Louis Monfort, député en chupenn



Le 31 juillet 1944, le préfet du Finistère nommait une délégation spéciale chargé d’administrer la commune en attendant les élections.  René Carer la présidait. Il succédait ainsi à Louis Monfort qui était le premier magistrat de la commune depuis mai 1941 et  qui fut député de 1936 à 1942.
Voici le portrait de ce député en chupenn (*), rédigé en 2004 à partir d’informations données par son fils Louis  sur cette période troublée de l’Occupation où il n’était pas évident d’occuper des responsabilités.

Louis Monfort , député de 1936 à 1942



Sa maison de Tréouzal  a été photographiée en 1943 par les enquêteurs du Musée des arts et traditions populaires

Député élu et maire nommé

Louis Monfort est né en 1896 à Kervir, il se destinait à devenir instituteur. Il a obtenu son brevet à l’école publique en 1912. Comme il n’a pas pu entrer directement à l’école normale, il a été placé à l’école primaire supérieure de Morlaix comme instituteur stagiaire. En 1915, à l’âge de 18 ans et 4 mois, il est mobilisé. Titulaire de la Croix de guerre, Il ne rentrera de l’Armée d’Orient qu’en décembre 1919, avec le grade de sous-lieutenant. Après la guerre, il reprend la ferme de la famille de son épouse à Tréouzal. Dans les années 20, Louis Monfort sera un des pionniers du syndicat agricole, du Crédit agricole et de la Caisse rurale. Il devint aussi chevalier de la Légion d’honneur.

Les résultats des législatives de 1936


 En 1935, il est élu au second tour conseiller municipal sur la liste d’opposition à Henri Croissant. L’année suivante, il est élu député de la Droite indépendante de l’arrondissement de Quimperlé à l’issue d’une triangulaire l’opposant à Alain Le Louedec, radical, et au sortant François Cadoret, candidat officiel du Front populaire. Au Palais Bourbon, Louis Monfort s'apparenta au groupe de la fédération républicaine et fut secrétaire de la commission de l'agriculture. Il prit part à la discussion des budgets de l'agriculture pour 1937, 1938 et 1940 et intervint lors de l'examen des projets de loi sur la semaine de quarante heures dans les établissements industriels et commerciaux, sur les rapports entre producteurs agricoles, commerçants et industriels et sur les conventions collectives de travail. 

Selon  Jean Paul Sénéchal (Finistère du Front populaire  PUF Rennes) , trois députés du département "Louis Monfort, Hervé Nader et Jean Crouan  furent très proches du Parti social français", issu des Croix-de-feu .

 Il siégera jusqu’à la dissolution de 1942, votant en 1940 les pleins pouvoirs au Maréchal Pétain.

Au cours de son mandat, il se fait remarquer en décembre 1936 avec le député du Morbihan Paul Ihuel en perturbant l'une des projections du film « Tout va très bien madame la marquise » pour protester selon eux contre l'image qu'il rendait de la Bretagne. Il soutint également la démarches de  Creston en faveur de la culture bretonne.

 Favorable à la politique du maréchal Pétain, Louis Monfort,  fut nommé( et non élu) maire  de la commune en avril 1941.

Aux cantonales de 1937, il fut devancé par Henri Croissant au premier tour et se retira du second tour


(*) veste du costume breton

Sources : témoignage de son fils Louis, Dictionnaires des parlementaires français,

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