Après de précédentes tentatives dans les années 60 et en 1982 quatre agriculteurs de Guerroué avaient échangé leurs terres à l’amiable en 1992. Une opération qui présentait les avantages d'un remembrement habituel mais sans en avoir les désagréments ni les séquelles environnementales.
De 30 à 9 ensembles de parcelles
33 hectares de terre étaient concernés sur la centaine d'hectares que possédaient quatre agriculteurs, propriétaires de leurs parcelles. « Nous sommes passés de 30 à 9 lots de terres et nous avons planté 1,5 km de haies », expliquaient ces derniers, qui n’ont pas tardé à récolter les fruits de ces échanges. Ils se traduisirent par un gain de temps, une économie de carburant, un meilleur confort dans le travail, sans oublier l'amélioration des relations de voisinage. La rationalisation des structures permit en outre une meilleure mécanisation du travail. Les terres se trouvaient désormais mieux regroupées autour des sièges d'exploitation. «Nos trois cheptels laitiers se croisaient constamment sur les chemins car nos parcelles étaient imbriquées les unes dans les autres et leurs accès bien difficiles », racontait l'un des agriculteurs concernés.
Les uns ont perdu un peu en surface, mais gagné en qualité de terrain. Ils ont largement amélioré leurs structures foncières en même temps que leurs conditions de travail. En définitive, chacun y trouva son compte.
« L'échange amiable est un excellent outil d'amélioration des structures foncières pour réduire les coûts, favoriser l'installation des jeunes et mieux gérer l'espace. Les échanges amiables s'avèrent vraiment intéressants pour les agriculteurs : non seulement ils regroupent les terres autour du siège d'exploitation, mais en augmentant la taille de parcelles et en diminuant le nombre des îlots de cultures ils améliorent la productivité » expliquait à l'époque Pierre Calvar, président de la commission aménagement de l'espace de la Chambre d’Agriculture.
Coût modique
Des agents de la Chambre d'Agriculture menèrent l'étude foncière. L'opération de Guerroué coûta globalement 40.000 Francs de l’époque (6000 euros), mais elle a bénéficié de 50 à 60 % de subventions. Le conseil général du Finistère avait mis en place une plate-forme de
subventions pour les frais de notaire et de géomètre, la réalisation de
chemin d'exploitation, la plantation
de haie bocagère. Les Scaërois ont même bénéficié d’aides pour
l'arasement des talus (une subvention qui n'existait déjà plus) et la
plantation de haies bocagères dans le cadre du programme Morgane
concernant les zones défavorisées du Centre-Bretagne. Chaque agriculteur avait déboursé environ 5.000 Francs. (750 euros); un investissement vite amorti.