Retour vers le futur pour les cousins canadiens


« C'était inévitable, le passé nous poursuit. Mon cousin Thierry et moi seront à Scaër le 20 ou 21 octobre. » : C’est ainsi que Gil Bourhis, natif de Scaër et demeurant au Canada depuis 1955 annonce son voyage sur la terre de ses aïeux. Pas de voiture DeLorean pour remonter le temps jusqu'aux années 1950-60,  mais de classiques  avions de ligne pour voyager de Vancouver et Montréal vers la France puis le train et la voiture…
 Gil, 70 ans en 2022, a émigré vers le Canada en 1955 avec ses parents. Son cousin germain Thierry , 73 ans en 2022,vit  au Canada depuis 1976 : Ottawa, Montréal et Vancouver . Gil avait une entreprise de voilerie, Thierry fut cuisinier à Montréal puis a travaillé dans le bâtiment et a été marin à Vancouver. Tous deux ont également fait des convoyages de voiliers vers les Antilles, Hawaï…


Ils ont bien entendu revu les lieux de leur enfance : une maison de famille Rue Turquet, l’ancienne quincaillerie Kerlau tenue par leurs grands-parents en face de l’église, l’ancien magasin Bourhis (Philips) au milieu de la rue J Jaurès. Ils nous ont raconté quelques anecdotes de leur enfance scaëroise.

Gil et Thierry devant la maison où habitaient  leurs grands-parents Kerlau

Gil et Thierry se souviennent du moindre détail de cette petite rue qu'ils fréquentaient dans les années 50

Je me souviens…

 Les souvenirs de leur enfance sont toujours présents dans leur mémoire : « On s’arrêtait souvent en allant à l’école chez les deux sœurs Derrien  près de l’église pour acheter des bonbons…Je me souviens du tailleur Nélias  dans la petite rue près de la quincaillerie Kerlau, des jeux de palets  sur la place de l’église… On équeutait des haricots pour avoir un peu d’argent de poche afin d’aller sur les manèges… A l’école on jouait au train américain, un peu comme le saute-mouton. Quand il y avait des baptêmes et des mariages, j’étais aux premières loges pour ramasser les dragées qui étaient lancées en l’air.  En 1937, les grands-parents avaient acheté une Renault  Vivaquatre . Elle ne fut pas beaucoup utilisée car la guerre est arrivée. La voiture a été planquée dans un garage à Payaou pour qu’elle ne soit pas réquisitionnée. Quand on venait en vacances dans les années 50 elle était toujours là avec ses roues en bois ».

La  Vivaquatre près du potager familial  au coin du chemin de Croix Sinquin et de la rue Christophe Morvan
 


Thierry : « Ma tante Jeanne Renée Croissant avait une petite fabrique de yaourt dans l’aile du manoir au pied de l’église dans les années 60. On allait chercher du lait à la ferme de Stang-Audren (aujourd’hui la Longère). Je me souviens des enfants de notre âge en sabots dans la boue
Gil : « Mon copain c’était Yann l’Haridon car on allait à l’école ensemble . On allait voir les amis ( Craff, Férec) en vélo à Créménet,On faisait des batailles avec des armes en bois : On défendait le château ( Ehpad actuel)».


 Thierry :« La femme du boulanger Emile Merdy était sœur de lait de mon père qui avait perdu très tôt ses parents. C’est pourquoi j’ai appelé mon fils Émile....  Mon meilleur souvenir d'enfant : les vacances d’été chez les Kerlau les fêtes foraines du Pardon, la baignade .   On passait aussi du temps chez Les Chapel à Kerflous ».   Dans un récit sur la guerre 39-45 Thierry a retrouvé trace de son père qui était au Lycée Saint Louis de Brest réfugié à l’école Saint Alain pendant la guerre: "Ils vivaient dans les conditions misérables, les Allemands bouffaient tout. Pas de toilettes".

Drone et voile


Quelques réflexions sur Scaër
: Tout a changé annonce Gil. « Quand j’étais enfant j’avais l’impression que tout était vieux". Thierry trouve au contraire «que le bourg n’a pas trop changé ». Mais tous deux ont constaté en arrivant le soir que tout était fermé. « Heureusement Le Cheval Blanc était ouvert et on nous a aiguillé vers le camping pour louer un chalet»

 Sur le Canada
: « Il n’y a pas de culture ancienne sauf chez les Amérindiens. C’est un pays neuf, 400 ans… Il y a toujours des gens qui émigrent vers le Canada. Mais il faut soit avoir un métier recherché ou bien de l’argent pour investir. Les autorités regardent aussi la famille et font une enquête concernant la sécurité, les langues parlées».

Les cousins ont un hobby pour occuper leur retraite . : Gil est "droneux" selon son expression et dispose d’une licence pour piloter les drones. Il gère aussi serveur pour héberger des sites Internet  . Thierry qui vit à Victoria, dans la banlieue de Vancouver au bord du Pacifique est un passionné de voile.
 

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