La première foire mensuelle de l'année était très importante
au début du 20e siècle. Elle se déroulait tous les ans, le 3 janvier, selon
l'almanach des PTT, place du Champ de foire. Outre la vente des veaux, vaches,
cochons et les étals de vêtements Mont-Saint-Michel (dont la réclame se faisait
en breton «Dilhad labour, hag ar re vat», soit « des vêtements de travail
de bonne qualité », il y avait, ce jour-là, la «Foire des gages» , en breton : foar ar goumanantchou, qui
jouait le même rôle que Pôle emploi renommé France Travail en 2024.
Carte postale Villard du Champ de foire où se déroulait cette foire des Gages. Le café Toupin était à droite, en bordure de la carte postale |
La dernière
semaine de l'année, «La vieille semaine», selon l'expression de Pierre-Jakez
Hélias dans le Cheval d'orgueil, était l'occasion pour les «mével» ( domestique)ou «Matez»
(servante) de se pavaner, histoire de faire languir leurs maîtres dans
l'incertitude de leur réengagement pour l’année en cours.
Début janvier, ceux et
celles qui souhaitaient trouver un meilleur contrat se montraient sur le champ
de foire, tout près du café Toupin, l'actuel Centre Auguste Brizeux, afin de négocier
au mieux leurs compétences. Jamais de contrat écrit: un échange de paroles et une
tape dans la main, en public, puis un verre offert par le maître au cabaret du
coin, suffisaient à conclure le recrutement.
Autre témoignage :Reine Burel, la photographe, qui
demeurait en face du café Toupin, nous a confié avoir eu pitié des jeunes filles, pauvres et
timides, de 14-15ans, en quête d'une première embauche, sur ce «marché aux
bestiaux ».
Signe des temps : lors de la foire aux gages de Scaër de 1937, année qui suivit le Front Populaire, la CGT organisa, une réunion après laquelle 200 ouvriers agricoles se syndiquèrent.
Complétez votre information par cet article sur la condition des ouvriers agricoles au début du XXe siècle
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