Scaër La Romaine

De nombreux indices attestent de la présence des Romains dans la commune : des fragments de tuiles ont été trouvés à La Boissière, Crénorien, au bourg au nord de l'église, à Coadigou. Il y avait vraisemblablement des camps retranchés à Kérandréau, Coat-Courant. Un Solidus à l'effigie de l'empereur Honorius (393-423), frappé à Ravenne, a été retrouvé à Scaër en 1866, dans le quartier de Coadigou vraisemblablement. Des fragments de tegulae (tuiles à rebord) et de poteries ont été ramassés dans la commune, et plus particulièrement le long des voies qui en traversent le territoire. La découverte de pilettes d'hypocauste (système de chauffage par le sol) pourrait accréditer la thèse de l'implantation d'une riche villa, avec thermes privés ou celle de l'utilisation de thermes publics.
Un vestige de la voie romaine Carhaix-La Porte Neuve entre Stang Kéredec et Kervéguen.

 Des huîtres comme à Carhaix

  La voie romaine Carhaix-Riec entrait dans le bourg près du cimetière. Les entrées des cités gallo-romaines étant pavées: un jardin dénommé « liors pen ar pavé » est noté sur l'ancien cadastre à proximité de la rue des Haras. Cette voie romaine ressortait du bourg par la rue Turquet : au sud de la voie verte actuelle, le vieux cadastre désigne deux « liors ar pavéou », les jardins des pavés. 
Au carrefour de la rue Pourhiet, elle croisait la voie romaine Quimper-Elliant-Scaër. Un habitant du quartier de Payaou se souvient aussi que dans les années 1980, lors de la construction d'une maison à proximité d'un de ces jardins, une importante quantité de coquilles d'huîtres « engluées dans une terre grise » avait été mise à jour. À l'époque, cela avait intrigué. Mais personne n'avait fait le lien avec la présence possible d'un dépotoir coquillier, indice, comme à Carhaix, d'une implantation gallo-romaine. « Les Romains étaient très friands des huîtres... Il y avait peut-être une auberge à ce carrefour », souligne Florence Delneufcourt.
 

Parc ar hastellou

 Au Nord de l'agglomération,  le nom de « Hastellou »  revient à sept reprises sur le cadastre napoléonien  pour désigner des champs contigus entre la cité des Castors et la route de Coat-Scaër  (orthographe normalisée actuelle :C'hastellou). Ce terme pluriel breton dérivé du latin « Castellum », ou château, désigne souvent un castrum, un camp gallo-romain. Parmi ces parcelles, l'une a une forme quasi circulaire et une habitante du quartier, dont la propriété appartient à la famille, la dénomme « Parc C'hastallou » .

N° 595: peut-être un ancien castrum gallo-romain (Vue Géoportail). Il surplombe la parcelle 589 de deux mètres. Il aurait pu être alimenté en eau par la fontaine du lapin qui se trouvait à gauche, à l'angle des parcelles 592 et 593. 

  

Voici un extrait du cadastre napoléonien, 1818, correspondant au N° du plan

De nombreux champs font référence au " Hastellou



 " Prat ar Castellou" ( N° 588 sur le plan) était aussi répertorié dans les papiers terriers ( Déclaration et dénombrement-1678) 

"Une prée nommée prat ar Castellou donnant a loriant sur terres autrefois au bourigan ( Bourriquen) de CoatScaer, et du couchant sur le chemin dudict Coatcourant à querguigin ( Kervéguen), la dite pré raportant par  communes années deux charretées de foin". Le chemin en question étant l'actuelle  rue de Kervéguen dans sa partie proche de la route de Coat-Scaër.
  

Le Dr Piquenard ( L'occupation romaine dans le bassin de l'Odet, 1906) notait que la voie romaine de Carhaix à la Porte Neuve (Riec) passait "près du village de Coat-Courant sur les terres duquel se trouve le castrum de Park-Ar-C'hastellou". L'actuelle Rue de Kervéguen, dans sa partie haute, reliait ce castrum à la voie romaine.

Ar C'hastellou : un camp  gallo romain entre Kervéguen et Coat-Courant
 

« Autrefois, Il y avait un chemin ou un grand fossé large de 2 mètres et plus bas que le champ. Si c'était un chemin, il ne menait nulle part: Il partait du bas du champ mais n'arrivait pas jusqu'à l'actuelle route de Kervéguen. Les vaches s'y abritaient quand le temps était mauvais Quand on labourait, on y trouvait des morceaux de vaisselle » témoigne une habitante du quartier de Kervéguen . Ce chemin ou fossé était encore visible sur les photos aériennes de 1952 du site GéoBretagne.  C'était peut-être un vestige du système défensif du castrum? Ce fossé-chemin a été comblé  par de la terre issue des fondations d'une maison de la Rue Lavoisier A noter que Parc C'hastallou  surplombe toujours le champ au sud de deux mètres. C'est un site de défense idéal car ce champ domine le quartier de Toyal et avait une vue dégagée sur l'ancienne  voie romaine ( rues Louis d'or et Le Bomin). De gros blocs de pierre sont incrustés dans le sous-sol pour maintenir la terre. Il est possible que la " vaisselle" de ce témoignage soient des poteries, des bols du Moyen-âge ou de l'époque gallo-romaine. On peut aussi trouver dans ce champ des tessons de briques ou de tuiles. La présence d'un grattoir en silex signifierait que le site a eu une occupation dès la préhistoire.

Dans l'ovale à gauche : le fossé-chemin sur une photo de 1952 . X : deux mètres de dénivellation entre les deux champs.


 En haut :tuile noircie, tuile avec rebord. En bas : sigillés Moyen-âge ou gallo-romaine; grattoir en silex


Vraisemblablement une brique ou tuile gallo-romaine  trouvée dans Parc Ar C'hastellou



ardoise ou schiste ardoisier remontés du sous-sol par les labours. Peut-être des éléments d'une construction ancienne ? On trouve aussi des pierres en granit qui proviennent d'ailleurs


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