Les premiers abonnés au Téléphone




L’annuaire de 1927 mesure 1 cm d’épaisseur « pour les 5 départements bretons y compris la Loire Inférieure. Pour notre commune, il y avait 10 abonnés en 1927 . Par ordre alphabétique :3 :Chapel (J.), docteur.1 :Croissant, négociant en grains.5 :Guillou, notaire.2 :Gendarmerie nationale.7 :Laz (Pierre), commerçant en grains, engrais.4 :Le Dérout, commerce de bois.6 :Le Dez, marchand de porcs.10 Mairie.8 :Morvan, notaire.9 :Syndicat agricole.



Le « Bottin » de 1952, l’annuaire des abonnés au téléphone de 1952 fait à peine 1 cm d’épaisseur pour tout le département! Il n’y avait à l’époque que 74 lignes téléphoniques reliées au central manuel de la Poste, rue Le Hamp où une opératrice manipulait les fiches pour établir les communications. Ceci représente 1 poste pour 106 habitants, car le précieux document donne aussi des renseignements sur la commune: nous y apprenons qu’il y avait 7838 scaérois, dont 1716 au bourg, à cette époque . La moyenne départementale de l’époque était de 1 téléphone pour 61 habitants!
Les abonnés étaient pour la plupart des commerçants, des artisans , des professions libérales , les administrations. Les médecins de l’époque abonnés au téléphone était les Docteurs Chapel Maguer, Maréchal. les dentistes: Le Bellec, les pharmaciens: Richon. Les vétérinaires : M Legrand . les notaires : MM Archant et Quéguiner. Les industriels : R. Bolloré à Cascadec, la Primeur française , M. Sainsere , conserverie à Pont-Lédan.
Il y avait aussi un greffier de paix : M. Toulgoat. On relève la présence, d’une sage-femme, de 7 aubergistes , 6 bouchers, 6 ferblantiers, de plusieurs sculpteurs sur bois et selliers-harnacheurs, un chiffonnier .Les épicerie de l’époque avaient des noms qui fleurent bon la nostalgie : « les docks de l’Ouest, la coopérative lorientaise, au Planteur de Caïffa... »
Le bottin rappelle aussi le nom des directeurs d’école: M. Hémon, Mme Vannier. Le curé-doyen était M. Le Pape.

100 ans après


Les numéros ne comportaient que deux chiffres et même 1 pour la première dizaine . Le N° 1 aboutissait chez M. Croissant, grains. Si l’on demandait le 22 à Scaër, on avait M. Delaporte, Vins, en ligne. Ces numéros ont été repris par la suite, avec l’adjonction progressive de préfixes . Insolite: la transmission des premiers numéros durant le siècle écoulé.
Ainsi la mairie avait le N° 10. Aujourd’hui, , c’est le 02 98 59 42 10. Le 2 de la gendarmerie est devenu 02.98.59.42.02 Le N° 27 de M. Cariou, matériaux, termine actuellement le N° d’appel de Quéguiner-matériaux qui a pris la suite de l'entreprise Gaudart  successeur de Laurent Cariou
Idem pour le N°1 : C'est la coopérative  Terre de l'Ouest ( ex Coop St Yvi) qui en a hérité car elle occupa quelque temps le site des Ets Croissants, grains et engrais, à la gare.
Idem pour le N°9 : L'antenne scaëroise du  "syndicat agricole"  créé à Landerneau par Budes de Guébriant est devenue par la suite l'Office Central, puis Coopagri, Triskalia puis Eureden. Le numéro de téléphone a suivi: aujourd'hui, le Point Vert de Miné Rulan est joignable au 02.98.59.42.09. 
Hubert Le Dez, qui fut courtier en graines et transporteur à l'angle des rues Pézennec et de Kernabat avait hérité du numéro de son ancêtre marchand de porc avec le 02 98 59 42 06. 
Idem encore pour l'office notarial dont le numéro se termine par 05, celui de Guillou notaire. 

La coopérative  Terre de l'Ouest a hérité du N°1 originel

"A la quincaillerie Kerlau c’était le 52. Chez mes grands parents. Je m’en souviens très bien. On passait par une opératrice à la mairie" témoigne un petits-fils.

A la campagne, moyennant une compensation accordée par les PTT, quelques numéros privés servait aussi de « cabine publique »: Jean Ster à Miné-Tréouzal, Fiche à Coadigou,Solliec à Pont-Quérou . Idem à Coadry, Kéranguen, à la halte de Coat-Loch, Kergaouen, Loge-Traon, Moustrenn, Stang, Ty-Naour...


  Une ligne privée Odet-Cascadec

Une ligne téléphonique privée est mise en place entre les deux usines d'Odet et de Cascadec. En janvier 1899 le journal de « l’Union Agricole et Maritime » relate des actes de vandalisme : « De nombreux isolants en porcelaine ont été brisés sur le parcours de la ligne téléphonique qui relie la papeterie de l'Odet à celle de Cascadec, en Scaër, et appartenant toutes deux à M. Bolloré 
Cette ligne restera en fonction pendant de nombreuses années. Dans les années 1939, Louis Barreau écrit : « Il y avait une ligne privée à un fil nous reliant à Odet ; cette ligne de 25 km était entretenue par nous. Le retour du courant se faisait par la terre et l'audition avec des téléphones archaïques n'était pas fameuse, surtout par temps d'orage ». Source : site GrandTerrier, Ergué-Gabéric


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