Libération: témoignages

Voici quelques témoignages personnels sur la Libération de la commune

- Émile Guéguen, responsable FTP : « Le 3 août 44, au soir, il y eut un rassemblement près de l’Isole. Nous avions constaté du mouvement du côté du château (site actuel de la maison de retraite) occupé par les Allemands. Nous avons installé le groupe Bob à Croix-Sinquin. À la nuit tombée, cinq camions allemands, vides, se sont dirigés vers Gourin. Le 4 au matin, ils revenaient chargés. Les FTP les attendaient à Pont Lédan et les ont attaqués. D’autres résistants arrivaient en renfort par le canal de Meil-Pont commandés par le capitaine Calvary, avec comme « prisonnier » le capitaine Tréflez (on reprochait à ce dernier d’avoir été le secrétaire du tribunal ayant condamné De Gaulle à mort). Les Allemands installés au château, avertis par le bruit, ont pris ces renforts à revers. Curieusement, c’est le capitaine Tréflez qui dirigea le repli vers le maquis ».

- Le 3 août, M. Le Dez, responsable FFI, apprend par une personne travaillant au château de la famille de Kerjégu que les troupes allemandes préparent leur départ vers Bannalec et par-delà vers Lorient. « Fallait-il les attaquer en route ? Nous étions bien armés, mais il y avait un risque de représailles dans les quartiers entre Scaër et Bannalec. Il n’y avait plus aucun Allemand à notre arrivée. J’ai accueilli ainsi le 4 août au matin, le lieutenant-colonel Tallec, qui a installé une infirmerie à l’école des garçons, l’enseigne de vaisseau Blanchard, qui s’occupera des transports, et le commandant Croissant, qui deviendra responsable du ravitaillement ». La nouvelle du départ des occupants se répandit bien vite : la population se rassembla au bourg pour un défilé . 


-En complément, un extrait du livre Le Finistère dans la guerre ( G.-M. Thomas et A. Le Grand - 1981)
"Le 3  août,  depuis  5  heures  du  matin,  le  corps  franc  de  Job Giquelay,  quelques  hommes  du  corps  franc  de  Quimper  et  le groupe Marcel Piriou sont en embuscade au carrefour de Pont-Lédan en Scaër. Ils disposent de quatre fusils-mitrailleurs.
Vers les  8  heures,  se  présente,  venant  de  Gourin,  un  camion chargé  de  soldats allemands, précédé de motocyclistes. Les F.T.P. ouvrent le feu et le combat s’engage. Deux  F.M.  s’enrayent très  vite.  Deux patriotes sont blessés :  De  Lagranderie,  chef  du  groupe,  et  Briand,  de Quimper. . .
Les Allemands sont supérieurs  en  nombre,  les  patriotes  décrochent. Dans  le  même  temps,  un  groupe  commandé  par  Calvary,  qui  a pris position au lieu-dit Rouzigou, est attaqué par un renfort allemand venant de Scaër. Vive fusillade. Les patriotes comptent deux morts : René Le Hamp et René Le Bomin. Au cours du repli, trois soldats postés sur  la  voie  ferrée  sont  «  neutralisés  »  par  Calvary  et  Le Guen."

NB: Imprécision sur la date de l'escarmouche de Pont-Lédan/Rouzigou . 3 ou 4 août ?

Une Délégation spéciale

René Carer et son épouse en 1973



Biographie du médecin général Tallec


Les résistants FTP s’installeront au départ des Allemands et jusqu’à novembre à l’école Saint-Alain, les FFI occuperont le château de la famille de Kerjégu. Le lieutenant Le Dez, nommé par le comité de la Libération fut « commandant de la place » durant quelques semaines.



Le 31 août, René Carer fut désigné par le préfet comme président de la Délégation spéciale comprenant Louis Boutet, Louis Guillerm, Christophe Le Bihan, Henri Le Bras, Alain Ollivier, Madeleine Pézennec, en remplacement de Louis Monfort, maire « nommé » depuis avril 1941.Le premier maire élu démocratiquement après la Libération sera Pierre Salaün (Parti communiste), le 18 mai 1945. Ce dernier sera également vice-président du comité départemental de Libération.