Légion d’honneur. Ils sont nés à Scaër



 La grande chancellerie de la légion d'honneur et Généanet recense  une partie des titulaires de l'Ordre de la Légion d'Honneur depuis la création de l'Ordre. Nous y avons trouvé les dossiers de plusieurs légionnaires natifs de Scaër. Leur histoire personnelle s'intègre dans l'histoire nationale du XIXe et XXe siècle: l'époque coloniale, les guerres mondiales, la Résistance

Par ordre alphabétique, il s'agit de :

- Berthelot Louis à Scaër né le  4 octobre 1895, décédé le 8 mars 1974. Promu chevalier le 10 mars 1938  puis officier  12 septembre 1946. Durant le premier conflit mondial, il dut être amputé de la cuisse droite. Il deviendra ensuite ouvrier de fabrication des poudres de Pont de Buis . Durant la seconde guerre mondiale, il prit une part active à la Résistance. 

Un extrait du dossier de Louis Berthelot


- Pierre Chauvel né le 21 janvier 1909 au bourg de Scaër où son père était percepteur. Vraisemblablement ce dernier a été tué durant la guerre 14/18 car le jeune Pierre est « adopté par la nation le 7 novembre 1919 ». Il deviendra docteur en droit et sera administrateur au ministère de l’intérieur en 1935. Il fut mobilisé du 25 août 39 au 18 juin 41 et blessé le 19 juin 40 dans les Vosges. Arrêté par la milice fin juin 44, livré à la Gestapo et encellulé à Vichy le 8 juillet 44, il est « parti dans les bois  en août 44 sur l’ordre même des autorités de Vichy craignant pour moi en raison de mes arrestations antérieures par suite de l’arrivée de Clermont Ferrand de 2 bataillons de SS pour y arrêter des otages » . Il sera nommé chevalier  en 1952 par le ministre de l’intérieur

- Derrien Joseph, né le 22 avril 1896 au bourg où son père tenait une auberge. Après avoir fait la guerre 14-18, il s’engage en 1919  pour faire  la campagne d’Orient et du Levant, puis poursuit une carrière militaire   à Madagascar et au  Tonkin. Lieutenant au 3e régiment de tirailleurs tonkinois, il sera décoré de la légion d’honneur en 1937  à Bac Ninh au nom  ministre de la guerre.

- Fiche René , né à Coat Scaër Bihan le29  juin 1918, (parents cultivateurs).  Ancien brigadier-chef FFI. Blessé par éclats le 4 août 44, il perdra ses deux yeux et sera défiguré. Cet aveugle de guerre, titulaire de la   médaille militaire et de la croix de guerre recevra la légion en 1957au nom du ministère de la défense nationale.   Détail de son dossier : « comportement sous l’occupation : correct ».  Il a vécu à Scaër jusqu’à son décès en 1969

- Guillou Corentin , né le 5 décembre 1897 à Kerloaï (parents cultivateurs).  Il est amputé de la jambe droite et aura de multiples plaies suite à des éclats de grenade le 11 octobre 1918.. Cet ancien soldat du 120e RI, cultivateur avant-guerre puis employé de bureau à la chefferie du génie à Alger, recevra la légion d’honneur en 1937 à Alger.

- Kersulec Ange, né le 8 ou 11 février 1806 au bourg.  Ses états de service : soldat  au 39e RI en 1826, sergent 1830, gendarmerie maritime en 1832 où il terminera lieutenant . Promu chevalier de l’ordre impérial de la Légion d’honneur 12 août 1857.  

La France participa de 1828 à 1833 à la campagne de Morée  
pour la Libération de la Grèce.



Le Bris Henri,  né le 18 juin 1893 à Cleumerrien ( parents cultivateurs).  Gazé le 13 octobre 1917 à Verdun , il sera malade ensuite de tuberculose. Cet ancien soldat du 69e RI sera fait chevalier de la légion d’honneur en 1938.. Mais sa médaille lui sera remise seulement en 1949 par Louis Monfort,, maire de 1941 à 1944, lui-même chevalier Légion d’honneur. Son dossier précise qu’il demeurait à Pontigou en Scaër où il est décédé en 1973.

- Le Beux Henri né le 18 juillet 1896 à Coadry chevalier le 5 juillet 1917 au nom du ministère de la guerre . Incorporé  en 1915, il a été promu sous lieutenant en 1916 suite à un passage par le  centre d’instruction de Saint Cyr . Il a été « tué à l’ennemi » le 5 mai 1917 à Aillzes (Aisne)

- Le Daëron Alain , né au bourg le 16 octobre 1900 ( parents cultivateurs).  . Cet Ingénieur agronome en 1920, il sera affecté au Maroc sous protectorat français en 1925. Il y fera carrière et deviendra chef de service ministère de l’agriculture à Rabat en avril 1956, assistant technique jusqu’en 1961. L’ambassade extraordinaire, mission exceptionnelle de la république française au Maroc lui attribuera la légion d’honneur en 1963 pour 38 ans de service dans l’agriculture au Maroc .   


A. Le Daëron a fait l'essentiel de sa carrière au Maroc

 

-  Le Godec Pierre né en janvier 1841. Son père était gendarme à pied à Scaër à cette époque. D’abord canonnier dans l’armée il a intégré ensuite la gendarmerie. Il devient « gendarme à cheval  et gravit des échelons pout terminer avec le grade de lieutenant . Il devient chevalier de la légion d‘honneur le 5 juillet 1888. Il a combattu les Prussiens lors de la guerre de 1870/71. 

