Laurent Cariou commença à exploiter le gisement de tourbe de Rosbic, route de Bannalec en 1941 . "Il y a des tourbes qui sont comme des éponges à Rosbic elle était aussi dure que du charbon" expliquait-il en 1982.
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Une trentaine de personnes travaillaient dans la tourbière sous la direction de Thomas Lucas. Le gisement de Rosbic avait une hauteur variant de 1,60 à 2,40 mètres. L'origine de ce gisement remonte à plusieurs centaines de millions d'années quand les torrents apportaient le granite en décomposition des Montagnes Noires sous forme de sable. Une lagune ou à marais occupa les abords de Coat-Loch, Rosbic, Pont Lédan, Miné Wern Zu. "Dans ces zones humides, la végétation se décompose à peu à peu pour se transformer en tourbe. On retrouve encore dans les tourbières des troncs d'arbre entier à plusieurs mètres de profondeur".
Comme dans du beurre...
On extrayait jusqu'à 12 tonnes par jour à Rosbic. Un témoin de cette époque explique comment on extrayait cette source d’énergie: « on enlevait d’abord la croûte herbeuse et une pellicule de terre de bruyère. Puis avec une grande lame d’acier ( la tourbe ne colle pas sur l’acier ), on découpait des lanières, longues de plusieurs mètres et profondes de 1 à 1,50 m. La lame s’enfonçait comme dans du beurre . Ensuite, avec un petit couteau, on découpait des mottes carrées, de 15-20 centimètres de côté. On transportait cette tourbe fraîche vers une garenne où elle était séchée. Des femmes retournaient de temps à autre les mottes de tourbe pour qu’elle sèchent des deux côtés".
En été, c'était sec en trois semaines. Un wagonnet amenait ensuite la tourbe jusqu'au bord de la grande route pour le camion. La production allait chez les marchands de charbon de Quimper, Pont- L'Abbé et Scaër.La tourbe brûlait bien dans les cuisinières, mais moins bien que le charbon denrée rare en temps de guerre.
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