Les chars ne se cachent plus pour mourir


Dans de multiples civilisations, les fêtes de Carnaval accompagnent le passage de l’hiver au printemps, de la mort à la vie : elles signalent le renouveau de la nature dans l’exubérance, la fantaisie et l’imagination. Au terme des célébrations : les péchés et les ténèbres de l’hiver sont livrés au feu purificateur. C’est ainsi qu’à la fin de la fête des « Gras » de Douarnenez on brûle « Den Paolig ». A Scaër, autrefois, la démolition des chars après les «  Mi-Carême » du mois de mars correspondait à cette tradition. Tradition qui s’est conservée par la déconstruction des chars des  plus récentes cavalcades en mai-juin.


 Cet élément va décorer une discothèque


Les associations de carnavaliers ont acquis des vieux tracteurs qui ne servent plus le reste de l'année: cela permet de conserver le châssis porteur pour la prochaine édition


La cavalcade est écologique.

Après quelques jours de trêve après la fête , les carnavaliers se retrouvent une dernière fois à l'endroit où ils ont travaillé durant deux mois à la construction de leur char. Il faut en effet parfois libérer un tracteur agricole de sa carapace, quand ce n’est pas la remorque elle-même. De plus il faut libérer les hangars et garages et faire le ménage.Une dernière photo, puis les meuleuses, postes à soudure, marteaux et tractopelles entre en jeu. Les imposantes enceintes sonores ne diffusent pas un « De profundis ».
Déconstruire et non démolir, car un char se recycle aujourd'hui : les chars ne se cachent plus pour être brûlés dans un coin de campagne... Déconstruire ne signifie cependant pas que l'on attaque le chantier avec des pincettes : les fourches à fumier, les chargeurs élévateurs, les meuleuses entrent en action pour arracher ou couper les grosses pièces. Mais c'est à la main que l'on décolle le papier recouvrant les grillages et quelques coups de pied bien frappés ont raison des structures en polystyrène.  Les décors de papier et de polystyrène, le grillage et les éléments de bois rejoignent les bennes de tri sélectif.


Lors des récentes éditions, plusieurs chars ont été déconstruits au village cavalcade entre la Longère et le camping


La cavalcade est écologique : il y a même une bâche pour ne pas souiller le parking


Les souvenirs de chaque édition

Bien entendu, après déconstruction, les associations de carnavaliers vont stocker pièces métalliques porteuses des tiges métalliques, du grillage, du bois, des blocs de polystyrène, des pots de peinture... en prévision de la prochaine édition afin de diminuer les coûts de fabrication.
Avec un peu de nostalgie, il arrive qu'un carnavalier conserve parfois un personnage en polystyrène ou un élément du défunt char. Comme pour la majorité des chars et groupes ,l’association va garder un élément qui datera l’édition, le plus souvent une tête.  Ainsi les Relayeurs de Coat-Loc'h, ont conservé un canard , une  louve, un zèbre pour les exposer au Grandchamp lors des Six heures de Scaër à fin juin. En 2011, quelques chars sont restés intacts jusqu'au passage du tour de France le 5 juillet : Le roi Lion, le GPS entre autres ont attiré l'attention des caméras TV.

D'autres éléments de chars seront conservés quelque temps dans les jardins. Certains carnavaliers vendent aussi ou donnent des décors de chars. En 2009 ,la tête du chat géant ainsi que celles de Louis De Funès et Yves Montand seront présentes au carnaval de Cholet. Durant l'été, des décors de chars postés aux carrefours intrigueront les vacanciers. Les costumes rejoindront les garde-robes: ils seront portés parfois lors des bals masqués ou sortiront des penderies pour des expositions rétrospectives. Les tracteurs et les remorques qui se dissimulaient sous le décor vont retrouver leur usage habituel.  La plupart des tracteurs de cavalcade seront remisés jusqu’à la prochaine édition  mais certains gagneront leur gazole  en transportant  du bois de chauffage.


Chaque association conserve un souvenir, une " relique" de son char pour le situer dans le temps


En 2011, des carnavaliers avaient placés leur char à Ty-Ru quelques jours avant le passage du tour de France


Un musée?

Après chaque édition, la question revient : « Pourquoi ne pas faire un musée de la Cavalcade?». Afin de constituer une mémoire collective de la mythique fête scaëroise et de créer un pôle d’attraction touristique. L'hypothèse avait été avancée lorsque le comité envisageait de s'installer dans l'entrepôt Postic, rue Curie. L'idée ne sait jamais concrétisée. En partie peut-être en raison du symbole ancien du carnaval que nous évoquions au début de cet article..


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Le cimetière de Coadry


Sur la commune, il y a eu au moins trois lieux de sépulture. Au bourg, le cimetière bordait jusqu'en 1873 l’actuelle rue J. Jaurès . Il a été déplacé avant la construction de l’église actuelle au carrefour des rues des  Haras et Louis d’Or. Au XIXe siècle, il y avait encore un cimetière au sud de la chapelle de Coadry.

Le site de l'ancien cimetière


Une tombe légendaire: celle d'un géant enterré entre les deux croix monolithiques du Moyen -Âge. Dans le cercle: un des échaliers du mur d'enceinte de l'ancien cimetière

   Les échaliers

Bien après sa disparition, ce cimetière est resté dans la mémoire du quartier .Dans les années 1980, une habitante du quartier disait « Vered Coadry » en parlant de l’enclos autour de la chapelle. "Vered" signifiant "cimetière" en breton.
Il suffit de consulter le cadastre napoléonien de 1818 , de multiples croix rappellent la fonction du lieu. Aujourd’hui, c’est une pelouse, mais le mur d’enceinte porte encore la trace du cimetière. Il était fermé par deux portails, aujourd’hui enlevés, mais près des deux entrées, il y a encore les « échaliers » que les gens enjambaient pour atteindre le cimetière et la chapelle, quand les portails étaient fermés, pour empêcher les animaux d’y pénétrer.