Les risques du métier : un coup de pied de cheval pour Pierre Le Godec

 

- Le Moal Jean,  né le7 février 1827, décédé en 1894 . Son père était sabotier. Ce canonnier fit carrière dans l’armée sous Napoléon III. Ses états de service lui valurent de devenir chevalier  la légion d’honneur  le 18 octobre 1870.

 

Jean Le Moal  fut engagé dans les guerres du second Empire : Crimée, Italie,Afrique, Mexique, Prusse


- Le Stunff Louis , né le 23  mai 1876 au bourg. Son père était percepteur à Scaër lors de sa naissance. 1er maitre armurier de la flotte sur le cuirassé Courbet, 30 ans de service dont 5 ans en guerre médaille militaire, il sera décoré de la légion honneur en 1925 par le ministre de la marine.

- Louis Christophe né le 19 juillet 1855 bourg ou son père était chapelier. Chevalier le 11 juillet 1900 Officier 3 janvier 1915  ou nom du ministre de la guerre. Engagé volontaire à 18 ans il sera dispensé de service actif mais suivra une formation à l’école d’administration militaire en 1878 pour devenir officier d’administration principal à Oran de 1880 à 1910. Ses états de service indique qu’il a été mobilisé en 1914. On perd ensuite sa trace.

Nerzic Jean, né le 2 mars 1876 à Kervalaen (parents cultivateurs) . Il sera blessé en 1916 et obtiendra plusieurs citations durant guerre 14. Lieutenant de tirailleurs, il sera fait chevalier en 1918 par le ministre de la guerre. Il poursuivra sa carrière dans l’armée française du Levant. Avec le grade de capitaine d’infanterie, il sera fait officier de la légion d’honneur en 1929 pour 35 ans d’activité .

A combattu en Turquie en 1921


  - Rodallec,François-Louis né le 10 mai 1849 ( parents aubergistes). Instituteur durant 37 ans dont 25 ans directeur. Durant 15 ans, il dirigera la musique scolaire scaëroise Conjointement, il occupera le poste de secrétaire de mairie à Scaër durant 44 ans, jusqu’à l’âge de 76 ans. Sa légion d’honneur lui sera remise en 1933  pour « 65 ans de services civils et militaires »  par le ministère de la guerre, sous secretariat d’état de l’éducation physique.


F.L. Rodallec fut un pionnier en matière de musique et lutte bretonne


Rodallec Jean-Louis né le 18 novembre 1871 à Payaou . Ce fils de sabotier  fera une carrière militaire et gravira peu à peu les échelons jusqu’au grade de capitaine. Il participera aux campagnes militaires de Madagascar et du Tonkin., il sera fait  chevalier en 1911 puis  officier en 1920  .

Une carrière militaire à Madagascar et en Indochine


 -  Rodallec Jacques Henri est né le 24 septembre 1888 à Leign Véon ( parents cultivateurs) . Le 9 octobre 1941, Jacques Rodallec, maire de Gourin et conseiller général, est arrêté par les Allemands pour avoir fait de faux papiers . Il fut déporté le 28 juillet 1944 de Compiègne vers le camp de concentration de Neuengamme ; il décèda le 18 mars 1945 à Noemberg (Allemagne). Son dossier de la chancellerie de la Légion d’honneur indique seulement qu’il était sous-lieutenant FFI. Il fut décoré à titre posthume en 1958.

 

Extrait de son état-civil



Rodallec Henri est né au bourg de Scaër le 26 décembre 1857 (aubergistes). Ancien élève de polytechnique, il fera carrière dans le Génie. Il sera fait chevalier de la Légion d’honneur en 1899 alors qu’il était capitaine. En retraite lors de la déclaration de guerre en 1914, il reprend du service et devient lieutenant-colonel du génie au camp retranché de Paris.. Il est promu officier de la légion d’honneur en 1917 .

 

La carrière d'un officier du Génie

Curieusement, au moins deux autres scaërois chevaliers de la légion d'honneur ne sont pas référencés sur le site de la Chancellerie. Il s'agit de:

Monfort Louis , né le 5 décembre 1916 à Tréouzal ( (parents cultivateurs).  Mobilisé d' avril 1915 au 1er octobre 1919. Dans les années 20, il sera l'un des pionniers du syndicat agricole, du Crédit agricole et de la Caisse rurale. Il a  été fait Chevalier de la Légion d'honneur le 27 décembre 1934 ( à quel titre ?). Il avait remis sa médaille  à Henri Le Bris en 1949.



Louis Monfort avait décoré Henri Le Bris

- Croissant Joseph né le 2 septembre 1890 à Kergroac’h  (parents cultivateurs). Mobilisé d'août 1914 à juin 1919.  La légion d'honneur lui fut attribué le 13 juin 1918. Il décora François-Louis Rodallec  en 1933.Il a été à nouveau mobilisé  en septembre 39, fait prisonnier de mai 40 à juin 41. Capitaine de réserve, il sera élu conseiller général du canton en 1946.

Et Joseph Croissant remit sa décoration à F.L. Rodallec

On retiendra de cette étude que huit d'entre eux avaient des parents cultivateurs. Deux médaillés étaient fils de percepteur, trois autres fils d'aubergistes. Il y avait aussi deux fils de sabotier

  Nous n'avons pas trouvé d'informations sur M. Floch, un autre titulaire de cette décoration à titre militaire, qui vivait dans le haut de la rue de Kernabat dans les années 1970.

En 1979, Jean Mévellec , pionnier du syndicalisme agricole, fut également promu chevalier

 En 1995 ,le gouvernement  décida «un dernier témoignage de reconnaissance de la Nation» en nommant chevaliers de la Légion d'honneur au 1 355 combattants survivants de la Grande guerre. Deux  Scaërois, René Solliec de Tréouzal et Yves Le Flao de Kerhuon, étaient concernés.


 Retour