La quincaillerie Kersulec

 
Sur une ancienne carte postale du quartier de l’église prise après 1925 on distingue l’enseigne de la « Quincaillerie Kersulec ». Par l’intermédiaire des descendants  de cette famille: Gil Bourhis, qui vit aujourd’hui dans la banlieue de Montréal et Thierry Keruzoré ( Vancouver) nous avons pu en retracer l’histoire. 

Marie Jeanne Kersulec " Marjan" entourée d’enfants : sa petite fille Denise (à droite)et les cousins Olivaux durant les vacances d’été de 1930




La quincaillerie Kersulec  en face du monument aux morts


Marie-Jeanne " Fer blanc". A l'arrière plan Patrick Bourhis, son arrière-petit-fils

Marie-Jeanne " Fer Blanc"

Ce magasin a été créé au début du siècle par Simon Kersulec (1860/1910) et son épouse née Marie Jeanne Lessard (1867-1953). Cette dernière après le décès de son mari a poursuivi le commerce et était connue sous le sobriquet de « Marie Jeanne Fer Blanc ». Un surnom peut-être lié à l'arrivée de l'aluminium pour les ustensiles de cuisine?  Le couple eut six enfants dont Louise Marie qui épousa Pierre Eugène Kerlau , originaire d’Auray,en 1920. Ce couple reprit l’affaire familiale qui devint la "quincaillerie Kerlau".

Selon leurs petit-fils, les enfants scaërois ont été sûrement dans ce commerce pour acheter de la gomme carrée pour fabriquer leur lance-pierre. D'après un " garnement des années 50, le fils du voisin Le Coz faisait le guet quand il n'y avait personne dans la boutique pour que ses copains aillent  dérober quelques décimètres de cette gomme...

Une vraie caserne d'Alibaba



M.Mme Kerlau, place de la mairie, années 60


« On y vendait des vis, des clous,  des serrures, des jouets,des outils de jardin de la vaisselle en cuivre et meme des couronnes mortuaires. On allait chaque année chez Henriot à Quimper pour choisir la faïence ». Dans les années 50, la quincaillerie propose de nouveaux produits : les piles Wonder, la toile cirée, le linoléum et le gaz en bouteilles. Selon un témoignage de l'époque,c'était la " caverne d'Ali Baba".


La forge Kerlau dans la cour donnant sur la rue Le Coz
Un ouvrier de Guiscriff et deux apprentis posent devant une girouette.


M.Mme Kerlau et leurs petits-enfants Marc, Gil et Patrick Bourhis


Simon Kersulec était originaire de Gourin



A gauche, Louise Kerlau; à droite, Pierre Eugène Kerlau dans leur cuisine

Souvenirs d'enfance

Gil Bourhis et ses frères Patrick et Marc ont émigré au Canada avec leur père Marcel et leur mère née Denise Kerlau en 1955 . «  Mes parents nous  ont envoyés, mes deux frères  et moi, à l'école à Scaër pendant deux ans de 1960 à 1962 où nous vivions chez ma grand-mère à la quincaillerie. Mes parents trouvaient qu’on parlait trop mal. On était pensionnaire la semaine ;  on avait le droit de sortir le jeudi et le dimanche chez les grands parents. On jouait beaucoup à Créménet et dans le château » . Gil se souvient des récits racontés par ses grands-parents. » Pierre avait  fait la première guerre mondiale dans la DCA …Pendant la seconde guerre, Ma grand-mère hébergeait au second étage de la maison des officiers allemands ; les soldats étaient au château de la famille de Kerjégu ».


Marie-Jeanne (à droite) et une employée devant la façade de la quincaillerie



La façade fut remaniée par Lili Le Fur qui y créa un magasin de meubles. C'est aujourd'hui  le" Kebabacool"


La famille est restée propriétaire de l’immeuble jusqu’à la fin des années 70. Le menuisier Lili Le Fur et son épouse le transformèrent en magasin de meubles. Après le décès de Mme Le Fur, l’immeuble demeura inoccupé plusieurs années. Ayman Youssef  y ouvrit en 2015 un commerce de restauration rapide  « Kebabacool » au rez de chaussée puis un salon de thé oriental  au sous-sol.

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