En 80 ans, nous sommes passés d'un extrême à l'autre: il
n'y a plus un seul bar dans la rue
principale de Scaër .Avant-guerre, une maison sur deux abritait un estaminet.
De porte en porte, il était possible d'accomplir une troménie aux multiples
haltes, en zigzaguant littéralement d'un côté à l'autre de la rue ( même sans être ivre). Qu'on en
juge par cet inventaire !
Le café Merdy à l'angle des rues Jaurès et Pézennec |
La descente de la Rue Jean Jaurès
Le «Bois sans soif» pouvait partir du «Vin
sans eau», le Sympa-bar actuel, pour entamer gaillardement la descente de la «Grande rue» par
le café Carer (magasin Logis-Décor actuellement) à moins qu'il ne préférât
faire un pas de plus pour entrer chez Jean Galant, qui tenait une recette
buraliste.
Dix mètres plus bas, nous voici chez Hervé Floch (immeuble HLM) ou
chez Jamet (décoration meubles). À l'emplacement du Narval, le seul bar
survivant, il y avait le café Fur. Les arrêts suivants se feront aux cafés Le
Bec, Jos et Francis puis chez Le Duigou, chez le menuisier Sinquin, chez
Derrien (la Galerie), à la boulangerie Laz (pharmacie Burel), chez Pierre
Daéron, le charcutier, chez Soaz Christien (orthophoniste actuellement), chez
Créo, Soaïk Jaffré, Marie Goc, Francis Merdi le boulanger (droguerie Bourhis),
chez Rodallec (optique), Toupin, Guillerm, Duigou, Vigouroux , Pauline Bihan. Aux angles des rues Jaurès, Helgouac'h, Kernabat:
quatre autres tavernes chez Gilles, Kersulec, Massé et Hullois. Terminons en
citant encore les établissements Derrien, Belleguic et Hélézen.
Autour de l'église,
place du Champ de Foire, près de la gare et du cimetière, la densité des cafés
était presque aussi forte: Cafés L'Haridon, Guernic, Lancien, Rodallec, café de la Gare....
Et la liste n'est pas exhaustive !
«Cafés hygiéniques»
Le débit de boissons
constituait un revenu complémentaire pour les artisans et commerçants. Ne nous
méprenons pas cependant, il y avait peut-être moins d'abus que de nos jours, à
cause de la moralité ambiante et du manque de moyens ! La plupart des «taorns»,
tavernes, portaient le nom de «cafés hygiéniques» car on y vendait uniquement
du cidre, du vin, de la bière, boissons faiblement alcoolisées.
Les anneaux du mur servaient à attacher le cheval |