Au cours de la seconde moitié du 19e siècle,
les visiteurs de passage à Scaër ont signalé l’existence d’un artisanat
vivace en menuiserie-ébénisterie
fabriquant des meubles dans la tradition
bretonne.
Ainsi, les ouvriers de l’atelier de « sculpture
bretonne et d’art » de Jean-Joseph Le Reste ont créé de 1883 à 1928
des buffets, chaises, fauteuils, armoires, bancs à dossier, Lit clos,
bibliothèque… avec une profusion de fuseaux. Ils ont fabriqué une partie du
mobilier du château de Trévarez, le haut du grand autel de l’église paroissiale et équipé bon nombre
de demeures bourgeoises. Loïez Rest,
« Louis Le Reste » l’auteur de statue des lutteurs bretons, et
Camille Boucher, sculpteur des stalles du Sacré-Cœur de Montmartre, ont
fréquenté cet atelier. Ils ont désormais une place à leur nom.
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Une façade sculptée par l’atelier le Reste (vu les pierres de l'encadrement il s'agit peut-être à l'angle des rues Jaurès et Zola à Scaër , actuel centre de soins). Inscription au-dessus de la porte :De Mr J. Le Reste XXX pour Mr Mme Louis Huiban. Deux généraux de 14-18 sont sculptés au-dessus des personnages bretons. Coïncidence ? Camille Boucher et son épouse ont habité dix ans dans l'immeuble susnommé dans les années 1920. Serait-il l'auteur des sculptures ? Possible car en 1920 , il a sculpté le buste du maréchal Foch
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- Loïez Rest cisela durant treize années une statue en pied
de lutteurs bretons inspirés de deux champions de la fin du XIXe siècle: le Scaërois
Christien et Toupard de Guiscriff, comme pour rendre hommage à ses deux
grands-pères, anciens lutteurs réputés. Cette statue de 1,60m environ, pesant
200kg, fit l'admiration de tous à l'exposition des Beaux-arts de Vannes en 1892
et a été maintes fois reprise pour symboliser la lutte bretonne.
- Camille Boucher débuta une carrière sculpteur à Scaër en
1905 avant de partir tenter sa chance à Paris puis Florence. Il revint à Scaër
en 1919 et travailla à l’atelier Le
Reste jusqu’à la fin de l’entreprise. A côté des motifs
géométriques, cet atelier a sculpté en bas-relief des dessins du peintre
lorrain Fischer représentant des scènes
de la vie rurale. Il a peint les fresques de la nef de la chapelle de
Coadry vers 1870
Ainsi ce panneau de chêne représentant la maison de Coat Scaër Vras avec les habitants regardent
un loup empaillé, panneau sculpté par Loïez Rest, d'après un dessin réalisé par Fischer
Au 19e siècle, le loup menaçait
les troupeaux de chevaux, bovins et moutons : le Tueur de loup (Lazbleiz)
faisait une quête de village en village pour percevoir la rémunération de son travail
Les menuisiers, ébénistes et sculpteurs de l’atelier Le Reste. Au premier rang de
gauche à droite, Jean-Joseph Le Reste, Louis Thomas ( premier ouvrier ébéniste)
, Loïez Rest( sculpteur), Rédempteur-François Huart, Yves Perrès et Jean
Perchec . Au second
rang : Louis Guillamet, jeune ouvrier, trois enfants Le Reste :
François-Louis, Corentin et Jean-Louis, Corentin Le Pape, un jeune ouvrier.
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Des armoires de l'atelier Le Reste visibles à proximité de l'atelier
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