Les lavoirs


Avant la généralisation des machines à laver, dans chaque quartier, de nombreux lavoirs publics étaient utilisés régulièrement.  Au bourg, il y en avait à la Vieille Source, à Toyal,à Rouzigou, Rue Hervé, à Pors Carnig, au pied de l'église. A la campagne, la commune a aménagé également des lavoirs à Kergoff, Stang, Kerzonars Le Raden, Coadry, Coadigou, Le Roudou... La plupart ont été créé après la seconde guerre mondiale, sur le même plan, avec  un abri à lessiveuse à proximité. Parfois, une cloison divisait le bassin en deux parties: celle qui était la plus proche de l'arrivée de l'eau servant  au rinçage.



Les brouettes des lavandières près du lavoir au pied de l'église
 
Le lavoir de Pors-Carnig( rue Corentin Guillou) a été comblé puis vendu à un particulier

 La grande lessive du boulanger


Ces lavoirs ont été utilisés presque jusqu'à la fin du XXe siècle. Parfois pour des tâches un peu particulières. En 1986, au lavoir de Kerzonars, Louis Pasco, le boulanger de la rue Pézennec, à Scaër, jouait les lavandières et lavait ses « couches » en bas de Kerzonars, avec  le concours de trois amis
Les couches   sont   des   toiles rectangulaires   sur   lesquelles   la pâte est déposée une fois façonnée. Cette pâte y séjourne quelques heures en chambre froide et pendant la fermentation. Bien entendu, il y a toujours des fragments   qui   restent   accrochés   à cette  couche, le boulanger consciencieux gratte régulièrement ses croûtes avec un couteau. Mais au fil des mois,  l'amidon de la   pâte  imprègne   le tissu. si l'on n'y prêtait pas attention ceci risquerait  à la  longue de donner à la longue un goût désagréable et aigre au pain.


Le lavoir de la Vieille Source
Vue de l'intérieur


Donc tous les ans, lorsque la boulangerie est en congé, c'est la grande lessive à la boulangerie. « Nous sommes ici depuis 6 h du matin et nous y serons encore à 18 h ». La lessiveuse mijote sur un feu de bois. A l'intérieur, 14 couches, en toile de chanvre pour la plupart. La lessive imprègne ces toiles. Après ébullition, la brosse en chiendent fera ressortir un jus noirâtre. Quelques dizaines de litres d'eau rinceront ces toiles qui sécheront ensuite en bordure du lavoir, «  Ce sera sec en une ou deux heures. Les couches sentent bon le grain et la moisson, une agréable odeur de chanvre ». A raison de 14 couches à l'heure, il faudra une dizaine d'heures pour nettoyer toutes ces toiles. Une corvée annuelle mais l'hygiène et la qualité du pain en seront la récompense.


Régulièrement, le boulanger doit laver les toiles imprégnées d'amidon, avec une brosse, du savon de Marseille et de l'huile de coude
Le lavoir de Stang- Boudilin et son abri à lessiveuses

Lavoir de Keredec

 

Retour