Une route fugitive

La bande verte derrière l'arbre:l'emplacement de l'ancienne route

A Pont Lédan, lors des crues de l'Isole, une butte de terre ceinturée d'eau émerge de la prairie inondée en amont du pont. Il s'agit d'un vestige de l'ancienne route « de Scaër au Faouët et à Gourin », qui figure sur le cadastre napoléonien.
L’ancienne route Scaër-Le Faouët, passait autrefois dans le pré situé juste en amont du Pont-Lédan. Au XIXe siècle, l’ancien pont franchissait l’Isole, à l’arrière de l’ancienne conserverie. Cette route réapparaît de façon éphémère lors des crues car son tracé est plus haut que la prairie d’une trentaine de centimètres. On peut la discerner à partir du pont actuel et la voir plus distinctement à partir de la route de Gourin, 50 mètres après le giratoire.
En rouge: l'ancienne route entre l'Isole et la route de Gourin


Lorsque la crue inonde le pré, elle s’étale dans un premier temps de part et d’autre de l’ancienne, route créant une fugitive bande verte qui devient invisible lorsque l’eau monte plus haut ou lorsque l’Isole regagne son lit.
Au XIXe siècle, avant la construction d'une nouvelle route et d'un « Pont-Lédan », c'est-à-dire « pont large », piétons, cavaliers, tombereaux et diligence passaient au pied du « Moulin du pont », alimenté depuis le XVIIe siècle par un canal latéral à l'Isole, partant de Stang-Dour. Ils longeaient ensuite le déversoir jusqu'à la rivière.  Ce passage  est un des maillons de la roue médiévale Quimper-Rennes via Elliant. Il y a eu sans doute un passage à gué dans l'Antiquité ou un pont rustique comme à Pont-Commana. Pour se repérer sur un plan actuel, précisons que cette route passait derrière l'ancien garage Pennaneac'h et l'ancienne conserverie, pour aboutir à un premier pont dont l'emplacement des culées est toujours visible.


A: l'ancienne route qui émerge à mi-crue ( cadastre  napoléonien)
 


On devine encore l'ancienne route (A-B) sur cette photo prise le 27/09/1929


 Sur le cadastre napoléonien de 1828, cette « grande route de Scaër au Faouët » apparaît en pointillé, tout comme le « chemin de Scaër à Saint- Thurien », ( rue Guillemot) car ces axes inondables n’étaient pas stabilisés à cette époque.  Aujourd’hui, ce secteur est toujours répertorié dans les zones inondables.