Une épidémie de typhoïde au XIXe siècle

Dans son rapport adressé au préfet du  Morbihan et  daté du 7 mars 1864, le docteur Jacquolot, qui avait été envoyé à Gourin et à Guiscriff, deux communes limitrophes de l'arrondissement de Napoléonville, ( nom de Pontivy sous le second Empire) rendait de ses observations en ces termes compte :
« L'invasion de la maladie (fièvre typhoïde) remonte à la fin d'octobre 1863. Elle a débuté dans la commune de Gourin et sévi dans la ville et dans la partie de la commune comprise entre Le Saint et Guiscriff. Elle a suivi le cours d'une petite rivière désignée sous le nom de Inam ou Ster-Laer, qui prend sa source aux environs de Gourin et va se jeter dans l'Ellé, au-delà du Faouët, après avoir traversé dans son parcours les communes de Gourin, Le Saint et Guiscriff. L'épidémie n'a cependant pas sévi aux bords mêmes du ruisseau, mais bien sur les hauteurs qui le dominent des deux côtés.
 Les premiers villages atteints dans Gourin ont été ceux de Kerbiguet et Sainte-Julienne, situés à la réunion des communes de Gourin et de Guiscriff ; de là, la maladie s'est étendue le long du ruisseau, remontant et descendant le cours de ce ruisseau.

L'épidémie a suivi le Ster-Laer touchant d'abord Kerbiquet et Ste Julienne

 

3452 habitants  en 1864

La commune de Guiscriff n'a été atteinte que consécutivement à la commune de Gourin; aussi l'affection paraît-elle avoir diminué d'intensité dans la première commune atteinte, et être à son summum dans la seconde.
Le nombre des malades dotinenthériques( atteints de typhoïde)  dans la commune de Gourin, dont la population est de 4021 âmes, a été de 120 environ (50 dans la ville, 70 dans la campagne). Sur ce nombre on compte actuellement (5 mars 1864) 16 décès.

 Dans Guiscriff, qui compte 3452 habitants, l'invasion de la maladie est plus récente, elle date de la fin de décembre 1863. On y comptait, le 5 mars, 23 malades et 15 décès. Dans le seul village de Kernavel (Keranvel ?), situé dans d'assez bonnes conditions de salubrité, il y a eu 7 décès.

Deux cas précis

Une femme du bourg de Guiscriff (commune alors indemne), se rend à Sainte-Julienne, en Gourin, pour donner des soins à ses parents malades : huit jours après elle ressent les atteintes du mal et succombe le neuvième jour, après avoir présenté les symptômes caractéristiques de la fièvre typhoïde.
Une autre femme, habitant Scaër (Finistère), se rend à Saint Maudé, en Guiscriff. Elle retourne à Scaër, après avoir passé plusieurs jours au milieu de ce village ravagé par l'épidémie. Elle ressent presque aussitôt les premiers symptômes de la fièvre typhoïde, est transportée de nouveau à Saint-Maudé où demeurait sa famille, et elle ne tarde pas à y succomber. »

Source : BNF

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