Le cimetière de Coadry  est marqué par des croix sur le cadastre napoléonien



Sur ce cadastre, la sacristie est considérée comme une maison

Le tour du cimetière

 Brizeux atteste aussi la présence de ce cimetière; il écrivait au milieu du XIXe siècle à propos du Pardon : « c’était le Roi des Pardons : la Cornouaille envoie ici tous ses cantons ( …) On ouvrit le portail, et l’assemblée entière fit en procession le tour du cimetière. Les croix marchaient devant ; sur un riche brancard, couverte d’un manteau, la Vierge de Coad-Rî suivait, blanche et sereine. Le front couronné d’or comme une jeune reine
La monographie du chanoine Pérennès, publiée en 1926, évoque aussi ce cimetière « M. Bernard, Recteur de Langolen, se rappelle avoir vu enfouir en 1884 dans un coin du cimetière, avec les débris de la vieille croix du placître, des fagots de béquilles provenant du grenier de la sacristie ».


Le mot cimetière est inscrit sur ce document des archives de la Vienne(Saint Sauveur en Scaër. Terrier de la commanderie de La Feuillée, 1705, A. D. de La Vienne



Sur cette carte postale, le portail fermant l'ancien cimetière est toujours en place

Ajoutons qu’en 1646 une châtelaine du manoir voisin de Trevallot fut inhumée dans le chœur de la chapelle. Voici son épitaphe gravée sur une plaque de marbre blanc :
"Ci-gît Haute et puissante Dame De Coatanner, Marquise de la Roche, Comtesse de Gournoave, Vicomtesse du Curu, Baronne de Laz, décédée en son château de Trevallot le 16 Février 1646 ». La plaque indique encore que cette sépulture fut réparée « par son arrière-petite-fille Mlle Tréouret de Kerstrat 1858».

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Le retour de la Pie-Noir


Depuis le mois de septembre 2007, Valérie Van Meewuen élève à Botscao des vaches bretonnes pie-noir, normandes, froment du Léon. Elle vend sur les marchés des produits laitiers issus de son élevage
Elle avait loué à l’époque une trentaine d'hectares à Kervalaen et faisait aussi pâturer quatre hectares de tourbières communales de Rosbic. Tous ces terrains sont habilités pour pratiquer l'élevage bio depuis longtemps. Une laiterie " mobile" avait été installée à Kervalaen, comme en montagne : un groupe électrogène fait tourner une antique machine à traire avec deux pots. Les 30 litres de  lait quotidien étaient transportés ensuite en respectant les normes sanitaires à Botscao  pour être stocké dans un tank réfrigéré installé dans une laiterie :  " On  fait du gros lait, du fromage blanc faisselle, du fromage de type Saint Marcellin, frais ou affiné; du fromage aux algues… Les clients sont satisfaits :  la Pie-noir produit un lait  intéressant pour les fromages". Par la suite, elle a aussi commercialisé le lait cru.


Une race adaptée aux espaces naturels

Le lait de la Pie-Noir convient bien à la fabrication de fromage


Écologie et patrimoine

 Les vaches Pie-Noir , fréquentes autrefois dans nos campagnes de landes, sont adaptées aux espaces naturels. Outre l'aspect économique que représentent la commercialisation de produits laitiers, Valérie attirait aussi l'attention sur la gestion des terrains peu intéressants pour l'agriculture productiviste que sont les garennes, les tourbières. Elle avait suivi  une formation en gestion des milieux naturels : " C'est là que j'ai vraiment compris l'importance de ces espaces délaissés. Les animaux nettoient le terrain, empêchent les friches de progresser. Une tourbière entretenue est un piège à carbone atmosphérique, elle a son importance dans la préservation du patrimoine botanique et de la faune, pour enlever les nitrates de l'eau. En cas de grosses pluies, les sphaignes des tourbières retiennent l'eau, créant des réservoirs naturels". 

Pour en savoir plus cliquez  ICI

 

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Le chemin du Vieux Captage

 

C'est le nom officiel  du chemin qui part de la rue Coré pour rejoindre  le lavoir de la Source en longeant la propriété du collège saint Alain. Les lavandières du bourg l'empruntaient encore dans les années 1950  pour se rendre au lavoir transportant linge et lessiveuse sur une brouette.


En bas à droite, le chemin du Vieux Captage. Les joncs marquent la  présence du canal
Travaux sur le chemin du Vieux Captage en 2005


C'est aussi  le tracé d'un canal séculaire déjà évoqué par Cambry dans «Voyage en Finistère» en 1793. Il présente la fontaine qui alimentait le bourg et le canal. «la Fontaine Sainte-Candide n'est éloignée du bourg que de 400 pas géométriques. Elle coule sur un fond de schistes (...). Ensuite elle se rend dans les derrières du Grand chemin et se perd aussi dans l'Isole. Rien de limpide comme cette eau délicieuse. Mais les terres qui s'éboulent, les feuillages qui s'y corrompent en souillent la pureté. Il est indispensable de faire couvrir et le canal et la fontaine». 
 

