En parcourant les archives de 1923 de « L’union agricole » et « L’écho de Bretagne », deux journaux quimperlois, nous avons recensé une multitude d’entrefilets en rapport avec l’activité de la brigade de gendarmerie de Scaër où officiaient quatre gendarmes en début d’année puis cinq à partir du mois de septembre.
La gendarmerie de Scaër au début du XXe siècle |
De nos jours, les contrôles de la gendarmerie sur la voie publique concernent surtout les automobilistes : vitesse excessive, permis de conduire, assurance du véhicule, contrôle technique, alcoolémie, stupéfiants.... Un siècle plus tôt, ce sont les cyclistes et les conducteurs charrettes hippomobiles pour des vérifications d’éclairage, de sonnettes et de plaque : les possesseurs de vélocipèdes étaient redevables d'une taxe annuelle : une plaque millésimé attestait du règlement de cette taxe
D’autres infractions ont trait aux fermetures tardives des débits de boisson. En lisant les articles de presse ci-dessous, curieusement vous constaterez que les gendarmes sillonnaient aussi les routes de campagnes nuitamment. Étaient-ils à pied, à vélo, en voiture ? on peut se poser la question. Ils constatèrent également quelques "chutes de barrique".
Les gendarmes sanctionnaient aussi des délits concernant les animaux. Des cas de rage ayant été constaté, des arrêtés municipaux drastiques de janvier 1923 interdirent de laisser les chiens en liberté. Un décret du 31 décembre 1921 interdit le pacage (action de pâturer, de brouter) le long des routes.
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Voici au fil des mois quelques comptes-rendus de leurs interventions, comptes rendus parfois sarcastiques, voire caustiques et très souvent avec une pointe d’humour.
Janvier
- Corentin N , sellier à Scaër, écopa de 60 francs d’amende pour avoir voyagé en train sans billet de Rosporden à Scaër.
- Plusieurs cas de rage furent signalés à Scaër : le maire interdit « la circulation des chiens » . Pour ne pas avoir respecté cet arrêté François F. s’est vu dresser procès-verbal pour son chien qui errait à sa guise.
- Le 21 vers 23 h 30, on consommait encore au café tenu par F... Les gendarmes dressèrent procès-verbal au négligent cafetier dont l’établissement était ouvert après l’heure réglementaire
- Le 29 janvier, 3 commerçants se rendirent à la chasse en forêt de Cascadec dans le bois appartenant à M. Bolloré « Ils avaient avec eux tout l’attirail du parfait chasseur, chien, furet, fusil qui marche sur tous les règlements : temps prohibé, terrain gardé. Naturellement, une telle caravane ne passe pas inaperçue et les gendarmes n’eurent aucune peine à tomber dessus. A cet attirail s’est joint celui des procès-verbaux correspondants à ces infractions ».
Février
Mars
Le 27, le chien de M. Le B… forgeron à Loge-Brout s’est fait prendre par les gendarmes « alors qu’il se réjouissait d’avoir pu saisir l’occasion de briser sa chaîne. Il n’avait même pas de collier cet indélicat animal… les gendarmes ont mêlé un procès-verbal à la pâtée de cet animal récalcitrant ».
Avril
Le 10, à 22 h, une bande de jeunes faisait un vacarme infernal au débit de boissons tenu par M. J… Les gendarmes durent intervenir pour inviter le tenancier à faire cesser ce bruit. Il luis dressèrent procès-verbal.
Mai
Juillet
Le 6, M. G… débitant à Kerzonas tenait encore son débit ouvert à 23 h 50. « Un procès-verbal le rappela à l’ordre ».
Le 9, Jacques, du bourg de Scaër, croyant les gendarmes endormis dans les bras de Morphée, ne crut pas devoir allumer sa lanterne pour passer avenue de la gare. Malheureusement pour lui, deux d’entre eux, que l’insomnie agitait, se promenaient dehors.
Le 22 M. M… cultivateur à Scaër, « croyant probablement qu’il avait plus de chance de s’en tirer », transportait une barrique de 220 litres de cidre sans congés ( document de transport) . « Mais les gendarmes rôdaient dans les parages. Ils surprirent le transport et le saisirent avec procès-verbal »
Un décret Marie-Jeanne, du bourg, a laissé paître ses 4 vaches et 3 moutons au Pont-Lédan. « Les gendarmes lui en ayant fait la remarque, elle leur répondit malgré vous je continuerai à faire paître mes bêtes ! Cela vous en cuira Marie-Jeanne ».
Le 25 juillet, Alain et Jeanne de Beg-An-Allée , ont promis aux gendarmes de ne plus laisser leurs vaches paître sur le bord de la route. « Mais hélas leur résolution a été un peu tardive, aussi écopent-ils tous deux de chacun un procès-verbal».
Octobre
- « A 500 mètres de Coadry, célèbre par ses croix, les vaches d’Isudore remportèrent la grand ’croix que décerne la maréchaussée aux animaux errant, le 3 octobre à midi »
- « Comment fais-tu Jean ? sans la moindre ficelles à tes antennes disaient le 3 octobre à 18 h, les gendarmes , amis des règlements, à un certain charretier, passant à hauteur de Kerandréo ».
Novembre
-R… de Scaër, ne manque pas de courage pour avoir osé le 11 novembre affronter l’obscurité sans lanterne sur une bicyclette dépourvue de plaque d’identité et d’appareil avertisseur. Les gendarmes le rencontrèrent et constatèrent en lui dressant procès-verbal pour défaut de lumière, véhicule dépourvu d’appareil sonore et de plaque.
- Le 12 , les gendarmes assistèrent sur la route à un spectacle qui ne devaient pas manquer d’attirer leur attention. Deux hommes soutenaient un troisième, mettant toute leur peine pour résister aux secousses violentes qu’il leur imposait. Ivre mort, le sieur Le B… leur demandait surabondamment ce que ses pauvres jambes ne pouvaient plus lui fournir. Un procès-verbal fut le couronnement de cette œuvre.
Près du Moustrenn, Alain de Trévalot mit pied à terre le 11 novembre à 22 h 15 et sa lanterne n’était pas allumée. Il n’avait pas de plaque non plus.
- Près de Loge-Gaor le 12 novembre, à 14 h 30, les vaches du Guerloc’h bravaient les pouvoirs établis et prenaient leur goûter en pleine route. Françoise, leur dame et maitresse, les servira désormais à domicile.
Décembre
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