour du bourg alors que les cloches de l'église annonçaient à la population rurale l'heureuse issue.

En 1918, la poste était située près de la Croix de Mission
carrefour des rues Curie et Jaurès
 ( l'immeuble décoré de drapeaux ??)


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Eglise et chapelles

Un site  internetconsacré au patrimoine religieux scaërois  a été créé en 2001 par les élèves du collège Saint Alain. Site et CD-Rom primés par la Région en 2002.  Le site a été hébergé dans la collection Patrimoine du rectorat de Rennes de 2001 à 2006. on peut retrouver la liste des fichiers de ce site  sur Internet archives . Cliquez sur les fichiers .htm de la liste et cherchez le fichier dans le calendrier.

Il est encore consultable sur le site historique du collège  Saint Alainvia l'onglet "patrimoine  religieux" des années 2000. Pour tout savoir sur l'église paroissiale, l'ancienne église romane, les chapelles actuelles, les chapelles détruites , vous pouvez aussi télécharger le dossier " le patrimoine religieux Scaërois" sur Google drive . Cliquez sur télécharger tout. Décompresser le dossier . Lancer la copie du site en cliquant sur Départ.htm

 

L'ancienne église de Scaër(dessin de Charles Giraud, vers 1860) Musée du Louvre, département des arts graphiques

- Additif concernant l'ancienne église extrait du catalogue des objets échappés au vandalisme dressé par Cambry (an III): "A Scaër, l'église de Ste Candide est un recueil des plus risibles extravagances de l'imagination de nos bons aïeux. Au milieu de Saints dorés, de Christs, de Vierges, de tableaux de la piété la plus superstitieuse, on voit, sculpté en bois ou sur le dur granité, un lapin jouant de la musette et faisant danser un chien un singe montrant le derrière; un renard mangeant une poule; des fables d'Ésope, etc., etc.
Je recommandai à la commune une belle table de marbre noir de sept pieds de long, de trois de large et de huit pouces d’épaisseur ; elle couvrit les cendres d'un Chevalier du temps passé.Le Curé me vantait, une descente de croix placée dans son église; sa médiocrité m'empêche de la croire de ce maître dont j'ai vu de jolies compositions à Morlaix, à Quimper, etc."

 -  L'ouvrage de Patrick Lebégue " Manoirs de Scaër"recense  de nombreuses autres chapelles  rattachées à ces manoirs: Kergoaler, Kermerrien, Locunduff, Leigntheo, Stang, Coat Forn...Elles avaient toute disparues bien  avant la Révolution
 



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