Le samedi 22 octobre 1994 Jean-Louis Conan fit officiellement ses adieux au monde de la compétition cycliste à l’âge de 34 ans, participant, avec ses amis, à un « gentleman » sur le circuit du prix Fanch Goapper. Portrait réalisé à l’époque d'un sportif scaërois qui a couru, bien entendu, sur les routes bretonnes, mais aussi du Japon à l'Uruguay, en passant par l'Europe de l'Est.
180 victoires
Agent de maîtrise aux services municipaux, ce Scaërois de souche a débuté les compétitions à l'âge de 14 ans. Il totalisait en 1994 21 licences, dont 19 au Vélo-Sport scaërois (sous les présidences de Pierrot Burel, Hervé Gargam et Gérard Guillou), et deux à l'ASPTT de Vannes en 79-80.
Une longue carrière au cours de laquelle il a pris 1.650 fois le départ, pour gagner 180 fois, 560 fois il a terminé dans les cinq premiers. Certaines victoires lui tiennent plus particulièrement à cœur : un titre de champion de France des 100 km contre la montre à Châteaulin ,un titre de champion de Bretagne sur route ,champion de France des courses par étapes au Tour du Languedoc la même année. Il garde aussi en mémoire les étapes de la Course de la Paix en 88, en Tchécoslovaquie, Pologne et RDA, sa tournée au Japon et en Uruguay. En début de carrière, il s'était fait un nom dans les sprinters, puis il s'est aguerri pour briller dans les contre-la-montre et les côtes.
À Scaër même, depuis ses débuts en minimes, il a gagné une vingtaine de fois, doublant parfois la nocturne du 14 Juillet et la course des fêtes patronales.
 | Champion de Bretagne
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 | Une course gentlemen est une épreuve sportive, généralement de fin
de saison, de contre la montre qui se dispute, non plus tout seul mais à
deux concurrents.Ce qui permet alors de mixer les équipages en âge, talents et expériences |
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En compagnie des gloires cyclistes
Jean-Louis Conan a côtoyé dans les critériums toutes les gloires cyclistes des années 70 à 90 : Moser, Hinault, Indurain, Kelly... Il peut prétendre même avoir fait jeu égal avec les pros, puisqu'il a été le détenteur, pendant deux ans, du record du tour au circuit de l'Aulne de Châteaulin. Il a même été sollicité pouf devenir professionnel : « C'est un choix que j'ai fait de rester amateur, étant donné la sécurité d'emploi que j'avais à la commune de Scaër. C'est un choix que je ne regrette pas... »
20 ans de compétition amateur au sommet de la hiérarchie nationale, cela ne s'est pas fait sans contraintes : « Un emploi du temps chargé, une organisation de son emploi du temps... Il faut aller au travail, préparer son matériel à midi pour s'entraîner en soirée... À la différence de la génération actuelle, où l'on ne fait que du vélo, on sacrifiait beaucoup pour obtenir un résultat... Avec la collaboration de mes employeurs, j'ai pu adapter mon emploi du temps. Je travaillais jusqu'à 16 h 30 avant de faire du vélo... Je pouvais aussi aller rouler le jeudi après-midi. Un entraînement de coureur, c'est entre 8 h et 20 heures par semaine. Chacun a des petits circuits qui servent de test, en passant par Guiscriff, Roudouallec, Coray, Rosporden, ou alors Pont-Scluz et Quimperlé... Pour les grands circuits, j'allais aussi bien jusqu’à Douarnenez, Châteaulin.
Des déceptions, il y en a eu, évidemment, durant une si longue carrière : « En 86, j'étais le favori du championnat de France amateur, avec Leblanc, champion du monde en 94, et c'est Carlin qui l'emporte. C'était à Châteaulin. Je marchais très bien. J'ai perdu une course qui aurait pu me sourire. En 87, j'étais au-dessus du lot, et je suis passé à côté par excès de confiance ».
 | A gauche, Gérard Guillou, président du VSS en 2004; à droite : Jean-Louis Conna, vice président
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|  | La Conan family : Jean-Louis entourés d’Élisa et Herman
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Volonté et travail
Après 1994, Jean-Louis collabora au développement de l'école de cyclisme du VS scaërois. Moniteur breveté d'État, son expérience peut servir à former les futurs champions du XXIe siècle. Fidèle au VS Scaërois, Jean-Louis Conan analysait ainsi la situation :" Le cyclisme amateur nécessite de gros moyens si l'on veut s'occuper de l'élite. Les clubs comme Scaër demeureront des clubs de formation, avec le concours des bonnes volontés. Nous avons peu profité d'une époque charnière, où l'argent n'avait pas encore trop d'effet sur l'élite. Mais le monde actuel ne correspond plus à cela ".
Sans prétention, Jean-Louis Conan donnait ce conseils aux jeunes passionnés de vélo : volonté et travail pour percer
Jean Louis s’investit ensuite dans l’école de cyclisme du VS Scaër, dans le conseil d’administration en tant que vice-président. En 2007 et 2008 il reprit temporairement la compétition à 47 ans mais il ne persévéra pas en raison de problèmes de santé. Son fils Herman, sa fille Élisa portèrent ensuite les couleurs du VSS ..en attendant les petits-enfants
Depuis 2003, il a donné son nom à " La Jean-Louis Conan",une randonnée cycliste et pédestre partant de Saint-Jacques ( Bannalec) au profit de l’Apajh 29 (Association pour adultes et jeunes handicapés du Finistère).
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