Mon village à l'heure allemande

 Mon village à l'heure allemande est un roman de Jean-Louis Bory publié en 1945 qui obtint le prix Goncourt la même année. Ce livre raconte la vie d'un village de La Beauce dont les habitants ont vécu sous l'occupation allemande en adoptant des attitudes diverses allant de la collaboration à la résistance plus ou moins passive en s'accommodant de la présence des troupes  allemandes envoyées dans la région et des conditions de vie de cette période où la faim, le marché noir, le STO et les dénonciations ont été au cœur des dernières années de la guerre. l’archétype d'une histoire qui fut celle de maintes commune dont la nôtre dont nous avons trouvé les témoignages dans les archives de la Dépêche de Brest.
 Vivre à l'heure allemande, ce fut le cas littéralement puisque que les horloges des zones occupées affichaient l'heure de Berlin soit GMT + 2. Certains articles de presse évoquaient aussi l'heure de l’Europe centrale.  

Soldats allemands bivouaquant à Scaër, vraisemblablement près de l'ancienne ferme de "An Alle fao" (rue Curie) en 1941/42



Photo prise place de l'église en 1943 par le MNATP



Un avis d'obsèques du 28/02/43. 12 h à l'heure allemande soit 11h à l'heure française. 
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Manger à sa faim


Une des préoccupations de l'époque étaient  le ravitaillement en nourriture et plus particulièrement en pain. La loi du 12 décembre 1942 interdisait de fabriquer, détenir, commercialiser des farines blanches et du pain blanc pour une raison sanitaire ( la farine étant blanchi avec des améliorants chimiques douteux) et économique : le pain est alors brun, fait avec de la farine complète contenant du son.


 "Étant donné que l'emploi des améliorants est interdit, la blancheur de la mie de pain est une garantie de propreté, de la pureté de la farine, en un mot de la parfaite séparation de l'amande du son. "Si on permet ou exige l'incorporation de la poudre de son à la farine, on risque de provoquer la contamination grave de celle-ci, contamination d'autant plus à considérer que la température de la mie n'atteint pas 100 degrés.
Aujourd'hui, par économie, le taux d'extraction a été haussé à 82 %..A à 78 % la farine ne contient pas de son.  il ne paraît pas douteux que, si d'impérieuses raisons d'économie légitiment le taux d'extraction de 82 %, celui-ci est trop élevé et porte préjudice à la qualité du pain. Un taux d'extraction de 78 % serait parfait. Un taux de 80 % serait encore très satisfaisant.
Si l'on peut regretter qu'il comporte une faible part de son, en raison des micro-organismes que ce dernier peut présenter, cette part n'est cependant pas telle qu'elle apparaisse comme préjudiciable à la santé
" R Chenevrier  L'Illustration, 1940


 De plus, dans un souci d'économie, la loi du 28 juillet 1940 interdit de vendre du pain frais, jugé trop appétissant "la vente du pain dans les boulangeries ne pourra commencer que vingt-quatre heures après la sortie du four du pain fabriqué". Est interdite,présent décret, la fabrication des croissants, brioches, petits pains, et du petit pain de fantaisie
 
Les meuniers et boulangers scaërois qui n'appliquent pas la loi s'exposent à des sanctions

 

07mars 1944



12 octobre 1940
20 février 1943
 
  


 Le marché noir


D'autres réglementations concernent l'abattage des animaux, la vente de la viande,  Les problèmes de ravitaillement en nourriture induisent évidemment des fraudeurs qui s'exposent à des sanctions. Le marché noir sévit.

13 décembre 1940



29 avril 1944

 

23 novembre 1943

 

20 mai 1943



1942

 


12 septembre 1941

 

L'ouverture des bistrots et des salles de danses est contrôlée par la gendarmerie.

 

21 janvier 1943

24 mai 1943

02/07/41 : des gendarmes cyclistes à Miné Tréouzal  à 23 h ?



La presse de l'époque attirent aussi l'attention sur les prisonniers de guerre et sur les réfugiés du Nord de la France 




24 mars 1943

16 avril 1941




Quelques faits divers ont également retenu notre attention

 

08 juin 1944 . S'agit-il d'un avortement ?

08 mars 1941

 

16 septembre 1941 . Le boulanger du Bel-Air

Il y avait 300 élèves du cours secondaire de Saint Louis de Brestréfugiés à Saint Alain en 1942

 





03 novembre 1942

 


21 juillet 1942


Photo du bas de la rue Voltaire ( MNATP 1943)


 

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