 Un poème de Youenn Gwernig

Le canal fut sans doute couvert par la suite, en partie. Sur les cartes postales de la collection Villard, relatives aux luttes de Scaër, vers 1900, on peut discerner des joncs en bordure d'un fossé. Ce chemin qui faisait d'abord partie du Prad-Vamenn, le pré de la source, a été délimité lors de l'acquisition du site de Saint-Alain en 1922, par le diocèse à la famille de Kerjégu, propriétaire du pré. Ce chemin fut empierré puis goudronné vers 1980 ; un réseau d'eau pluviale a été rajouté en 2005. 


Le chemin est demeuré naturel dans sa partie la plus proche du lavoir

Le lavoir de la Source. A gauche, le " Vieux captage"
 

Youenn Gwernig, ancien élève de saint Alain, a célébré à sa manière le "Chemin de la Source" qui longeait le canal



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Une petite laine pour la Cavalcade

 Le yarn bombing consiste à habiller le mobilier urbain, parfois bien ternes ,et les arbres avec du tricot. 

L'un des objectifs est d'habiller les lieux publics en les rendant moins impersonnels, en les humanisant et en suscitant la réaction des passants. Le mouvement est né en 2005, aux États-Unis, lorsque Magda Sayeg a eu l'idée de recouvrir la poignée de la porte de sa boutique de laine, à Houston. La pratique s'est ensuite largement diffusée, notamment en Europe de l'Est et en Angleterre. C'est en effet à Londres qu'a eu lieu la première aventure de tricot collectif, appelée « Knit the City » (« Tricote la ville »). En France, la Ville d'Angers a proposé à ses habitants de contribuer, en tricotant, à une action de yarn bombing, dans le cadre du festival d'art urbain Artaq, en mai 2012.

 Pour la Cavalcade 2015 , l'ALSH s'était investi dans la décoration du décor lampadaires, rampes, arbres près de l'église, de la mairie, du centre culturel…

Les arbres habillés pour la cavalcade devant la Longère par les enfants de l'ALSH

Idem place de la mairie

 

 Avec le concours d'enfants, d'adultes et de mamies, des bandes de tricot furent réalisées pour habiller gouttières, arbres, rampes, lampadaires, les abords de la mairie ou de l'église, sans oublier les rambardes du pont de Payaou surplombant la voie verte. Un lampadaire du centre culturel  fut aussi habillé de Gwenn ha Du, un arbre de la place de la Mairie en bleu-blanc-rouge.
L'habillage reste éphémère, mais bien souvent, plusieurs semaines après avoir été installé, les arbres et mobiliers urbains sont toujours recouverts. Colorés et chaleureux, ces « tricots urbains », ont vécu leur vie après la Cavalcade et ont intrigué quelques les estivants au cours de l’été.

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Graine de carnavaliers

 À Scaër, la Cavalcade, on tombe dedans quand on est tout petit, naturellement. En 2019, les bambins fréquentant la crèche et halte-garderie « Babayaga » ont participé à des activités autour de ce thème.
Avec le concours des puéricultrices, ils ont peint un clown sur lequel ont été collées leurs photos et ont reproduit le logo de la cavalcade par des collages. Les poussettes ont été décorées aux couleurs de l’événement. La pièce maîtresse était un magnifique bateau de pirates en carton baptisé « Pirataga ».

Les pirates ont la cote

Pour présenter leur char dans la salle d'activités de la crèche, les enfants avaient revêtu des chasubles rouges, avec les symboles des pirates dans le dos et le logo cavalcade à l’avant, et avaient coiffé des chapeaux de circonstance. Ils brandissaient des sabres et des crochets de leur fabrication tout en surveillant de près leurs lingots dorés dans un coffre noir.
La relève des carnavaliers est assurée



"La vérité sort de la bouche des enfants", selon l’adage populaire. Bien avant la proclamation du palmarès, ils ont placé leur char à la première place de leur classement virtuel. Le jury officiel a émis le même jugement en attribuant le soir de la cavalcade la palme aux « Pirates of the Skaeribean ». Forts de leur choix prémonitoire, ces bambins pourraient interpeller le jury du haut de leurs trois ans : « Pirates ! vous avez copié notre classement ».

 

Les écoliers s’imprègnent de l'esprit carnavalier via des concours de dessins ou d'affiches

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La cavalcade est  une fête familiale : les enfants ont toujours une place d'honneur dans le défilé. Plus tard, s'ils résident toujours au pays, ils prendront la relève pour construire les chars. C'est une pratique désormais centenaire!

 
.Photo des années 1950.

Un petit Pingouin en 2011



Une petite impératrice chinoise en 2009

 

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La papeterie de Cascadec avant Bolloré

 Le nom "Bolloré" est attaché à la papeterie de Cascadec dans la mémoire scaëroise. Nos contemporains savent de Vincent Bolloré a vendu progressivement son usine à  Schoeller & Hoesch qui est devenue depuis une filiale du groupe américain Glatfelter. Mais avant la famille Bolloré, la papeterie a eu d'autres propriétaires.

Le papier à damier

La papeterie de Cascadec a été construite après 1850  dans la forêt de Cascadec, en bordure de l'Isole par la famille Faugeyroux.Sur le cadastre  de 1828, c'est le baron de Sebonen, marbre de la chambre des députés qui en était le propriétaire. Jean Baptiste François Faugeyroux et Marie Jeanne Dupays de Kernabat  dirigent la nouvelle usine, dès 1852, avec leurs fils Jean Baptiste Charles, Achille et Jean Baptiste Marie.

