François Goapper, ancien garde-champêtre, fut un des espoirs du cyclisme breton d'avant-guerre. Il remporta le grand prix de La Roche-sur-Yon en 37, meilleur sprinter français de 38, sélectionné pour le Tour de France de 1939, qu'il ne put disputer étant alors sous les drapeaux. Une blessure l'a contraint par la suite à abandonner la compétition. Mais on le retrouve dans le groupe qui a fondé le VS scaërois avec MM. Mazé, Hémery, Rivière et Burel. En 1949, il sera aussi l'un des instigateurs de la première course cycliste de Loge-Gaor , son quartier.
Les premiers croisaient les derniers
A Loge-Gaor, la chapelle Saint Michel (dont le calvaire est au centre du cimetière) a disparu depuis au moins deux siècles. Il n'y a donc pas de " Pardon". Néanmoins, une fête de quartier vit le jour au lendemain de la guerre au profit des anciens prisonniers. En 1949, une course cycliste fut ajouté au programme.
40 ans plus tard, Mme Goapper nous a raconté l'origine de cette course : « On avait fait une souscription pour les prix. Tous les gens du quartier avaient participé. Le premier prix était de 3.000 Francs de l'époque. Les coureurs partaient de Loge-Gaor vers Poteau-Vert (rues Cario-Lancien) et revenaient sur Loge-Gaor pour monter jusqu'à Loge-Brout avant de revenir vers le village. Autrement dit, on faisait demi-tour et les premiers croisaient les derniers ». Il y eut cette année-là aussi une course pour les enfants. Fañch Goapper, Jean Lessard, Jean Duigou et Charles Courtot animèrent le comité des fêtes du quartier dans les années 50.
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Outre la course cycliste, il y avait bal et fête champêtre : « Les gens payaient un petit quelque chose pour faire garder leur vélo durant la fête, pour éviter de se le faire voler. Une année on avait commandé 45 caisses de bière, 20 litres de cidre, 45 litres de vin blanc et 120 litres de vin rouge. C'est dire que la fête était célèbre ».
Il n'y eut pas de fête à Loge-Gaor l'année du décès de Fañch Goapper. En 1980, Gilbert Le Lann relança le comité et la course cycliste qui prit le nom de Fañch Goapper . Pour l'anecdote, signalons encore que la course changea plusieurs fois de circuit : après la boucle Poteau-Vert-Loge Gaor- Loge Brout , il y eut le circuit par Le Raden- la côte de Kervélennec- Le Bel-Air. Les dernières éditions utilisent le circuit passant par Ty-Dren, Les Salles et la forêt de Coat-Loch : « Tant qu'il y avait le train, on ne pouvait pas utiliser cet itinéraire, car les coureurs auraient emprunté deux fois un passage à niveau non gardé ». En forêt de Coat-Loch, à chaque tour, les meilleurs grimpeurs marquaient des points au sommet de la côte
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De moins en moins de coureurs
Il y avait une bonne centaine de coureurs le mardi 15 août 2000, pour la 50e édition de la course cycliste. Ensuite, le nombre d’inscrits commença à décliner.
Après une année sans animation en 2007, un nouveau comité composé de jeunes du quartier a relancé la fête du quartier en 2008 en maintenant la course cycliste. La dernière édition eut lieu en 2011. Le président, Erwann Allot, explique: « Il y a de moins en moins de coureurs, 40 en 2010, 30 cette année! Nous avons une dépense de 1.300 € pour cette épreuve, sans compter l'investissement humain des bénévoles. On va essayer de proposer autre chose et rajeunir la fête, introduire des nouveautés qui séduiront un nouveau public ».
Par la suite, la fête de Loge-Gaor a redoré son blason grâce à une formule proposant une soirée festive avec restauration, concert, animation dansante et feu d'artifice. Un succès populaire qui a permis au comité d'investir dans de nouveaux équipements et de redistribuer une partie de ses recettes à des associations locales.
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