L'histoire du monument aux morts




 Le 16 mars 1919, le conseil municipal décida d'ériger un monument à la mémoire des quelques 400 combattants Scaërois morts durant le premier conflit mondial. Une maquette en plâtre, toujours visible à la mairie, fut élaborée avec un corps central aux angles droits. Sur les faces nord et sud, il y aurait les noms des combattants, sur la face ouest : un poilu et sur la face est, une veuve de guerre.
Mme Belleguic ( photo de 1977)
La première veuve de guerre scaëroise était Marguerite Le Bec, de Kerhuel, veuve de Jean-Pierre Capitaine, mort le 22 août 1914 en Belgique: elle aurait dû servir de modèle au sculpteur Quillivic pour la statue de la Bretonne du monument aux morts. Mais pour des raisons pratiques, c'est Marguerite Belleguic, qui tenait une buvette au pied de l'église, qui a été choisie pour poser  par le sculpteur. Son époux Louis fut porté disparu le 3 mai 1916. Marguerite Belleguic épousa en secondes noces Yvon Boëdec et vécut jusque vers 1980 à l'angle des rues Turquet et Pourhiet.

Maquette du monument et carte postale d'avant 1925

  Au salon des Beaux -Arts

En 1920, Henri Croissant, maire de la commune, vint donc demander à Marguerite Belleguic, lui demandant de poser pour une statue. De nombreux spectateurs suivirent la création de cette statue, s'extasiant de la ressemblance avec le modèle. Durant plusieurs semaines, elle se rendit à la mairie où le sculpteur René Quillivic réalisa une maquette en plâtre du monument que le sculpteur a ensuite ciselées grandeurs nature dans un bloc de Kersantite . "La kersantite (appelé à tort Granit de Kersanton) est une roche que l'on trouve dans le Nord-Finistère, autour de la rade de Brest. Elle a un grain dense, une couleur gris sombre, presque noire sous la pluie, peu sensible à l'érosion. Très rapidement en fait, au rythme de ses créations monumentales, la kersantite apparaît comme la roche symbolique de la commémoration bretonne, puisque très peu de matériaux sont aussi précisément inscrits dans le sol et dans l'histoire d'un pays, ainsi que dans la durée " écrit Sylvie Blottière-Derrien dans "Monuments de Mémoire - Monuments aux morts de la Grande Guerre" (1991).
Veuve de Scaër (Finistère) pleurant les héros de la commune
 
Avant de prendre place sur son piédestal  scaërois, cette statue fut exposée au printemps 1921 à Paris au salon de la société nationale des Beaux-Arts (N° 1085 du catalogue) avec le titre " Veuve de Scaër (Finistère) pleurant les héros de la commune". Un critique artistique du journal Le Gaulois fit ce commentaire " Que M. Quillivic nous touche avec ses granits gris: Bretonnes qui pleurent, solitaires – village de Plouhinec ou village de Scaër- plus persuasives en leur simplicité que tous les figures qui s'escaladent.
 
Le monument aux morts occupe la place du calvaire de l'ancien cimetière qui a été déplacé de l'autre côté de la place
    
Le monument aux morts fut inauguré solennellement le  dimanche 14 août 1921 par le conseiller général de l'époque par deux élus officiers : le lieutenant-colonel du génie Henri Rodallec, conseiller général et le capitaine commandant de compagnie Joseph Croissant,  président de l'association des anciens combattants,chevalier de la Légion d'honneur. Son coût global, d'après les archives départementales a été de 30.000 F, soit environ 33.000 €. En 1925, le monument aux morts fut entouré d'une grille dont l'ouverture donna longtemps sur la rue J. Jaurès avant  de faire un demi-tour il y a une trentaine d'année pour être dirigée vers la place de l'église.
 
A l'origine, la grille entourant le monument
s'ouvrait côté rue J. Jaurès


 


 En 2010, le monument aux morts dont les fondations devenaient instables fut reconstruit entièrement par les services municipaux.

  Retour