La papeterie de  Cascadec au début du 20e siècle


En 1856, l'usine est en plein essor et fait travailler 90 ouvriers produisant surtout des papiers communs à damier. Cette prospérité ne dure pas car, en 1862, elle n’emploie plus que 42 ouvriers et peine dans son activité du fait de la difficulté des transports ( l'accès à la papeterie se faisait vraisemblablement par Brénélio où vivait la famille Faugeyroux)et de la concurrence que lui font les « Papeteries de Kérisole », à Quimperlé. En 1874, 30 hommes et 29 femmes y travaillent. En 1875, il n'y a plus que 40 personnes, sachant qu’au cours de ces années, suivant le travail, l’effectif fluctue entre 20 et 74 employés.

Vente par licitation

Dès 1884, Jean Baptiste Marie Faugeyroux , juge de paix à Douarnenez,  tente de vendre, sans succès,  les biens de la famille: papeterie, dépendances, fermes. En 1885, la papeterie est fermée. Il avait épousé  en 1856 à Laure-Georgette Barreswil. Cette dernière prend la suite sous ce nom  en tant que « fabricante de papier », et tente de redémarrer les équipements. Mais la papeterie est déclarée en règlement judiciaire en 1889.



Les annonces  pour la mise en vente de 1885-1886



décrivent la papeterie et les autres propriétés Faugeyroux



En 1891, après le décès de Jean Baptiste, les biens de la famille sont mis en vente par adjudication. Frédéric Delory, négociant en conserverie à Lorient et maire de cette ville depuis 1890, acquiert l'ensemble composé de la forêt de Cascadec (148 hectares), la propriété dite « le magasin » ( Prat-Vagagen aujourd'hui), les maisons  de gardiens à Treuscoat et  Kervélennec, le moulin à farine( meil-Cascadec),les terrains de Botcreac’h, la papeterie mécanique de Cascadec avec tout son matériel et ses dépendances

 M. Delory décède en 1892 et l’année suivante, la famille loue à René Guillaume Bolloré les locaux de la papeterie afin d'étendre l'activité de sa papeterie d'Odet. En 1917, Ce dernier rachètera la papeterie pour y fabriquer du papier à lettres puis du papier à cigarettes  de marque OCB pour Odet -Cascadec-Bolloré.

 

 Vous avez bien lu " la main d’œuvre est très bon marché"



La nouvelle usine construite par René Bolloré. Les bâtiments à droite sont toujours fonctionnels ceux de gauche ont été démolis après l'arrêt du papier condensateur. On remarquera que le collège Saint Alain ressemble étrangement au bâtiment derrière la cheminée...


Dans les années 20, il fera de nouveaux bâtiments sont construits, ainsi que la centrale hydroélectrique de La Boissière par la Société Nantaise de Travaux Publics. René Bolloré  demandera à cette société de bâtir dans la foulée l’école saint Alain. Une nouvelle route longe la rivière à partir de Pont-Lédan.

Sources :  La papeterie de Cascadec,  La famille  Faugeyroux

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Le jeu de la Soule

 

Aujourd'hui, le sport en vogue dans notre région est le football. Au milieu du XIXe siècle, les Bretons se passionnaient pour la soule. Découvrons ce jeu via un article de Octave Uzanne paru dans le  journal " L’auto" du 22 avril 1903. Il le décrit comme étant l'ancêtre du football mais ce jeu semble plus proche du rugby.

Au XIXe siècle, il existait en Bretagne un jeu brutal, violent, dangereux à tel point qu’il fut supprimé vers 1860 par des arrêtés préfectoraux, mais que les paysans tenaient en haute estime et qu'ils se plaisaient à aller suivre à plusieurs kilomètres, lorsqu'il se disputait une partie  dans les districts plus ou moins voisins. Ce jeu, c'était la Soûle. La Soûle était un gros ballon de cuir d'environ 60 centimètres de diamètre constitué de la sorte : le centre, ou noyau, était formé d'un morceau de bois gros comme les deux poings, autour duquel on enroulait de la tresse de foin en la serrant autant que possible, ce qui constituait un ballon très lourd et très dur qui se trouvait revêtu d'une peau résistante cousue par tranches par un bourrelier indigène. 

Une soule, Musée de Normandie


Pour les Bretons ce fut plus qu'un jeu, ce fut le dernier témoignage d'anciennes traditions, l'ultime vestige du paganisme antique ; ce fut comme un symbole du culte que rendaient les anciens Celtes au Soleil. Le mot « soûle » vient en effet un mot breton « séaul » ou « héaûl » (*) qui se veut dire soleil. 

 Les règles de la Soûle étaient des plus simples :  ce jeu se jouait toujours entre paroisses voisines, et dans les dernières années du XIXe siècle, seules les paroisses de la montagne bretonne comme Carhaix, Guidel, Scaër, Le Faouët, Rostrenen, Guiscriff étaient demeurées fidèles à la soule, comme elles le sont d'ailleurs restées de tout temps aux luttes antiques qui se disputent toujours annuellement, principalement à Scaër qui est encore la contrée des plus fameux lutteurs.
Lorsque deux paroisses de Bretagne s'étaient mises en ligne pour disputer la « Soûle », elles désignaient d'un commun accord un arbitre, pris en dehors des communes combattantes et soigneusement choisi parmi les plus anciens et  les plus réputés souleurs de la contrée. Cet arbitre fixait la date et le lieu du rendez-vous et déterminait aussi le nombre précis des joueurs.
  Le stand était choisi sur le territoire d’une tierce paroisse située à égale distance autant que possible des limites des deux paroisses rivales. Généralement la bataille avait lieu à deux ou trois kilomètres des clochers respectifs. 

