Plascaër. Du déclin au renouveau


 

 

La chapelle de Plascaër a été restaurée entre 2008 et 2013.  Le paradis pour cet élément du patrimoine scaërois qui avait connu l’enfer de l’abandon dans les années 60/70. Mais dès les années 80, des bénévoles du quartier s'étaient investis dans sa préservation.

septembre 1979: le toit partait en lambeau

Jean-Yves Bourhis avait refait les fixations de la cloche

 Chapelle en péril.

La chapelle de Plascaër fut édifiée en 1866 sur l'emplacement d'une autre chapelle beaucoup plus ancienne. Le fronton porte l'inscription suivante, gravée : « 1866, Itron Varia Ganvet pe Gann-Venn », ce qui indique que la chapelle fut dédiée à  l’Immaculée-Conception (la Vierge Marie).
Lors de sa construction, les familles de la trêve aidèrent les ouvriers et chaque chef de famille planta son arbre sur le placître. Ceux-ci poussèrent vite si bien que les branches touchèrent bientôt le coq. Ce feuillage a sans doute beaucoup nui à la conservation de la toiture. Les arbres furent abattus avant la dernière guerre. On en replanta d'autres mais un seul prit racine !
Un siècle après sa construction, elle ne pouvait plus recevoir de public pour des raisons de sécurité car la toiture menaçait de tomber à l’intérieur. Une clôture interdisait d’ailleurs l'accès de ce bâtiment communal.
Au début des années 80, des bénévoles du quartier s’unirent pour ce qui restait de la toiture et d'enduire le sommet des murs afin préserver ces derniers en vue d’une future restauration.

Par la grande échelle des pompiers

Gilles Bourhis avait porté la cloche de 40 kg


L'installation de la cloche restaurée

Le dimanche 17 janvier 1982 est une date symbolique du renouveau avec le remontage de la cloche qui n’avait pas sonné depuis 20 ans. Elle tintait lors des Pardons de l’année : « Il y avait deux pardons, celui de Saint-Isidore, patron des agriculteurs, le dimanche après l'Ascension, et celui du 15 août. Autrefois, on sonnait la cloche pour annoncer qu'il y avait un mort, sept coups pour une femme et neuf coups pour un homme. Quand il y avait pardon, on allait en procession à la fontaine, il y avait aussi un peu d'animation, car une buvette et un marchand ambulant s'installaient près de la chapelle. Du temps où il y avait beaucoup de prêtres, on disait la messe à Plascaër une fois par mois ». 

Mais quand la toiture donna des signes de faiblesse, l'accès à la chapelle fut interdit. Il fut même question de la vendre. C’était sans compter sans la détermination de quelques jeunes du quartier, notamment les cousins Jean-Yves et Éric Le Bourhis qui s'intéressaient de près à cette chapelle. Peu à peu, ils commencèrent à redonner vie à ce lieu en commençant par redonner vie à la cloche.
Une fois descendue, elle a révélé son nom : « Je m'appelle Pierre-Louis-Marie, j'ai été bénie par M. Pierre-Michel Hervian. Mon parrain a été Pierre Burrel et ma marraine Louise Le Bihan ».
C'est ce que l'on peut lire, gravé sur cette cloche. Ainsi que l'inscription « Raynal à Lorient l'an 1820 ». Ce qui pourrait indiquer qu'il y avait une autre chapelle auparavant, car la chapelle actuelle date de la seconde moitié du 19e siècle.


Les frères Pierre et Yvon Bourhis eurent l'honneur d’étrenner la nouvelle cloche

Francis Hénaff avait descendu l'ancien coq


Jean-Yves Bourhis refit l’axe en bois (maout) et les fixations de la cloche. Puis les pompiers utilisèrent la grande échelle pour hisser cette cloche (40 kg environ). Une fois l'opération terminée, les frères Bourhis, Pierre et « Von » retrouvèrent bien vite le coup de main pour mettre en branle la cloche qui put à nouveau marquer la vie du quartier. On avait aussi profité de la grande échelle des pompiers ce dimanche de janvier 1982 pour rendre visite au coq. Bien entendu, il ne tournait plus depuis longtemps. En regardant de près, le pompier Francis Hénaff s'aperçut qu'il n'y avait plus rien à faire. Le coq en zinc était trop abîmé. Il a donc été descendu. Quelques mois plus tard, les pompiers revinrent pour remonter un nouveau coq fabriqué par Jean-Yves Bourhis.
Avec le semis d’une nouvelle pelouse, ces interventions marquèrent le début de la préservation de l’édifice . Il faudra attendre 2005 pour qu’un comité de sauvegarde voit le jour .


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