Le 27 avril 1978 avait lieu à Scaër le traditionnel concours de pouliches. Une dizaine d’éleveurs scaërois de chevaux de trait ou postier y participaient dont Félix Fiche dont la ferme était à la sortie du bourg à l’époque au « Poteau vert », rue Cario.
Félix Fiche fut le premier président de la mutuelle chevaline de Scaër |
Presque pour le plaisir
Félix Fiche possédait à l’époque quatre juments et deux pouliches. Voici son témoignage à l'époque:
« Ces animaux ne servent plus pour le travail. On les garde plutôt par plaisir que par rentabilité , car que faire d’'un cheval non destiné au travail, sinon le considérer presque comme un animal de compagnie. À moins que l'on ne fasse de l'élevage en vue de la boucherie. Là aussi, il est plus avantageux de produire des bœufs : un cheval consomme plus de nourriture qu'une bête à corne, mais il est plus facile à garder », Quelques cours pratiqués ces dernières années : poulain de 10 mois, 2.500 Francs (381 €) ; pouliche : 3.500 F ; jument de boucherie : 11 F le kg, soit 4500 F pour un animal moyen.
Ce qui incite quand même les éleveurs à conserver leurs animaux, ce sont peut-être les concours. Les animaux sélectionnés au concours cantonal peuvent se présenter au concours du Sud-Finistère. Il y a encore celui de Landivisiau. Avec une moyenne de 400 F par concours, on peut nourrir une jument sans poulain.
Le concours cantonal d'avril 1988, place V. Hugo |
Pour ceux qui ont de la chance, le jeu en vaut la chandelle : si les juments ont des poulains chaque année, ces poulains, on peut en retirer un avantage substantiel. Mais plus qu'autrefois, il y a des ennuis de poulinage ».
Félix Fiche avait donné le nom de la commune à un poulain né en 1984 |
L’éducation des poulains
Un cheval était aussi l’auxiliaire du paysan qui le formait pour traîner la charrue dans le sillon et ramener le foin à la ferme. M. Fiche : « On choisissait un animal doux si possible. On attachait d'abord le jeune avec une vieille jument dont le rôle était de calmer l'attelage. Quand on avait le temps, on commençait par atteler au jeune cheval un tronc d'arbre. Comme cela il risquait de ne rien casser. Puis ensuite à une herse. Le plus difficile c'était les brancards. Ceux qui ont travaillé avec des chevaux parlent encore de l'intelligence ou de la mémoire de ces animaux. Ils comprenaient très bien le sens de « ho, hei, duz, alle», mots laconiques des commandements de base. On a vu des chevaux manœuvrer seul pour changer de sillon ( sans GPS). Et plus ironiquement, ne dit-on pas que certains chevaux ramenaient leur maître un peu éméché les jours de foire ? »
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