Tous les moyens sont bons

Au jour convenu, les équipes de « souleurs » bien en forme et très entraînées s'alignaient pour la lutte devant une considérable assistance, et l'arbitre, qui devenait l'ordonnateur du jeu, se plaçant entre les deux camps, avait mission de lancer en l'air la soûle en jetant le cri traditionnel : Ch'oari! qui signifie :  « Allez! » ou, si l'on préfère, « Jouez! ». Tous les efforts des joueurs de chaque partie consistaient alors non seulement à s'emparer de la soûle, mais à la conserver jalousement dans leurs rangs et à l'entraîner avec le plus d'habileté possible sur le territoire même de la paroisse sur lequel insensiblement on s'efforçait de se replier, faisant ainsi perdre un terrain précieux aux adversaires. Pour posséder, pour garder, pour emporter la soule, tous les moyens étaient bons et valables, à la condition que l'on ne se servît que de ses deux poings. La lutte continuait âprement tant que la soule n’avait pas franchi les limites du territoire de la paroisse. Aussitôt que l'énorme balle avait atteint le sol d'une des deux paroisses, la victoire était assurée à ceux qui avaient su l'entraîner sur leur domaine et la soule demeurait aux vainqueurs comme un trophée glorieux que l'on accrochait contre le presbytère ou la maison de ville.
 Assurément ce jeu était violent, ardent, sauvage et brutal. La victoire était achetée fort cher, car on peut bien dire qu'à chaque Soûle on comptait un grand nombre de blessés, plus ou moins grièvement : les uns avaient des dents brisées, d'autres les oreilles lacérées, d'autres des ruptures de tibias ou de l'humérus, parfois même on voyait des yeux pochés ou crevés, des crânes contusionnés ou fendus. Mais il semblait que tout cela ne dût tirer à conséquence, car en Bretagne les têtes sont solides comme du granit de dolmen et les gars sont durs et résistants au mal. Après quelques jours de soins, les plus éclopés ne demandaient qu'à reprendre la lutte et à organiser de nouvelles Soules avec l'espérance d 'y être victorieux.


Début d’une partie de soule en Bretagne au XVIIIe siècle
    Gravure tirée d’Alexandre Bouët et Olivier Perrin,
    « Breiz-Izel ou Vie des Bretons de l’Armorique »,
    Paris, 1844, t.III, p.17



Le pennbaz (Wikipédia)


 

 La rivalité Scaër-Guiscriff

Ce superbe jeu, digne des Chouans sanguinaires et vindicatifs, fut interdit vers 1860, à la suite d'un véritable attentat commis sur la personne d'un « souleur » célèbre du nom de Jean François, appartenant à la paroisse de Guiscriff. Jean François s'était conquis une célébrité d'invincible « souleur » qu'il n'avait point volée d'ailleurs, car, à l'âge de cinquante ans, il avait enlevé un nombre si formidable de soûles qu'il était à bon droit considéré comme le champion de toute la Bretagne.

On peut concevoir ce qu'il s'était attiré, en raison de ses succès, de rancunes et de haines, car les Bretons ainsi que les Corses sont capables parfois, pour satisfaire leurs ressentiments, de recourir aux pires attentats. Les paroisses de Scaër et de Guiscriff ayant résolu de se disputer une soûle, vers 1860, l’indomptable Jean Francois y fut convié. Après une lutte épique, la nuit commençait à tomber lorsque le vaillant champion, serrant étroitement le ballon contre sa poitrine, s'échappait à travers champs dans la direction de Guiscriff. Déjà il s'apprêtait à toucher au sol sacré de sa paroisse dont une vingtaine de mètres le séparaient à peine et il allait franchir un ruisseau bordé de saules qui en limitait la frontière, quand de derrière le massif d’arbres un homme bondit furieux, brandissant son pennbaz,(*) fatidique comme la Mort armée de sa faux.
D'un terrible coup porté en contre-bas, Jean François fut terrassé, les jarrets coupés, tandis que son agresseur s'écriait avec une passion assouvie : « Tiens ! voilà pour mon père à qui tu cassas la jambe dans l'un de nos jeux de soûle !»  
L'admirable Jean Francois se sentant perdu eut encore la force et le courage de se dresser sur ses moignons sanglants, et d'un élan superbe, rassemblant tout ce qui lui restait de vie et de ressort dans les muscles, il lança la soûle par-dessus le ruisseau. De telle sorte que le ballon tombant sur le territoire de Guiscriff, la victoire était gagnée. Jean François fut aussitôt massacré à coups de pennbaz par l'homme qui l'avait fauché au passage et qui était ivre de vengeance au souvenir de toutes les parties que le champion d'Armor lui avait fait perdre.
 À la suite de ce lamentable crime, les préfets de Bretagne d'un commun accord firent des ordonnances interdisant définitivement à l'avenir le noble jeu de la soûle.


(*):  La bonne orthographe du mot soleil en breton est " heol" . Le Penn baz est un gros bâton à bout arrondi servant le gourdin


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Vous avez dit " Scair"

 Comme pour les trains, le toponyme "Scaër" peut cacher d'autres homophones (même son) voire des homographes ( même écriture).

 Les homographes, avec le tréma, on en trouve dans les noms de famille. Il s'agit  vraisemblablement de descendants de Scaërois ayant migré vers d'autres cieux, comme les noms de familles Lenormand, Lespagnol... Au 19e siècle, le nom "Scaër", avec ou sans le tréma fut attribué par les romanciers et nouvellistes à des personnages fictifs.


