Le premier week-end du mois de juillet 2004 une rave party surnommée à l’époque « Techniskaer » s’est déroulé à Crénorien. Les commerçants scaërois avaient certes gonflé leur chiffre d’affaires (alimentation, tabac, carburant…) mais ce rassemblement avait eu des incidences sur la circulation, sur l'état du champ après la fête. A lire ICI . A la recherche d’un terrain pour un nouveau rassemblement de musique techno en 2007, les autorités lorgnaient sur l’aérodrome de Guiscriff- Scaër.
Ce « technival » n’aura pas lieu suite à la mobilisation des élus du Syndicat intercommunal gérant l’aérodrome ( SIVU), des riverains et des agriculteurs des deux communes. A l’appel du SIVU, une douzaine de tonnes à lisier ont arrosé abondamment la piste et ses abords afin de rendre impraticable le site pressenti pour le Technival.
Fleur de lisier
Le 25 juin 2007, entrant par la grille située côté route de Scaër-Gourin, une noria d’imposantes tonnes à lisier provenant des exploitations agricoles de la région de Gourin-Scaër-Le Faouët, déversèrent approximativement 200 M3 de lisier sur les jachères déjà détrempées entourant la piste. Ce lisier imprégna le sol constellé de déchets de paille. Mais c’est surtout par l’odeur que ce lisier jouait son rôle répulsif. Quant à parler de pollution, les doses répandues étaient insuffisantes sur cette prairie qui n’avait pas eu d’engrais depuis des décennies pour avoir une incidence sur le taux de nitrates.
Les élus des communes du SIVU(Gourin, Scaër, Guiscriff, Le Saint, Berné et Saint Thurien) avaient ceint leur écharpe tricolore, solennisant ainsi leur protestation contre la menace de réquisition. Le président du syndicat, Jean Boëdec, commentait ainsi cette action surprise visant les décideurs : « On les traite comme on a été traité. On a voulu nous prendre en surprise. On passe à l’action, ce n’est qu’un début ». Les renseignements généraux, des représentants de l’administration, la gendarmerie observaient les opérations ».
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Des problèmes de sécurité
Les commentaires des personnes présentes mettaient en avant des problèmes de sécurité. « Les terrains argileux entourant la piste (28 ha entourés de grillage) sont actuellement détrempés : il va de soi qu’il serait risqué de les transformer en parking… Qui peut garantir que la clôture de l’usine des Volailles de Keranna , à 100 mètres de la piste immédiate du site, ne sera pas franchi ? Avec les risques pour cet outil de travail mais aussi pour les teufeurs eux-mêmes avec les bassins de décantation. De plus dimanche, c’est le Pardon de Guiscriff ! C’est vrai que cela ne pèse pas lourd pour les autorités préfectorales, mais on est chez nous quand même, foi de chouan !»
Le syndicat intercommunal adressa un courrier au Préfet attirant l'attention sur les risques d'accident sur un tel site, sur le préjudice que subiront l'usine des Volailles de Keranna , les utilisateurs et le site lui-même. Ils sont surpris de la réquisition " qui fait fi de toutes considérations pour les élus, les collectivités territoriales".
La traditionnelle rave party de l'été breton se tint finalement sur l'aéroport de Saint-Brieuc, à partir de vendredi 29 juin 2007 après des semaines de recherche d'un site, dans la plus grande confusion, en raison de l'hostilité des agriculteurs et des élus locaux.
Avec le recul du temps, on peut entrevoir dans ce mécontentement populaire contre l'administration les prémices de la révolte des Bonnets Rouges.