Si les halles du
Faouët font partie du patrimoine de cette commune, celles de Scaër se sont
égarées dans les oubliettes de l’Histoire.
Sur les papiers terriers de la sénéchaussée de Concarneau ( 1678), il est fait mention d'une maison ayant au sud " le placistre de la cohüe et prison" . Cohue étant un terme breton signifiant halle.
En furetant dans le registre de l’État des sections du cadastre napoléonien désormais disponible en ligne sur
le site des archives départementales, nous en avons retrouvé l’emplacement.
Appartenant en 1829 à un dénommé Louis Lessard, elles occupaient l’emplacement
de l’auberge Favennec, qui sera érigée vers 1850 et qui a été démolie en novembre 2017.
Une trouvaille qui fait écho à une mention de Cambry qui, lors de son
« voyage dans le Finistère » de 1793 signalait que les Scaërois
demandaient « la mise en état de la halle et de la prison ».
Halle sur le cadastre napoléonien |
On comprend mieux désormais la présence à l'auberge
Rodallec, à gauche de la halle sur le plan ci-dessus, d'une mesure
à grains médiévale aujourd'hui visible à l'accueil de la mairie. C'est un
cylindre de granit évidé en son centre avec une sortie latérale. Il suffisait
de fermer le trou latéral, de remplir l'intérieur de la mesure, d'araser au
niveau du rebord supérieur puis d'ouvrir le trou afin de recueillir le grain
qui glissait sur le plan incliné jusque dans un autre récipient ou dans un sac.
Cet appareil a été sans doute abandonné après l'adoption de nouvelles unités de
mesure universelles après 1789. La
tradition dit que cette mesure à grains
servait de chauffe-cidre à Auguste Brizeux qui fréquenta cette auberge vers 1840
lors de ses séjours à Scaër.
Autre hypothèse : Il est possible que les halles vétustes
étaient en ruine à l'époque de Brizeux et n'étaient plus utilisées. Le cadastre napoléonien atteste
la présence à proximité d'une pâture
identifiée comme "Champ de foire" appartenant à la commune.