Quelles sont les maisons les plus anciennes du bourg de Scaër ? La réponse n’est pas évidente. On peut penser en observant le premier plan officiel, c’est-à-dire le cadastre napoléonien créé à partir de 1818, qu’elles se trouvent en majorité dans le bas du bourg entre la Longère et les feux tricolores de la rue J. Jaurès, entre le pont de Payaou et le cimetière.
Les maisons des familles modestes devaient ressembler à la maison dite du tailleur Moysan sur la carte postale du début du XXe siècle ou au penty de Penker Navellou. Elles ont été remplacées au XIXe et XXe siècle par des immeubles à étage.
Des symboles religieux
Les maisons plus cossues avaient parfois une date gravée sur un linteau de porte ou de fenêtre. La plus ancienne semble être La Longère construite au XVIIe siècle. L’inscription suivante H :CARRE :NO : RO : 16.. signifierait qu’elle a été construite par un dénommé H. Carré en l’année du Roi 16.. les deux derniers chiffres étant peut lisible . Peut-être 1651. L’inscription est surmontée du monogramme du Christ , IHS et un cœur. La formule latine « Iesus hominum salvator » résumée par les trois lettres IHS signifie « Jésus Sauveur des Hommes ». Elle servait à mettre la maison, sous la protection divine.
| La Longère
|
| | Le cabinet dentaire près de l'église
|
|
On retrouve également ce monogramme au-dessus de la porte d’entrée du cabinet dentaire place de l’église( une maison ou vécut Brizeux). La date est bien lisible (1730) mais pas le nom du propriétaire : la pierre a été hélas retaillée pour créer une ouverture aux normes actuelles. La porte primitive était plus basse ; logique car les gens étaient en moyenne plus petits. Cette maison a été bâtie en 1730 par Maitre Bertrand Pencoet qui était notaire royal. Sur Genéanet, il apparaît qu'il a été parrain à de nombreuses reprises. A l'époque de Brizeux, cetta maison appartenait à une "Veuve Debureau". René Debureau (1758-1834), originaire de Fontenay Le Comte avait épousé en secondes noces Anne-Marie Charlotte Boezédan puis en 3e noce Victoire Guéguen, nièce de Anne Marie. Elles étaient apparentées à Bertrand Pencoët par sa mère Jacquette Boezédan . Leur ancêtre commun : Mathurin Boezédan (1601-1701) sabotier de la forêt de Coat-Loc’h.
|
Le notaire royal et le fabricien seraient deux personnes différentes d'après leur généalogie |
On retrouve aussi ce nom au-dessus de la mise au tombeau de la chapelle de Coadry dans l'inscription F: DV: TE: DE: MI: MI: FLOCH: CHA: ET: BER: PENCOET: FAB: L'AN 1742. C'est-là-dire :" Fait du temps de Messire Michel Floch chapelain et Bertrand Pencoët fabricien l'an 1742". Un fabricien ou marguillier est en charge de l'administration des affaires temporelles d'une église, d'une Paroisse.
A droite du cabinet dentaire, il y a une maison récente avec un autre linteau a été aussi retaillé mais l’inscription est demeurée bien visible « "Dom Alain Le Beux l’an 1737". À gauche du nom : un calice, signe que la maison primitive hébergeait un prêtre.
| Rue Brizeux,à droite du cabinet dentaire
|
| | A gauche: le cabinet dentaire à l'époque de la quincaillerie Ollivier: le linteau est complet. Le linteau si-contre provient de la maison à droite : Dédé Guillou a repris les pierres de taille pour la façade de sa nouvelle maison
|
|
Sous le clocher de l’église on peut lire « Stat virtute Dei et sudore
plebis B.Candiida B. Alane custode Scaër 1875 » . Ce qui signifierait
qu’elle a été « élevée par la grâce de Dieu et à la sueur du peuple » en
l’honneur de sainte Candide et Saint Alain en 1875 La même devise est
gravée sur le porche de l’église de l’île de Sein. Enfin, rue de
Kerjégu, une maison basse typique du XIXe siècle porte le date 1887.
| Au-dessus du porche de l'église
|
|
| Le manoir de la rue Pasteur
|
|
Le manoir de la rue Pasteur, face à l’Ehpad, date de 1746. Il a appartenu à la famille de Kerjégu .A-t-il été a été construit par l'arrière grand-pèrede Césarie Marie-Louise Le Guernalec de Keransquer, épouse de François de Kerjégu . Peut-être Christophe Charles Le Guernalec de Keransquer (né en 1712) notaire?
| L'office notarial
|
| | La maison en face de la place Camille Boucher
|
|
Rue Jean Jaurès, les maisons anciennes proches de l’église ont été construites au XIXe siècle. L’office notarial est daté de 1847. L’immeuble Favennec-Gilles, qui a fait place à un parking en 2018, lui était contemporain (1840). Dans le mur de la maison en face du parking une pièce datée de 1868 est encastrée. Était-elle là lors de la construction de la maison ?
|
1840 : date gravée dans le linteau de la fenêtre du 2e étage du pignon de la maison Favennec
|
|
Rue de Kerjégu, non loin du cimetière
|
A la campagne
Dans les villages, des maisons anciennes sont aussi datées. Ainsi le moulin du Duc près de Saint-Guénolé: 1743 ou 1745.
A Cleumerrien, le linteau d’une fenêtre est daté de 1944 mais la pièce triangulaire représentant un cavalier qui le coiffe pourrait être plus ancienne. Représente-t-il un chevalier du Moyen-Âge ? Une hypothèse à étudier car près de Cleumerrien il y a le village de Kermarc, Kermarrec sur l’ancien cadastre, soit « le village du chevalier ». C’était autrefois l’écurie de la ferme Bernard. : les anciens du quartier l’appelait « Kraou Dragon » On attribue cette sculpture à Bertrand Massé.
A Keranguen, les enquêteurs du MNATP ont
photographié ce linteau en 1943. La coquille Saint-Jacques fait
référence à Compostelle . Les spirales sont des motifs d'origine celte,
son symbolisme s'apparente à la course annuelle du soleil. Les six mois
de sa croissance jusqu'au solstice d'été sont représentés par la
partie montante du s, et les six mois décroissants, par la partie
descendante.
| Cleumerrien |
|
| | Keranguen |
|
|
A Saint Guénolé, ancien forgeron. Maison de Charles Laurent et Jeanne Burel
|
|
A Kerflous : Fait faire par Marguerite Pencat en 1762 (ou 1767?)
|
Retour