L'espace Jeunes  de la MJC a lancé "SKRDiversons


Un graff SKR au lavoir de Toyal ( 2010)

En lançant une recherche avec le mot "SCAËR" sur Internet, il peut arriver que l'on vous conduise aux Etats-Unis où ce patronyme , sans tréma, serait d'origine nordique ou germanique

En l'an 2000 un de nos compatriotes est entré en contact avec une famille Scaer vivant aux Etats-Unis, via Internet. Elle connaissait l'existence de notre commune. D'origine scandinave, elle conviait les intéressés à consulter son site (http : //www.scarr.org/ - site inaccessible aujourd'hui) où elle publiait les résultats de ses recherches. Voici la traduction de  la page " The SCARR/E surname origins".
Le mot latin '' scara '  a le sens de coupure.  En vieil allemand, «  schare » a le même sens.  Dans les langues scandinaves, il est devenu ' skar ' et a aussi eu la signification d'une coupe dans une zone rocheuse.  Ce mot est venu au nord de l'Angleterre avec Vikings il y a environ mille ans.  Ils ont nommé beaucoup d'endroits ' skar ' dans le Wensleydale particulièrement (Montagnes Pennines).  Par la suite le «  k » scandinave a été remplacé par «  c » au-dessous de quelques milles d'Askrigg que nous trouvons les noms de lieu suivants Long Scar, Scar  Hos, Oxtop Scar, Rowantre Scar….  Le mot est de temps en temps trouvé dans d'autres parties du pays mais nulle part aussi fréquemment qu'au nord Yorkshire et en particulier Askrigg.

Martin Scaër, personnage d'une nouvelle d’Étienne Esnault au milieu du 19e siècle



Le nom de famille Scaer au USA( Paris Soir (02/08/1935)


 Scair : une seule prononciation 

 Dans la période jusqu'au treizième siècle, quand les gens commençaient à être connus par un nom de famille, beaucoup a pris leur nom de l'endroit où ils ont vécu et il n’est pas étonnant pas que ceux vivant dans une zone rocheuse telle que Wensleydale choisissent «  Scar   En paroisse de Wensleydale les enregistrements de naissance abondent avec  Scarr , dans les villages tels qu'Aysgarth, Hawes et Grinton, mais particulièrement Askrigg.  En 1600 nous trouvons un certain nombre de « Scarr » dans les enregistrements de paroisse d'York et de Leeds mais les premiers enregistrements montrent Scarrs la plupart du temps dans la partie occidentale de Yorkshire du nord.  Il y avait des variations de l'épellation, en utilisant ' k ' au lieu de «  c »  et avec ou sans un deuxième " r". Le nom ' Scarre ' fut lancé quand une certaine Mary Anne, enceinte, trouva un mari qui fut payé pour l'épouser avant de partir pour l'Amérique.  La famille a exigé qu'elle emploie « Scarre »'  pour distinguer sa famille de la véritable ligne mâle.  Ce nom est encore trouvé dans Darlington. Les « Scarrs » de Cambridgeshire semblent être un groupe séparé.  Dans  le Cambridgeshire, la première appellation était ' Skarr ' ou ' Skare' qui est très bientôt devenu «  Scare ». Ces mots se prononçaient «  Scair » (*), une graphie que l’on rencontre aussi de temps en temps.  C'était seulement au milieu du dix-neuvième siècle que le terme nordique de «  Scarr » a été adopté généralement. Le nom «  Skarr » figure encore dans  un inventaire des  hollandais et les  étrangers flamands à Londres, au milieu du seizième siècle, étaient inclus.  Ce nom est encore trouvé en Allemagne aujourd'hui, avec la variante «  Skare ».

 En Irlande , il y a encore une autre graphie " Sceir", dérivée de Scarr, signifiant " roche forte" .

 (*) : phonétique [skɛʁ]

SKR

Ces 3 lettres ont été mises en évidence par l'espace jeunes de la MJC qui a lancé le festival " SkrDiversons" . Les adolescents ont gaffé ces lettres sur le multiples supports. "MJC SKR" est encore le nom de la chaîne YouTube de l'espace jeunes.
Elles ont été reprises en 2018 par l'entreprise " Skr Sablage".

A lire aussi : les hypothèses sur l'origine du toponyme SCAËR .


Agriculture. De la Bretagne au Valais

 En novembre 2019, la CUMA du Minez recevaient à Crénorien un groupe de lycéens de Bréholou ainsi que des lycéens suisses du Valais séjournant actuellement dans cet établissement. L'occasion d’échanger sur les pratiques agricoles de notre commune et celles du Valais .

Des exploitations de montagne

« Les coopératives d’utilisation de matériel agricoles ne se sont pas développées pas en Suisse mais les agriculteurs mettent parfois en commun les animaux », phrase d’un enseignant qui souligne la différence entre notre région et la Suisse. Les responsables de la CUMA ont présenté leur structure et expliqué aux visiteurs l’intérêt économique, le statut juridique. Les jeunes Helvètes se sont aussi exprimés : « Il y a 40 exploitations, avec 5 vaches chacune. Il y a très peu de travaux de terre chez nous. Ce sont des exploitations de montagne avec des agriculteurs à temps partiel qui travaillent le week-end pour la récolte du foin. Même en plaine, il n’y a pas de structure comme les CUMA. Mais on a des achats en commun, on se prête le matériel et surtout le recours aux entrepreneurs agricoles pour les labours, semis, moissons ».


