Avant de faire construire leur maison, rue Curie, le sculpteur et son épouse ont habité dix ans dans l’immeuble abritant aujourd’hui le centre de soins infirmiers au carrefour des rues Jaurès et Zola : Camille travaillait pour l’atelier de menuiserie Le Reste et son épouse, Marie-Anne, exploitait un commerce alimentaire « Les docks de l’Ouest ».
Médaillé des Arts décoratifs
Camille sculptait des panneaux d’armoires, de buffets pour gagner sa vie. Spécialiste de l'art religieux, il a sculpté les statues de Saint Méen, Sainte Cécile, Saint François d'Assise. Il excellait dans les portraits et les bustes, la « menuiserie fine ». Il a créé de nombreux bustes : « des têtes de femmes surtout - vieilles ou jeunes, graves, austères ou sereines - rarement souriantes, parfois douloureuses».
Et puis des crucifix de buis poli comme de l’ivoire, pour lesquels certains lui reprocheront d’avoir sculpté un corps trop beau pour un supplicié. On lui doit encore le buste de Brizeux qui occupe une place d’honneur dans le bureau du maire.
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Robert Boucher, à droite, avait remis le buste de Brizeux au maire Christophe Poulichet en 1974 |
Il a ciselé entre autres la crosse d’un abbé de Tymadeuc, le bas-relief qui a servi à la faïencerie Henriot à créer la plaque ornant la maison d’Élie Fréron à Quimper, a travaillé sur les stalles du Sacré-Cœur de Montmartre ce qui lui valut la médaille des Arts décoratifs. En 1920, il avait reçu la commande d’une administration américaine de New York pour représenter le maréchal Foch, héros de la Grande Guerre.
Le nouvelliste du 56 ( 09/09/1928) |
Robert, son fils, nous a raconté une anecdote : « Ma mère avait amené mon landau dans son atelier pour qu'elle puisse vaquer à ses occupations. Mon père, peut-être pour se distraire, a pris quelques instants pour dessiner mon portrait puis le sculpter dans le buis. C'était son bois de prédilection, qu'il trouvait à Langolen. Il m'a laissé cet objet original qui me sert de presse-papiers en me disant que ce bébé c'était moi »
Camille travailla dans l’atelier Le Reste jusqu’aux années 30, puis fut employé de la mairie pour distribuer des cartes d’alimentation, mais continua à utiliser ses talents de sculpteur pour représenter des visages « dans des sabots ébauchés, laissés pour compte, à la hutte du sabotier du quartier de la Source ».
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