En janvier 2014, un comité « Bonnets rouges » Scaër-Coray fut créé demandant » le maintien de la gratuité de nos routes et la suppression de l'écotaxe. » L’appellation « Bonnets rouges « faisait référence à une révolte paysanne sous le règne de Louis XIV. Il y eut aussi des Scaërois en première ligne.
En 1674, Louis XIV, est obligé de prélever de nouveaux impôts pour financer la guerre de Hollande. La hausse des taxes dont celles portant sur le prix du papier timbré (*)conduisit à une révolte antifiscale en 1675.
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" Ré zo ré" : trop c'est trop
Le Dictionnaire historique et géographique d’Ogée (1778-1780) relate ces faits : « En
1675, il y eut dans les environs de Carhaix, comme dans plusieurs autres cantons de la province, des révoltes considérables à l'occasion des nouveaux droits, du papier timbré, du contrôle. On en a des relations bien circonstanciées, qui prouvent quelle fut la fureur des révoltés. Le château de Kergoat fut brûlé, dans le même temps, par les vassaux de M. Trevigni, Seigneur propriétaire de cette belle Terre. Les incendiaires se plaignaient d'une augmentation très-considérable sur leurs redevances, et de l'injustice vraie ou imaginaire de leur Seigneur. »
En 1884, l’historien Arthur de la Borderie publia « La révolte du papier timbré » :
"Tout à coup, de Scaër au Huelgoet, vingt paroisses se levèrent ensemble comme un seul homme et formèrent une véritable armée, qui pour son premier exploit s’en fut assiéger le château du Kergoët, en Saint Hernin, un peu au sud de Carhaix. M. Le Moyne de Trévigny, seigneur du Kergoa, passait aux yeux de mutins pour être trop grand ami des gens qui avaient amené en Bretagne les impôts du timbre et du tabac et se préparaient encore, croyait-on, à y introduire la gabelle. Quant au château, c'était une somptueuse demeure, construite avec soin, meublée avec luxe, et pourvue, en outre, de murailles et de défenses très suffisantes, semblait-il, pour résister avec avantage aux efforts d'une attaque irrégulière. Pourtant, les paysans l'emportèrent, le livrèrent au feu et au pillage et s'ils ne le ruinèrent de fond en comble, ce ne fut certes pas leur faute. Les vingt paroisses associées dans cette expédition étaient Scaër, Guiscriff, Leuhan, Gourin et Le Saint, Motref, Tréogan, Plévin, Saint-Hernin, Spézet, Landeleau, Cléden-Poher, Kergloff, Plouguer-Carhaix, Plounévezel, Plounevez-du-Faou, Lannédern, Loqueffret, Plouyé, Poullaouen et Le Huelgoët".
Guiscriff plus taxée que Scaër
Après la fin de la révolte, le seigneur du Kergoët ayant élevé des réclamations contre ces vingt paroisses, afin d'être indemnisé par elles des pertes qu'il avait subies dans l'incendie et le pillage de son château, une transaction intervint, aux termes de laquelle les vingt paroisses s'obligèrent à payer à M. de Trévigny la somme de 64.800 livres, qui furent réduites à 49.800, attendu qu'on rapporta audit château une partie du mobilier pillé jusqu'à la valeur de 15.000 livres. Cette transaction fut définitivement arrêtée le 23 juin 1678, entre M. Henri Barin, curateur du sieur de Trévigny, et Mgr. François de Coëtlogon, évêque de Quimper, mandataire des vingt paroisses susdites. L'année suivante, cette transaction fut approuvée par le Conseil d'Etat (20 juillet 1679), par les États de la province (30 octobre 1679) et rendue exécutoire par une ordonnance du duc de Chaulnes du 17 octobre 1679. Voici, d'après cette transaction, la part afférente à chaque paroisse dans le paiement de cette indemnité de 49.800 livres : Gourin et ses trèves 5.500 livres, Guiscriff 3.000 livres, Scaër 2.000 livres, Leuhan 800 livres, Tréogan 400 livres, Motreff 1.450 livres, Plévin 1.450 livres, Cléden-Poher 1.400 livres, Kergloff 1.800 livres, Landeleau 2.000, Lannédern 600 livres, Loqueffret 1.400 livres, Huelgoat 800 livres, Plouyé 2.500 livres, Carhaix-Plouguer 1.500 livres, Poullaouen 3.600 livres, Saint-Hernin 4.000 livres, Spézet 5.000 livres, Plounévézel 1.600 livres, Plounévez-du-Faou 9. 000 livres. ( Sources : Archives du Finistère)
(*) Sous l'Ancien Régime, le papier timbré est un papier tamponné d'un sceau soumis à paiement qui était ensuite utilisé pour enregistrer des actes authentiques comme un acte établi par un notaire ou encore les registres paroissiaux regroupant les actes comprenant les baptêmes, mariages et sépultures.