70 ans de la vie locale vue par Robert Boucher
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Robert Boucher, fidèle supporter des Gourns puis d'En Avant Scaër |
« Les Gourns, c’est ma seconde famille », lance
d’emblée Robert Boucher. « Mes parents, comme dans beaucoup de famille nombreuse, n’avaient pas le temps
de s’occuper de nous. On nous a confié au Patro » . Le patro en question,
ce sont les Gournerien Skaër, une association à laquelle Robert Boucher (1920-1998) a consacré de nombreuses années de bénévolat
depuis 1936.Lorsque sa vie professionnelle l’éloigna de Scaër, il continua à
suivre de près la vie du club et c’est donc naturellement qu’il reprit le secrétariat du club à l’âge
de la retraite. Véritable mémoire du club, il
a accumulé au fil des ans, souvenirs, documents et anecdotes , dont
il a voulu faire profiter les
sympathisants en rédigeant un ouvrage de 120 pages, disponible à la médiathèque de la commune.
John Wayne en soutane
L’abbé Vincent Favé, qui deviendra par la suite évêque, fut une des chevilles ouvrières des Gourns au départ . Robert Boucher le compare à un « John Wayne en soutane » à cause de son tempérament de battant. Il commence par créer une troupe de théâtre en 1926 . Le club de foot des Gournerien Skaer, autrement dit « les Lutteurs de Scaër », ont été fondé officiellement en 1928.
Il participa d'abord au championnat des patronages. Les Lutteurs affrontaient la J A Quimper. la J.A. Gourin, l'Hermine Concarnoise. L’Étoile de Rosporden. Le club commence le championnat officiel en 34 /35 en troisième division. Le terrain était celui de Kerjégu cédé par la marquise de La Ferronavs au patronage C'était plutôt un plan incliné qu’un billard. Les vestiaires : il n'y en avait point. On se changeait sur le terrain et « on se lavait dans l'auge devant l'église ». La première ascension du club a lieu en 36 :37 : « On jouait alors contre la Vigilante de Keryado. Cette équipe perdit alors un seul match durant sa saison et ce fut contre les Gournerien ». Pendant la guerre, il y eut une équipe de transition pour s’amuser. L’équipe de football reprit a la Libération et gravit peu à peu les échelons pour évoluer en D S.R
Robert Boucher a
consacré une partie de sa retraite à accomplir ce « devoir de
mémoire » afin qu’il alimente le patrimoine local. Un travail de collectage laborieux, méthodique, qui
n’exclut pas les anecdotes, comme celle de Von Calet dont la tactique simple
était simple : « On marque 2
ou 3 buts d’abord puis on écrase
après »
Toute la vie de l’association est relatée dans son opuscule depuis le premier président, Yann Jézéquel jusqu’au dernier, Rémy Pensec en passant par Cloarec, P. Floch. Y Hascoët Y. Flatrès, Jacques Tymen, François Bleuzen. On relèvera que plusieurs joueurs ont atteint à différentes époques des niveau élevé : avant guerre, il y eut par exemple Fanch Chapel, gardien de l’équipe de France universitaire. Dans les années 60, Yves Gilles fait aussi partie de l’équipe militaire qui gagna la finale inter-armes. A la fin de la même décennie, René Floch fut champion de France UGSEL. Le club lui-même gravit un à un les échelons du championnat à la fin des années 70, faisant même jeu égal avec le stade quimpérois lors d’un match mémorable à Kerjégu.
Toute la vie de l’association est relatée dans son opuscule depuis le premier président, Yann Jézéquel jusqu’au dernier, Rémy Pensec en passant par Cloarec, P. Floch. Y Hascoët Y. Flatrès, Jacques Tymen, François Bleuzen. On relèvera que plusieurs joueurs ont atteint à différentes époques des niveau élevé : avant guerre, il y eut par exemple Fanch Chapel, gardien de l’équipe de France universitaire. Dans les années 60, Yves Gilles fait aussi partie de l’équipe militaire qui gagna la finale inter-armes. A la fin de la même décennie, René Floch fut champion de France UGSEL. Le club lui-même gravit un à un les échelons du championnat à la fin des années 70, faisant même jeu égal avec le stade quimpérois lors d’un match mémorable à Kerjégu.
Le premier document de cette histoire des Gournerien est une
photo d’équipe de foot de 1926,
antérieure donc à la création officielle de l’association: il y avait Jules
Guernic, Tin Floch, Pierre Bas, Charles Traouen, Ernest Reste, René
Hélézen,Soaïk Coroller, Clet Dez, Louis Derrien, Joseph Jamet, Léonce
Delaporte, Soaïk Jaffré et Francis Morvan.
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La statue des Lutteurs a servi d'emblème aux Gournerien |
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La statue de Loëz Rest |
Clairons et fifres
Au club de de football et à la troupe théâtrale s’ajouta dans les années 30 une clique. Jos Jégou était chef de clairon et Jos Toulgoat chef de fifre A son arrivée à Scaër. Louis Istin créa en outre une section gymnastique qui s’entraînait dans la cour du presbytère . Elle participait à des concours départementaux de patronages. En 1939, associé à l’Alliance de Guiscriff, ces gymnastes obtinrent un prix d’honneur au concours interrégional. Musiciens et gymnastes participaient ensemble à des animations « A Brest, la clique a remonté toute la rue de Siam sans s'arrêter pour aller au stade de l'Armoricaine ». Le théâtre a cessé son activité avant guerre, la clique : à la fin des années 40 et la section gym au début des années 50 .
L'équipe fanion atteignit le niveau Division supérieure régionale dans les années 1970 .En1980, elle affronta en coupe de France, le stade quimpérois, équipe de Division 2 nationale.Les visiteurs ne se sont qualifiés qu’après les prolongations sur le
score de 3 buts à 2.
L’ histoire des Gournerien s’est achevée en 1992 par la fusion avec l’AS Scaëroise :le patrimoine immobilier de l’association a ensuite été vendu à la commune . Une clause stipulait que Kerjégu devait conserver un usage à caractère sportif. L’association fut mise en sommeil.