40 exploitations avec 5 vaches chacune...( photo Le Nouvelliste)


On n'a pas le choix, il faut se regrouper

Si on s’est regroupé, c’est que nos revenus sont faibles

L’enseignant ajoute : « Les tracteurs en Suisse font beaucoup moins d’heures qu’en Bretagne ; Il y a de longues périodes où l’on ne peut pas travailler… on est sur-mécanisé. Et on a peut-être cette mentalité plus égoïste d’avoir chacun son matériel  pour conclure avec humour , c’est un signe de bonne santé financière ». Pierre Yves Fiche membre de la CUMA Scaëroise, évoque une situation inverse : « Si on s’est regroupé, c’est que nos revenus sont faibles. On n’a pas trop le choix ».

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Le retour des Grosses Têtes

Ce fut l'innovation de la cavalcade 2013 :outre les catégories habituelles, chars ou groupes, définis par leur longueur, la cavalcade comportait  cette année-là une 3e catégorie, celle des « Grosses têtes ».  Les organisateurs souhaitaient encourager jeunes et moins jeunes à s’exprimer au cœur du défilé, par groupe de trois minimum. La Cavalcade souhaitait aussi inciter des associations des communes environnantes à s’investir dans ces créations qui nécessitent moins de moyens qu’un char ou groupe. De plus,  cette initiative était un clin d’œil aux " Grosses Têtes" des années 50 que l'on peut découvrir ici.

Des " grosses têtes" défilant rue  Jean Jaurès dans les années 50. A l'arrière plan, la quincaillerie Le Mao et la station-service Lidec. Mardi-Gras ou Mi-Carême? Plutôt mardi-gras car il n'y a pas foule dans les rues

Grosses têtes cyclistes en 1975


Défilés et expositions


L’espace jeunes de la MJC s’était lancé dans la fabrication de grosses têtes en janvier, mais n’a pas poursuivi car les volontaires ont rejoint d’autres équipes de carnavaliers. L’Association des Sacrés Scaërois ( ASS),  fit figure de pionnier pour cette édition. Marc Sinic et ses co-équipiers avaient installé leur laboratoire de recherche dans un endroit discret pour mettre au point un concept de Grosses Têtes ultralégers : «  C’est nouveau à Scaër mais cela existe dans de nombreux carnavals. C’est une catégorie nouvelle : ce n’est pas un groupe, on ne peut utiliser de véhicules».  Ils furent treize en principe à porter les « Royales têtes de l'art » au début du défilé. Mais Les Grosses têtes scaëroises ne furent pas seules puisqu'elles reçurent la visite de consœurs de Nantes et de l'Île Grande invitées par le comité de la Cavalcade.


Les Royales Têtes de l'Art en 2013

La MJC s'était lancé aussi dans la fabrication de Grosses Têtes en 2013

En 2015, il n'y eut pas de "Grosses Têtes" à défiler . Elles ne furent pas totalement absentes puisque les collèges de Scaër et Pont-Aven, les centres de loisirs de Moëlan-Tremeven-Bannalec, les écoles de Scaër, Leuhan, Guiscriff et Ergué-Gabéric, soit 450 enfants et onze collectivités, créèrent plus de cent masques et grosses têtes qui furent exposés à la plate-forme des services, place de la Mairie.


Atelier Grosses Têtes au collège en 2015

Les élèves de maternelle visitant l'exposition en 2017. Il y eut aussi une exposition en 2019

En 2017, les carnavaliers de " Paqsa" relancèrent le concept des Grosses Têtes. Les métallos utilisèrent du fer à béton pour créer une structure qui reposait sur les épaules ; De gros ballons furent  deviendront des têtes de clowns.


Les clowns de 2017

Les soldats de la garde royale en 2019

En 2019,  les carnavaliers de Paqsa seront à nouveau les seuls à défiler dans la catégorie « Grosses têtes", sur le thème du « chamboulement anglais ». Ils portaient sur leurs épaules ces Grosses têtes aux costumes rappelant ceux de la garde royale et étaient accompagnés d’un véhicule avec une couronne symbolisée et deux tours. Pointe d’humour  british :  A côté du chauffeur, il avait ajouté un berceau pour le bébé royal !

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Un tract du Percepteur en 1935


Le journal l’Argus du 22 septembre 1935 reprenait un tract de  la perception de Scaër accompagnant les feuilles d'impositions adressées en 1935, le considérant comme un abus. Comme quoi, le harcèlement publicitaire ne date pas d'aujourd'hui! Ce document méconnu  est à replacer dans son époque. Son intérêt : il fait écho, si on lit entre les lignes, des préoccupations de l'époque comme la crise économique qui suit le krach boursier de 1929, les incertitudes face à la situation internationale,  une pension de retraite incertaine ...

La perception au 15 rue J. Jaurès ( juste devant le char)


« Le percepteur a l'honneur d'attirer votre attention sur les principales affaires traitées à son bureau.

1° Payement des impôts


En raison de la crise économique, le Percepteur recommande aux Contribuables momentanément gênés le payement fractionné en 2 ou 3 fois. Commencez, dès réception de l'avertissement, à verser un acompte : vous serez satisfait plus tard d'avoir suivi ce conseil. Ne laissez pas le Percepteur vous écrire plusieurs fois sans vous déranger, c'est du temps perdu pour lui et sans, profit pour vous. Si vous avez une réclamation ou une demande à lui présenter, n'hésitez pas, vous serez toujours bien reçu et conseillé.

2° Placements divers.

Si vous avez de l'argent disponible, voyez le Percepteur à ce sujet : il vous fera connaître les différents modes de placements à votre disposition, Bons de la Défense ou Rentes et valeurs diverses de l'État.
A la perception, vous ne serez conseillé que pour des valeurs de l'État français ; vous n'avez donc aucune crainte de faire une mauvaise affaire.
Ne gardez pas d'économies improductives chez vous, vous perdez ainsi des intérêts appréciables : vous travaillez vous-même, eh bien, faites travailler votre argent en le plaçant, c'est voire intérêt et celui de votre famille.

