Au Moyen-âge, pour se rendre à Guiscriff, piétons et cavaliers franchissaient l’Isole à Pont-Mein (au bout du Grandchamp) puis remontait sur Kerflec’h, passaient par Kergoaler, franchissaient le gué sur le ruisseau de Kerlavarec, longeaient le manoir de Neuziou, traversaient les villages morbihannais de Bonizac et Kerlabour.
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De Scaër à Kergoaler
La trace la plus ancienne de ce chemin existe aux Archives notariales de Nantes où sont conservés les " Aveux" c’est-à-dire l’ensemble des déclarations de propriété des sujets du roi. Ainsi l'aveu de Charles et Guillaume Le Fur, établi en 1683-84, recense de façon très détaillée leurs propriétés "aux villages de Queranflech et Kerfreincq", aujourd'hui Kerflec'h et Kerfring. Il y est question d’un champ leur appartenant bordé par "le chemin menant dudit Keranflech au bourg de Sçaer" et d'un autre "donnant devers au nord sur le chemin conduisant dudit bourg de Scaër au village de Kergoaller".
De Kergoaler à Guiscriff
Si aujourd’hui, il n’y a plus qu’un seul pont entre le Finistère et le Morbihan, Rémy Toupin dans son étude sur « les voies anciennes et paroisses primitives entre l’Aven et l’Ellé » dit que « la voie ancienne préférait franchir ces deux rivières, ( l’Isole et la rivière de Kerlavarec) séparément en desservant ainsi une zone très anciennement peuplée » du côté de Kerfring-Kerflec’h- Kerninon- Kergoaler. Un tumulus fouillé en 1902 par Le Chatellier, a été retrouvé à Kergoaler et une stèle à Kerninon : « Haute de 50 centimètres, elle possède un diamètre de 75 centimètres et un petit talon l'élargit sur une faible partie. Son sommet est percé de huit cupules disposées selon des axes parallèles, puis deux, puis trois et enfin une seule ». (Source : association pour la mise en valeur du patrimoine scaërois, 06/11/1999).
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Le chemin du meunier
A partir de Kergoaler, il est plus difficile de retrouver le chemin car il a été englobé dans les champs et praires. Néanmoins, on remarque toujours sur le ruisseau de Kerlavarec les vestiges d'un ancien pont de pierre vers lequel descendait un étroit chemin de meunier. De l'autre côté, sous les ronces et l'ortie, les « relegou » d'un ancien moulin disparu avant la guerre et une ancienne fontaine : « C'est ici que Kergoaler venait chercher de l'eau pour boire car il n'y a pas de fontaine de l'autre côté. Pour aller à l'école, au début du siècle, on passait par ce moulin ». Se basant sur les enquêtes civiles de 1688 concernant la seigneurie de
Quimerc’h-Bannalec, dont dépendait Le Cleuziou ,Rémy Toupin ajoute que Alain de
la Teste, sieur du Cleuziou, décida de rehausser le chemin d’accès au
moulin de souvent inondé : il fit « prendre des pierres dans un
ruisseau qui coulloit tout le long desdits prés,… sy bien que le
chemin fut réparé en sorte que tout le monde y passoit
commodément à pied et à cheval ». Selon la même source « les gens passent même par ce chemin pour aller au Faouët » et pas uniquement pour se rendre à Guiscriff.
Le chemin reliant Kergolaer au Cleuziou était appelé autrefois dans le quartier sous le vocable « Karr Lenn », la route large ou la route de l'étang, . C'est par là que passaient les prêtres de Scaër quand ils allaient manger chez leurs collègues à Guiscriff par Bonizac. Des anciens du quartier, évoquent aussi une prétendue voie romaine qui aurait relié Cleumerrien à Kergoaler via Kerfring.
Relais de diligence ?
Une ancienne borne de diligence ? |
A Kergoaler, Soïak Meur nous avait montré vers 1980 une borne sur laquelle était inscrit « Station III » : il pensait qu’elle servait à indiquer un relais de diligence sur la grande route médiévale de Quimper vers Rennes via Elliant, Rosporden, Scaër, Le Faouët…Un cadran solaire daté de 1612, est toujours présent sur la façade de la ferme. « Il se trouvait précédemment sur une maison plus ancienne qui a été démolie et qui possédait à l’étage une cheminée monumentale ». (Source : association pour la mise en valeur du patrimoine scaërois, 06/11/1999). Une hypothèse crédible puisque le village était en bordure de la grande route.