Le 16 mars 1919, le conseil municipal décida
d'ériger un monument à la mémoire des quelques 400 combattants Scaërois morts
durant le premier conflit mondial. Une maquette en plâtre, toujours visible à
la mairie, fut élaborée avec un corps central aux angles droits. Sur les faces
nord et sud, il y aurait les noms des combattants, sur la face ouest : un poilu
et sur la face est, une veuve de guerre.
Mme Belleguic ( photo de 1977) |
Maquette du monument et carte postale d'avant 1925 |
Au salon des Beaux -Arts
En
1920, Henri Croissant, maire de la commune, vint donc demander à Marguerite
Belleguic, lui demandant de poser pour une statue. De nombreux spectateurs
suivirent la création de cette statue, s'extasiant de la ressemblance avec le
modèle. Durant plusieurs semaines, elle se rendit à la mairie où le sculpteur
René Quillivic réalisa une maquette en plâtre du monument que le sculpteur a
ensuite ciselées grandeurs nature dans un bloc de Kersantite . "La
kersantite (appelé à tort Granit de Kersanton) est une roche que l'on trouve dans
le Nord-Finistère, autour de la rade de Brest. Elle a un grain dense, une
couleur gris sombre, presque noire sous la pluie, peu sensible à l'érosion.
Très rapidement en fait, au rythme de ses créations monumentales, la kersantite
apparaît comme la roche symbolique de la commémoration bretonne, puisque très
peu de matériaux sont aussi précisément inscrits dans le sol et dans l'histoire
d'un pays, ainsi que dans la durée " écrit Sylvie Blottière-Derrien dans
"Monuments de Mémoire - Monuments aux morts de la Grande Guerre"
(1991).
Veuve de Scaër (Finistère) pleurant les héros de la commune |
Avant
de prendre place sur son piédestal
scaërois, cette statue fut exposée au printemps 1921 à Paris au salon de
la société nationale des Beaux-Arts (N° 1085 du catalogue) avec le titre "
Veuve de Scaër (Finistère) pleurant les héros de la commune". Un critique
artistique du journal Le Gaulois fit ce commentaire " Que M. Quillivic
nous touche avec ses granits gris: Bretonnes qui pleurent, solitaires – village
de Plouhinec ou village de Scaër- plus persuasives en leur simplicité que tous
les figures qui s'escaladent."
Le monument aux morts occupe la place du calvaire de l'ancien cimetière qui a été déplacé de l'autre côté de la place |
Le monument aux morts fut inauguré solennellement le dimanche 14 août 1921 par le conseiller
général de l'époque par deux élus officiers : le lieutenant-colonel du génie
Henri Rodallec, conseiller général et le capitaine commandant de compagnie Joseph Croissant, président de l'association des anciens combattants,chevalier de la Légion d'honneur. Son coût global, d'après les
archives départementales a été de 30.000 F, soit environ 33.000 €. En 1925, le
monument aux morts fut entouré d'une grille dont l'ouverture donna longtemps
sur la rue J. Jaurès avant de faire un
demi-tour il y a une trentaine d'année pour être dirigée vers la place de
l'église.
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