L'association des anciens combattants prisonniers de guerre (ACPG) est née au lendemain du second conflit mondial à l'instigation de André Le Gall de Kergall qui en sera le président pendant plusieurs décennies secondés par Francis Salaün (père) de la rue de Kernabat au secrétariat. François Even succéda à Jean Le Gall en 1997.
Il
y eut environ 500 Scaërois à revenir de captivité . Âgés de 20 à 40
ans lors de la mobilisation, ils furent prisonniers surtout à partir de
mai 40. La plupart étaient agriculteurs et seront affectés dans les
stalags agricoles. Certains reviendront dès 1942 (échange avec des
travailleurs STO) . Mais la plupart attendront mai 1945.
En
2008, il n’y en avait plus que quatre sur la commune : Charles Manchec
de Couldry, le doyen , qui allait sur ses 101 ans. Léon Bernier de la rue de
Kerjégu et Jean Yvis de la rue Pasteur sont nonagénaires. Le benjamin,
François Even , de la rue Barbusse, a 89 ans. René Bruno, natif de Scaër, résidait quant à lui à Concarneau.
François Even, président des ACPG et Henri Croissant, président de l'UNC avaient inauguré la stèle de la place des anciens combattants en 2003 |
De Dunkerque vers la Silésie
Le temps a passé mais François Even qui a passé six années sous les drapeaux ou en captivité, avait conservé la mémoire de ces années de jeunesse perdues. Il avait été fait prisonnier à Dunkerque où l’armée française attendait un embarquement pour l’Angleterre. Après six mois de captivité à Lille, il avait été conduit en Silésie dans un wagon à bestiaux : « A Lille, j’ai travaillé pour fabriquer des isolateurs pour les lignes téléphoniques. On est parti avec le beau temps et là-bas il y avait de la neige. J’ai attendu six mois avant le dégel…Dans le stalag, j’ai retrouvé un Scaërois, Landrein, de Pont-Meur, que l’on appelait le comte de la vallée blanche !
On a changé souvent de place durant ce temps. J’ai fait un peu de tout, y compris mon métier de couvreur pour boucher les trous dans la toiture de papier goudron des baraquements. J'ai été aussi en usine du côté de la Pologne, puis j’ai extrait du sable, trié des patates. Il y avait la production de 200 hectares dans un silo, qu’il fallait trier en cinq qualités pour les gens, pour les cochons et aussi pour fabriquer du schnaps". François Even a été libéré par l’armée rouge qui , poursuivant sa marche vers Berlin, a laissé les prisonniers se débrouiller seuls. Il a été confié ensuite à l’armée américaine, est passé par la Tchécoslovaquie avant de revenir à Paris en avion. « Je suis à Paris resté une semaine pour visiter avant de rentrer à Scaër par le train. Jean Lancien a été me chercher à la gare de Rosporden »
François Even, le dernier président des anciens combattants prisonniers de guerre nous avait confié : « Notre association va disparaître et c’est tant mieux ». Signifiant pas là qu’il croyait à une évolution vers la paix et qu'il n'y aurait plus de prisonniers de guerre après ceux de 39/45. Il est décédé en juillet 2008 et l’association a été dissoute. La section scaëroise de l’Union Nationale des combattants (UNC) a la garde du drapeau des ACPG scaërois.
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René Bruno, dernier ACPG scaërois
Né à Scaër le 12 septembre 1917, M. René Bruno a été appelé sous les drapeaux en 1938. En septembre 39, il était brancardier au 137eRI de Quimper. Il a été fait prisonnier en mai 40, dans la Poche de Dunkerque. Durant toute la guerre, il avait été affecté dans un hôpital de Dieburg. À son retour d'Allemagne, en 1945, il est entré dans la police. À sa retraite, il s'était installé à Rosporden, puis il avait rejoint la maison de retraite de Concarneau. René Bruno, dernier ACPG originaire de la commune, est décédé début avril 2011 , dans sa 94e année.