3° Dotations diverses et Assurances.

Voulez-vous assurer une dot à vos enfants ? Désirez-vous vous constituer une rente  ou un capital à un âge déterminé? Voulez-vous garantir l'existence des vôtres au cas où un accident vous arriverait ? Adressez-vous au Percepteur qui est préposé de la Caisse Nationale des Retraites et des Dépôts : c'est la caisse la plus riche du monde.
Placée sous la garantie de l'État, vous pourrez, sans aucune crainte et aux meilleures conditions, y traiter toutes les opérations répondant à vos besoins.
Pour toutes ces opérations de placements ou d'assurances diverses, le Percepteur vous recevra toujours sans témoins, de façon que le secret de vos affaires soit absolu.
N'hésitez pas à vous adresser au Percepteur, sa situation est une garantie qu'il ne vous donnera quo dos renseignements dont vous ferez votre profit.
»
(Source : BNF Gallica) 

 

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La crue du 12 décembre 2000 à Cascadec

 Jusqu'au Pont-Lédan, l'Isole s'étale sur les prés, la digue du pont servant même de barrage de retenue. En aval, surtout après le moulin de Cascadec, la vallée se resserre et le cours de la rivière s'accélère. A Cascadec, la rivière se trouve canalisée dès l'entrée de la Papeterie Glatfeleter jusqu'à la sortie de Bolloré Technologies. En période normale et même en cas de crue classique, on ne redoute point les inondations. Mais il en a été différemment dans la nuit du mardi 12 au mercredi 13 décembre 2000. L'eau est même passée par-dessus le pont avant la chapelle à trois mètres de haut.
A La Boissière, la hauteur maximale observée par la station automatique Vigicrues  à 21 h 17 fut de 325 mm pour un débit estimé de 81,99 m³/seconde.

 

Les données de la station Vigicrues de la Boissière

Bolloré Technologies sauvé des eaux

Un double barrage a été édifié au niveau du pont pour protéger le bâtiment appartenant à Bolloré
 
 



La zone inondable de Cascadec(Source :inventaire des zones d’expansion des crues  du syndicat mixte Ellé-Isole-Laïta)
 

Franck Benoist , responsable technique chez Bolloré nous avait expliqué comment la crise a été gérée dès  le mardi matin chez Bolloré Technologies, 100 mètres en aval de la Papeterie de Cascadec : «On a cherché des pompes pour évacuer les parties sensibles du sous-sol, notamment les installations électriques pilotant le refroidissement de l'eau industrielle. On n'a jamais eu plus de 7 cm dans les caves, alors que dans les bureaux et les ateliers, aucune entrée d'eau n'a été observée. Malgré 70 cm devant l'usine ! Les agriculteurs ont prêté des pompes qui servent à alimenter les tuyaux d'irrigation l'été. Les pompiers de Scaër, Quimper et Quimperlé nous ont aussi aidés. La DDE et la voirie nous ont envoyé du sable pour colmater au maximum ». Un bel élan de solidarité auquel il faut ajouter celui du magasin Huit à Huit qui avait ouvert à 1 heure du matin pour fournir de quoi rassasier ceux et celles qui se battaient contre l'Isole en furie ! Un double barrage  avait été édifié au niveau du pont avec des tas de parpaings enserrant une plaque de contreplaqué suivi d'un talus de sacs de sable. «On a vu que l'eau continuait à monter : il fallait protéger l'atelier et les expéditions. Dans un premier temps, on a utilisé des palettes, puis des sacs de sable et enfin des parpaings et des planches. Il y avait près d'un mètre derrière ce barrage improvisé mais il a tenu. Dans les sous-sols, quelques murs ont été consolidés pour résister à la poussée. Le système s'est avéré très efficace et l'outil de travail a été sauvé. Le préjudice se limitera aux travaux de préservation du site».


Papeteries Glatfelter : sous-sols sensibles

 

Au pied du bâtiment administratif de Glatfelter après la crue


Dans le bâtiment des machines à papier de l'usine  Schoeller & Hoesch,( qui sera racheté ensuite par Glatfelter),  ce sont les moteurs électriques logés dans les sous-sols qui ont souffert : une vingtaine d'entre eux ont dû être changé ! Dans les bâtiments du service entretien, l'eau est montée jusqu'à 80 cm dans les bureaux et les ateliers. Le matériel de rechange des machines à papier, le mobilier a beaucoup souffert. Roger Le Foll, directeur  : « Des cloisons et des portes ont éclaté et du matériel est parti dans la rivière. Les experts estiment à première vue que les dégâts pourraient atteindre 3 millions de francs». La rue a été labourée et la place devant le bâtiment administratif  laissait apparaître des canalisations, des vestiges d'un ancien immeuble. La production a été arrêtée une vingtaine d'heures. Mais il n'y a pas eu de préjudice sur les matières premières ou les produits finis., le personnel qui a vécu la crise était invité à indiquer les points faibles qui avaient été constatés afin d'en tirer les conséquences. « Déjà, si on relève les moteurs, on devrait apporter des améliorations».

Depuis cette époque  des aménagements ont été réalisés pour éviter ou minimiser les risques en cas de crue : digues, curage du lit de la rivière, moteurs surélevés ...

Pour en savoir plus, faites une recherche  " Bolloré " sur ce site ou bien ouvrez les liens suivants : 

115 ans à CascadecAvant la guerreUne turbine méconnue

 

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