De nos jours, les CCAS, CDAS, les associations caritatives interviennent pour aider la population nécessiteuse. Il y a 150 ans, l’œuvre de l’assistance des Pauvres remplissait cet office sur la commune.
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Répondant à un questionnaire adressé par l’évêché de Quimper, sur la situation des pauvres dans la paroisse de Scaër Joseph Billon, curé, présente cette structure dans son courrier du 12 décembre 1871.
Il annonce que «La mendicité est prohibée et éteinte à Scaër ». L’assistance directe est pratiquée depuis 18 ans sans interruption à la grande satisfaction des bienfaiteurs et des pauvres.Il y avait 200 pauvres à entretenir « incapables de travailler et qui ont besoin d’une assistance habituelle », 25 familles qui sans être tout à fait pauvres auraient besoins d’être secourues toute l’année, 30 autres de temps en temps ( soit 150 personnes).
La charité est vivace
Chaque indigent a son bienfaiteur. S’il est entretenu au domicile du bienfaiteur. : « le travail de l’enfant du vieillard assisté appartient au bienfaiteur. L’indigent fait un avec la famille ».
Ou bien l’indigent habite sa loge et dans ce cas son temps, tout le travail lui appartient. Le pauvre se rend mensuellement auprès des bienfaiteurs pour recevoir leur proposition
L’aumône est donnée en nature (pain, farine, blé) ou en argent ( 1 f , 1, 25 fr par semaine) « Selon sa volonté et ses moyens et sa charité, le bienfaiteur assiste, un, deux ou trois pauvres La charité des paroissiens ou l’œuvre fournit annuellement aux pauvres de 10.000 à 12.000 francs ».
L’œuvre est composée de notables de la paroisse. Elle est présidée par Francis Monjraret de Kerjégu, député. Vice-présidents : le curé, le maire. Trésorier : le juge de paix. Ces dignitaires avec 3 autres conseillers municipaux composent le bureau de l’œuvre. La caisse de réserve de secours qui sert pour les imprévus et les urgences, est alimentée par des legs, des dons, des offrandes, les secours du département et du gouvernement « Depuis de nombreuses années, nous n’avons rien reçu du département ni du gouvernement. Des éloges souvent mais pas de secours »
Joseph Billon conclut : « Nous redoutons l’hiver : l’horizon n’est pas serein, la récolte n’est pas abondante Loin de nous cependant le manque de confiance. A Scaër la charité est vivace Notre père céleste est bon, grand, tout puissant, espérons en lui : il nous bénira tous, pauvres est riches» .
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Désert médical
Ce document aborde également le domaine de la santé.
Question : Quels sont les médecins qu’on appelle en cas de maladie ?
Réponse : Le médecin de Rosporden, de Bannalec de Châteauneuf, Quimperlé, Quimper. Pour les malades nous avons deux sœurs de charité » Nous avons en moyenne 100 décès par an sans épidémie de variole dysenterie. 1856 : 234 décès, 1857 = 131 de 1857 à 1870, le nombre de décès est monté rarement à 100.Quelquefois il est resté à 69, 73 » Mais en 1870 il y eut 215 décès et 230 en 1871 en raison d’une épidémie de variole.
Question :Si on organisait la médecine gratuite combien y aurait-il de familles à inscrire sur la liste ?
Réponse :À Scaër la médecine gratuite serait nulle, impraticable, Calculons les distances :12000 hectares de superficie à parcourir Et ou résiderait le médecin Si la médecine était gratuite, il faudrait inscrire sur la liste la moitié des familles de Scaër, environ 2250 individus. La charité chrétienne seule est efficace et puissante ici pour la visite des malades aussi nous tenons fort à conserver nos sœurs de charité.
Cette dernière phrase laisse déjà supposer une certaine rivalité entre la religion et le monde médical qui aboutira à une plainte des médecins en 1884 contre les religieuses pour exercice illégal de la médecine.
Sources : Archives de l’évêché