Biogaz: un précurseur à Cleumerrien

Le Biogaz, la production de méthane à partir de déjections animales, est appeler à se développer dans les prochaines années.  Guillaume Bernard de Cleumerrien fut un précurseur en utilisant le gaz de fumier sous les biligs pour cuire les crêpes.
 
Guillaume Bernard dirigeait à l’époque l’une des exploitations agricoles les plus à la pointe du progrès. Il fut un important employeur de main-d’œuvre durant la saison légumière. Témoignage recueilli en 1978 : "J'ai eu plus de 300 cueilleurs de haricots à la fois à Roz Kelvez". Dans le Miné Wern Zu , M. Bernard entrepris de mettre en valeur de quatre hectares de vastes garenne par la technique dite de l’écobuage. Cela consistait à enlever à l'aide d'une tranche, la couche superficielle du sol et cela nécessitait aussi une main-d’œuvre abondante donc de nombreuses bouches à nourrir .
" Le gaz était cher à l’époque, 1.100 francs la bouteille. Je me suis intéressé à l’utilisation du fumier pour produire du gaz afin de chauffer les biligs à crêpes. Un ingénieur de Paris, M. Abbie a fait le projet. C’était en 41 ou 42. Le matériel est venu par le train jusqu’à Rosporden, puis ensuite par des camions parce que la ligne de Scaër était trop petite".
On commença par installer près des étables de M. Bernard, trois cuves de 8 mètres cube chacune : " On avait  50 bêtes. Une benne suspendue à un rail  passait devant chaque étable pour acheminer le fumier vers les cuves. On remplissait les cuves de fumier à la fourche. Puis elles étaient refermées par un couvercle en métal étanche. Le fumier fermentait trois mois durant. Il produisait du méthane qui allait dans le gazomètre".


M. Bernard devant une des cuves . On voit bien le couvercle et le tuyau conduisait le gaz vers le gazomètre


La corvée de fumier 


La principale corvée consistait tous les trois mois à vider la cuve : "Il y avait un gars qui creusait dans le tas avec un croc et un autre qui sortait le fumier à la fourche en le lançant par-dessus le mur de la cuve.
 On avait payé  l'installation 485.000 francs à l’époque. On a arrêté quand le gaz est devenu meilleur marché. Je ne regrette pas cette installation car c'était rentable même si le rendement était faible. Avec 24 mètres cubes de fumier renouvelée tous les trois mois on obtenait un gaz régulier capable de maintenir le feu sous les poêles à crêpes .Je me rappelle aussi que les femmes cuisaient le pain de seigle et le pain de blé après les crêpes" . 

 

NB : Plus récemment, à Coadigou,  François Bleuzen a fait aussi un essai de production de méthane en utilisant une ancienne cuve à lait comme digesteur et une chambre à air comme réservoir de gaz.


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