Monument aux morts. Les victimes de 39-45



En observant les plaques du monument aux morts de la guerre 14-18 , on s’aperçoit que le nom des officiers a été gravé en premier. Suivent le nom des simples soldats par ordre alphabétique. Les  « morts pour la France » de la guerre d’Indochine sont aussi recensés par ordre alphabétique. Par contre la plaque ajoutée à l’issue de la guerre 39-45  sur laquelle Scaër rend hommage «  à ses enfants morts pour que vive la France » est plus confuse et hétérogène. Y sont rassemblés des noms de soldats morts lors de la campagne 1939-1940 ou en Afrique, de déportés, de victimes civiles, de Résistants.

Cette plaque recensant les Scaërois, de naissance ou résidant sur la commune, fut ajoutée 
auprès du monument aux morts de 1914/1918 après le second conflit mondial

Le premier nom des 83 noms est aussi celui d’un officier : le Capitaine Yves Queignec, décédé à Olloy ( Belgique) le 15 mai 1940. Suivent une série de combattants décédés jusqu’à l’armistice de 1940. Plusieurs déportés sont également cités: Pierre Barc, Jean Bars, Georges Kerangoarec, Christophe Morvan.  Accueillant le préfet après sa nomination en tant que maire (et non son élection), Louis Monfort annonçait en 1941 " La guerre 1939-40 nous a valu 30 morts et plus de 400 prisonniers".

A noter encore que la particule " Le" ne précède pas les patronymes Bomin, Coz, Dez, Fort, Bec,Hamp, Moaligou....

Une douzaine de personnes n'ont pas de référence sur le site  "Mémoire des Hommes" Albert Le Bec, J Bellec, H. Bon. Le Coz, F. Guéguen E et P. Guillou,C Heurt, René Huiban, Bianvet, Berthelot, Bolloré....


Les victimes civiles

Au cœur de la colonne centrale, figurent le nom de plusieurs personnes ayant le statut de «  victimes civiles » sur le site "Mémoire des hommes"

- Perrine Treis, né en 1914, avait épousé Joseph Boëdec en 1934 . Le couple eut deux enfants Paul né en 1935 et Henri, né en 1941. Le 18 novembre 1943, un bombardement allié visa le château de la famille de Kerjégu ( site actuel de l’Ehpad) où était installée la garnison allemande. Une bombe tomba sur une maison voisine située dans l’actuelle Rue Yves Hervé.  Joseph Boëdec fut grièvement blessé, son épouse Perrine et ses deux enfants, Paul et Henri, périrent.

- Félix Le Meur né à Scaër le 10 novembre 1913 est décédé le 9 février 1944 à Quimperlé

- Etienne Démézet né  le 24 février 1925 à Scaër est décédé le 20 mai 1944 à Pontigou en Scaër.

- François Gourlaouen né à  Lanvénégen en 1925 est décédé le 24 août 1944 à Bannalec

- Denise Stéphant née à Bannalec en 1922 est décédée à Quimperlé le 7 août 1945.

Alain Laz ayant le statut de militaire est intercalé  dans cette liste  de victimes civiles sans raison apparente. Né à Tymoter en 1918, il était  à Kaynes au Sénégal où il décédé le 12 décembre 1943 avec la mention « mort pour la France » . 

Victime civile " mort pour la France"

Louis Guillamet né en 1881, demeurait à Kervennou est décédé le sept juin 1944 à Quimper. Mémoire des hommes le classe dans les victimes civiles. Son acte de décès porte la mention «  mort pour la France, ordre du secrétariat des anciens combattants en date du 2 mai 1945 » . Selon une source familiale reprenant des  « le Père Guillamet  avait été tué lors du bombardement du Château de Trévarez en été 1944.Il travaillait dans son champ et son cheval aussi avait été tué par la bombe. » Mais la date ne correspond pas, Trévarez ayant été bombardé en juillet 1944. Selon une seconde source familiale : « Il y avait bien un bombardier dans le ciel, c'est sûr. On peut supposer que dans ce contexte de Débarquement, déjà commencé ou non, c'était un Allié. Avec quelle destination ? Mystère... Ce bombardier aurait été poursuivi par un chasseur ennemi. Et pour s'alléger et essayer d'échapper à ses poursuivants il se serait délesté de ses bombes. Pas démontré non plus, bien sûr» .

Autre témoignage:  « Le père Guillamet était dans sa prairie,plutôt à faire les foins qu'à labourer en cette saison sans doute ? Les femmes étaient en route pour le rejoindre : elles ont vu la bombe tomber … ».  La bombe serait tombée  du côté de Kervennou le 6 ou 7 juin :" Guillamet père était déjà décédé avant son transfert à Quimper.  A Kervennou  on n'aimait pas beaucoup aller dans cette prairie en bas, où la bombe était tombée, car il y avait des bêtes enterrées...Des chevaux ou des vaches ?»

Sur le registre des décès, Louis Guillamet , victime civile, est déclaré " mort pour la France".
 

Il fut mortellement blessé lors d'un bombardement mais le lieu n'est pas précisé sur ce document officiel
(SHD - Caen,  cote AC 21 P 352220)


D'une stèle à l'autre...

La 3e colonne recense des Résistants dont on retrouve le nom sur la stèle de la Résistance. Les noms de Yves Bourvic, Henri Cario, Jean Sinquin sont sur cette dernière stèle mais pas au monument aux morts. Louis Le Cras, résistant FFI, né le 18 septembre 1926 à Scaër, mort noyé à Châteaulin le 22 aout 1944 a son nom sur le monument aux morts mais pas sur la stèle de la Résistance.

  Source : Mémoire des hommesGeneawiki 

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