Les loisirs des garçons du bourg des années 50


 A une époque où les smartphones et consoles de jeu n’accaparaient pas encore l’attention des gamins du bourg, quelles pouvaient être leurs loisirs, leurs sources d’intérêt ?  Leurs camarades ruraux épaulaient leurs parents aux travaux de la ferme et les surnommaient  « chas-vorc’h », c’est à dire les chiens du bourg. Les enfants du bourg n’avaient parfois pas même un jardinet à leur disposition : ils se retrouvaient sur les places et dans les rues pour des activités ludiques. Voici un témoignage qui rappellera quelques bons souvenirs aux 60 ans et plus…

 

Place de la mairie, devant l’église ou dans la cour de l’école, on jouait aux billes... 
On descendait la Grande rue sur des planches à roulettes bricolées entre le monument aux morts et  Stang-Audren  (trait rouge)

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Courses de cerceaux. «  Nous utilisions des roues de vélo ou des pneus pour organiser des courses sur un circuit partant du nord de l’église et passant par la rue du presbytère, la rue Ernest Renan, la rue de Kernabat, la place Loeys Rest, et la rue de Kerjégu »

Casse-marrons. « Il y avait des marronniers à l’époque sur la place de la mairie. A l’automne, on récoltait des marrons que l’on perçait. On passait dans ce trou central une ficelle avec un nœud à l’extrémité. Cela nous servait de fronde ou pour jouer à casse marron avec un copain. Deux joueurs se font face, avec chacun un marron attaché au bout d'une ficelle. Il faut frapper le marron de son adversaire. Le marron qui se casse en premier désigne le perdant. » De nos jours, la commune d'Abjat-sur-Bandiat, en Dordogne accueille chaque année à l'automne le championnat de France de conkers ( marrons en anglais).

On passait dans ce trou central une ficelle
avec un nœud à l’extrémité.



Chacun a un marron pendu au bout d'une ficelle; les joueurs les cognent l'un contre l'autre. Le marron qui casse en premier désigne le perdant( photo France Bleu Périgord)


On faisait avancer sa bille à tour de rôle par une pichenette du pouce et de l’index

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Jeux de billes. « Place de la mairie, devant l’église ou dans la cour de l’école, on jouait aux billes. On montait des boutiques , c’est à dire des pyramides de 4, 7,10, 25…billes. Un tireur placé derrière une marque située à 2 mètres de la boutique essayait de faire tomber cette pyramide. S’il réussissait, il emportait toutes les billes de la pyramide. A l’inverse, il pouvait épuiser tout son stock de billes sans réussir à détruire la pyramide. Dans ce cas le tenancier de la boutique gardait toutes les billes. Les pyramides formées de nombreuses billes attiraient les meilleurs tireurs.

Un autre jeu consistait un créer un circuit bordé de deux petits talus de terre ou de sable, avec des lignes droites et des virages afin de faire une course à plusieurs . Chacun prenait le nom d’un coureur cycliste de l’époque et engageait une bille de couleur différente On faisait avancer sa bille à tour de rôle par une pichenette du pouce et de l’index. Si l’on sortait du circuit, on revenait soit au départ soit à l’emplacement précédent . Il arrivait que le classement de cette course corresponde à celui des vrais champions cyclistes. On pouvait utiliser des capsules métalliques à la place des billes ».

Les billes en verre étaient les plus prisés. Certains garnements astucieux creusaient le talon de leurs chaussures de manière à ce que les belles billes s'insèrent dans cette alvéole quand ils posaient le pied dessus. Pas vu , pas pris!


Le principe de la course de cerceaux

Nous allions nous baigner dans l’Isole 

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Football. «  Les garçons du bourg se rassemblaient sur le champ de foire, la place de la mairie pour jouer au foot, avec parfois les parents comme spectateurs. Les portails de l’horloger Guyot , là où est le CMB aujourd’hui et de la pharmacie Morvan de l’autre côté de la place servaient de buts. Il y avait une rivalité entre supporters des Gourns et de l’ASS, entre cathos et laïcards ».

L’Isole . «  Il n’y avait pas de piscine ; Nous allions nous baigner dans l’Isole à Stang Dour, à Pont-Mein (passerelle actuelle au bas du Grandchamp) ou dans le canal à Pont Gouret. On  s’amusait aussi à pêcher des loches( petits poissons) dans les ruisseaux ».

Les vélos. «  Ceux qui possédaient un vélo roulaient vers Guiscriff, Gourin, Le Saint…sur des routes pas toujours goudronnées. Les plus courageux allaient jusqu’à la côte. A Coat-Loc’h, on allait cueillir des lus, c’est-à-dire des myrtilles au début de l’été »

La chasse aux oiseaux. « On chassait des grives et des merles pour les donner à Jégou, magasin de cycles, qui  approvisionnaient des restaurants. Ce commerçant nous rétribuait avec les photos de coureurs cyclistes. C'était interdit :on allait tirer sur ces oiseaux la nuit, à Pont Gouret, avec des lance-pierres »


Le circuit rouge servait aux courses de cerceaux.
 X : le but dans le portail de la pharmacie

Le champ de foire, aire de jeu naturelle pour les enfants du bourg

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Autres loisirs « On descendait la Grande rue sur des planches à roulettes bricolées entre le monument aux morts et L’actuel Espace Youenn Gwernig à Stang-Audren. Parfois, les garnements au bourg se retrouvaient dans le petit bois pour une bagarre aux lance-pierres. Tous les ans, c’était un honneur  pour les enfants de défiler sur un char de la mi-carême »

Procession de la Fête-Dieu  rue Jean Jaurès, entre l'église et la Croix de Mission, dans les années 1950
La chaussée était décorée par des tapis floraux

 

Cérémonies religieuses. « Tous les enfants attendaient la sortie des baptêmes car les parrains et marraines jetaient des dragées que l’on s’empressait d’attraper au vol ou de masser au sol. Les enfants cathos participaient à la messe de minuit de Noël, aux processions : au bourg de l’église à la Croix de Mission lors de la fête , à Coadry de la chapelle au carrefour des routes de Coray-Ty Louet »

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