Dans de multiples civilisations, les fêtes de Carnaval accompagnent le passage de l’hiver au printemps, de la mort à la vie : elles signalent le renouveau de la nature dans l’exubérance, la fantaisie et l’imagination. Au terme des célébrations : les péchés et les ténèbres de l’hiver sont livrés au feu purificateur. C’est ainsi qu’à la fin de la fête des « Gras » de Douarnenez on brûle « Den Paolig ». A Scaër, autrefois, la démolition des chars après les « Mi-Carême » du mois de mars correspondait à cette tradition. Tradition qui s’est conservée par la déconstruction des chars des plus récentes cavalcades en mai-juin.
| Cet élément va décorer une discothèque
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| | Les associations de carnavaliers ont acquis des vieux tracteurs qui ne servent plus le reste de l'année: cela permet de conserver le châssis porteur pour la prochaine édition
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La cavalcade est écologique.
Après quelques jours de trêve après la fête , les carnavaliers se retrouvent une dernière fois à l'endroit où ils ont travaillé durant deux mois à la construction de leur char. Il faut en effet parfois libérer un tracteur agricole de sa carapace, quand ce n’est pas la remorque elle-même. De plus il faut libérer les hangars et garages et faire le ménage.Une dernière photo, puis les meuleuses, postes à soudure, marteaux et tractopelles entre en jeu. Les imposantes enceintes sonores ne diffusent pas un « De profundis ».
Déconstruire et non démolir, car un char se recycle aujourd'hui : les chars ne se cachent plus pour être brûlés dans un coin de campagne... Déconstruire ne signifie cependant pas que l'on attaque le chantier avec des pincettes : les fourches à fumier, les chargeurs élévateurs, les meuleuses entrent en action pour arracher ou couper les grosses pièces. Mais c'est à la main que l'on décolle le papier recouvrant les grillages et quelques coups de pied bien frappés ont raison des structures en polystyrène. Les décors de papier et de polystyrène, le grillage et les éléments de bois rejoignent les bennes de tri sélectif.
| Lors des récentes éditions, plusieurs chars ont été déconstruits au village cavalcade entre la Longère et le camping
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| | La cavalcade est écologique : il y a même une bâche pour ne pas souiller le parking
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Les souvenirs de chaque édition
Bien entendu, après déconstruction, les associations de carnavaliers vont stocker pièces métalliques porteuses des tiges métalliques, du grillage, du bois, des blocs de polystyrène, des pots de peinture... en prévision de la prochaine édition afin de diminuer les coûts de fabrication.
Avec un peu de nostalgie, il arrive qu'un carnavalier conserve parfois un personnage en polystyrène ou un élément du défunt char. Comme pour la majorité des chars et groupes ,l’association va garder un élément qui datera l’édition, le plus souvent une tête. Ainsi les Relayeurs de Coat-Loc'h, ont conservé un canard , une louve, un zèbre pour les exposer au Grandchamp lors des Six heures de Scaër à fin juin. En 2011, quelques chars sont restés intacts jusqu'au passage du tour de France le 5 juillet : Le roi Lion, le GPS entre autres ont attiré l'attention des caméras TV.
D'autres éléments de chars seront conservés quelque temps dans les jardins. Certains carnavaliers vendent aussi ou donnent des décors de chars. En 2009 ,la tête du chat géant ainsi que celles de Louis De Funès et Yves Montand seront présentes au carnaval de Cholet. Durant l'été, des décors de chars postés aux carrefours intrigueront les vacanciers. Les costumes rejoindront les garde-robes: ils seront portés parfois lors des bals masqués ou sortiront des penderies pour des expositions rétrospectives. Les tracteurs et les remorques qui se dissimulaient sous le décor vont retrouver leur usage habituel. La plupart des tracteurs de cavalcade seront remisés jusqu’à la prochaine édition mais certains gagneront leur gazole en transportant du bois de chauffage.
| Chaque association conserve un souvenir, une " relique" de son char pour le situer dans le temps
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| | En 2011, des carnavaliers avaient placés leur char à Ty-Ru quelques jours avant le passage du tour de France
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Un musée?
Après chaque édition, la question revient : « Pourquoi ne pas faire un musée de la Cavalcade?». Afin de constituer une mémoire collective de la mythique fête scaëroise et de créer un pôle d’attraction touristique. L'hypothèse avait été avancée lorsque le comité envisageait de s'installer dans l'entrepôt Postic, rue Curie. L'idée ne sait jamais concrétisée. En partie peut-être en raison du symbole ancien du carnaval que nous évoquions au début de cet article..
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