Guerre 14-18 : quelques repères


-La mobilisation. En plus de ceux qui effectaientdéjà leur service militaire, quasiment tous les hommes de 21 à 47 ans sont mobilisés.(Réserve de l’active: classes 1900 à 1910, Territoriale : classes 1893 à 1899 et réserve de la territoriale classes 1887 à 1892), soit entre 1500 et 1800 Scaërois.

-Les régiments. Avec des effectifs de réserve de nouveaux régiments sont créés. Dans les premiers mois de guerre, jusqu’au milieu de l’année 1915, les réservistes Scaërois rejoignent leurs régiments d’origines de l’Ouest. : 10e corps 62 RI de Lorient, 48 RI de Guingamp, 71 RI de St Brieuc, 41 RI de Rennes.11e corps 137 RI de Lorient, 116 RI de Vannes, 19 RI de Brest , 118 RI de Quimper. L’infanterie reste reine des batailles, pas surprenant que 83 % des soldats scaërois y soient affectés.

-Les décès. Il y eut 12 décès au cours du premier mois de la guerre : le 21 août : René Cozic et Alain Laz ; le 22 : François Nicolas, Jean Marie Février, Louis Le Bihan, Jean-Pierre et Yves Pérès, Jean-Pierre Capitaine, Yves Salaun, Christophe et Armand Guermeur. Le capitaine Yves Le Ber, un Saint-Cyrien de la promotion 1891-1893 "du Soudan", a été tué le 25 août. Jean Guillaume Fleyter , le 26 aout, Pierre Laurent, le 29 ; Jean-Louis Le Corre le 29 et Jean-Yves Bleuzen le 30. La plupart sont décédés en Belgique, dans la Meuse et les Ardennes. Il y eut 40 décès au cours des douze premiers mois.

-Les derniers scaérois décédés le furent suite à des maladies contractée en servive : François Bordier le 30 juillet 1919 Louis Salaün le 20 octobre 1919 Mort des suites de maladie contractée en service, Bertrand Burel le 30 avril 1920

-Les actes de décès de la commune de Scaër comportent 329 noms de soldats morts ou disparus. Mais il y a 390 soldats inscrits sur le monument aux morts de Scaër et même 395 noms selon le site memorial-genweb.org

-La première veuve de guerre scaëroise était Marguerite Le Bec, de Kerhuel, veuve de Jean-Pierre Capitaine : elle aurait dû servir de modèle au sculpteur Quillivic pour la statue de la Bretonne du monument aux morts. Mais le sculpteur a préféré prendre pour modèle une veuve habitant le bourg, pour des raisons pratiques. C'est Marguerite Belleguic, qui tenait une buvette au pied de l'église, qui a été choisie pour poser. Son époux Louis fut porté disparu le 3 mai 1916.
Marguerite Belleguic a servi de modèle au sculpteur


-Bizarreries. Hullois L. a été transformé en Uloa L. lorsque l’on a repeint les lettres. Il s’agit vraisemblablement d’une correction d’un patronyme : Ulao F figurant déjà dans la liste.

-Les gradés. Le Scaërois le plus gradé ayant participé à cette guerre fut le lieutenant-colonel Henri Rodallec, le dernier filleul de Brizeux ; c’est lieu qui inaugura le monument aux morts en 1921. Vient ensuite le Capitaine Le Ber,  dont la mère Marie-Anne, était apparentée à Henri Rodallec ; Sur le monument aux morts, figurent d’autres officiers.

-Démographie. De 1915 à 1918 il y eut plus de décès que de naissances. Cela s’explique doublement par la présence des hommes au front ne pouvant donc procréer mais étant susceptibles de mourir au combat. De 1900 à nos jours, c’est en 1916 que l’on inscrivit de plus de noms sur le registre des décès de la commune : 180 actes y sont recensés , 170 en 1918, 155 en 1915 et 1917. Le premier babyboom viendra ensuite : 108 naissances en 1918, 127 en 1919 mais 224 en 1920!

-96 décès en 1916 .: le premier, Alain Guillamet est mort en captivité en Allemagne le 2 janvier 1916 et le dernier fut François Berthelot le 14 décembre à Douaumont. La majorité des poilus périrent dans les combats de la Meuse (40 ) plutôt au printemps et de la Somme ( 37) essentiellement en septembre. Quelques-uns sont morts chez eux à Scaër de tuberculose ou des« suites de maladie contractée en service », deux sont morts en Serbie, un autre en Grèce, un autre encore dans le naufrage de la « Provence II ».

- 58 décès en 1917 :il y aurait eu  58 militaires Scaërois  cette année-là dont seize en avril et autant en mai. Le premier, Louis Fraval  a été "tué à l'ennemi" le 27 janvier à Bras dans la Meuse; le dernier, Pierre Sinquin est décédé "des suites de maladie contracté en service" le 19 décembre à Chalons sur Marne. La plupart périrent surtout dans l'Aisne, lors des combats du « Chemin des Dames » (huit entre le 16 et le 19 avril). Plusieurs combattants furent « tués à l'ennemi » dans la Marne (trois combattants le 20 mai au Mont Cornillet). À noter également, 17 décès suite à des maladies contractées en service ou blessures de guerre. 53 combattants scaërois sont  morts en 1918.

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