La biomasse est considérée comme une des formes de l'énergie du futur. Dans nos campagnes, on fabriquait déjà du gaz à partir du fumier vers 1940 chez Guillaume Bernard à Cleumerrien. Un autre agriculteur, François Bleuzen, a tenté plus récemment à Coadigou une expérience de fabrication de gaz méthane à partir du lisier de porc.
Chauffe-eau ou tank à lait
« Cette idée m'est venue parce que les journaux en parlaient et j’ai un beau-frère qui est un peu de la partie... ». Notre agriculteur qui élevait des porcs avait rempli une ancienne cuve de chauffe-eau avec 150 litres de lisier. Il avait placé cette cuve au cœur d'un tas de fumier : « II faut chauffer le lisier pour accélérer le processus de fabrication du gaz. L'idéal est une température de 35° ». L'expérience débuta le 23 décembre 80 et en deux mois et demi, le lisier libéra 4 kg de gaz, soit un quart de bouteille. C'était peu bien entendu, mais n'oublions pas qu'il s'agissait d'une expérience réalisée avec un matériel bricolé » non prévu pour ce travail.
Le gaz fut stocké dans une chambre à air : « J'ai trouvé une vieille gazinière possédant des uses pour gaz de ville... Le méthane est un gaz qui brûle sous faible pression. Tenez, il y en a encore dans la chambre à air ». Et François d'allumer la gazinière : une flamme peu visible mais qui chauffait néanmoins. « Nous avons eu pas mal de problème pour l'enflammer au début car on va un peu en tâtonnant.!. ».
Second « digesteur » bricolé : un ancien tank à lait : « Je crois qu'il est possible de fabriquer du gaz en faisant passer le lisier en continu dans une enceinte hermétique. J'ai adapté un vieux tank à lait : un tuyau d'entrée, un autre pour la sortie du lisier. Pour chauffer le lisier, j'ai eu recours à l'eau chaude produite par ma chaudière qui circulait dans les serpentins du tank à lait. Des canalisations conduisaient le gaz vers un gazomètre : une cuve renversée flottant sur un bac plein d'eau...Le gaz peut faire tourner les moteurs en complément du gazole. Il faut être prudent car ce gaz corrosif contient de l'anhydride sulfureux ».
François avait noté tous les paramètres de ses expériences, calculé la production, noté les températures... Bref, tout ce qui donnait à son essai le caractère d'une expérience scientifique.
En 1998, la société MTI Bioplan projet prévoyait de fabriquer du gaz à Broust à partir de résidus agroalimentaires mélangés à du lisier
|
|
A la station d'épuration
En 1982, La station d’épuration de la commune accueillit aussi un appareil, expérimental, destiné à traiter l'effluent venant de la salaison Corler pour fabriquer du méthane. Ensuite, ces eaux usées passent dans le circuit habituel de la station d'épuration. Il s'agissait de voir si ce dispositif pouvait à la fois améliorer l'épuration d'un effluent bien « chargé » et produire de l'énergie
40 ans plus tard, les méthaniseurs agro-industriels produisent une énergie renouvelable valorisable sous forme de biométhane (injection), électricité et chaleur (cogénération) et/ou biocarburant (bioGNV).