Labour de printemps et d’été

Depuis les années 1960, les tracteurs ont remplacé les chevaux pour labourer la terre avant les semailles de printemps. Mais quelques passionnés (ou nostalgiques) ont continué à utiliser des chevaux de trait.  

Dyna et Diwall,  apprennent à tirer la charrue

La scène suivante se déroulait au printemps 1993. Il est de règle de donner un nom à un cheval en commençant par la lettre attribuée à son année de naissance. Ces deux juments ont leur nom commençant par la même lettre, mais elles n’avaient pas le même âge. Dyna était née en 1969 et Diwall en 1991.L’alphabet est déroulé de A à V, on a omis les lettres difficiles comme W X Y et Z. Après V, on reprend à A. Tous les 22 ans, on retrouve les mêmes lettres.


Il avait fallu tracer un sillon d'essai, histoire de dérouiller la charrue...

Dyna, 24 ans était à l’époque la plus vieille jument scaëroise ;elle vivait chez Yves Maguer à Kervars, Diwall 18 mois, était le plus jeune cheval de trait de la commune. Bruno Royant l’avait conduite à pied de Boscao à Kervars. Dyna et Diwall avaient un point commun : elles n'avaient jamais tiré la charrue point pour Diwall cela s'expliquait par son jeune âge. Dyna avait derrière elle une longue carrière de cheval de travail : elle avait tiré la herse, la charrette, mais paradoxalement n'avait jamais fait plus de 100 m de sillon. Un tracteur du voisinage accomplissait cette tâche dans la ferme d'Yves

Dyna et Diwall en ce début de printemps 1993 ont labouré ensemble pour la première fois de leur vie. Pour ce baptême les préparatifs des travaux de labour avaient débuté quelques jours auparavant avec la présence d'un aéropage d'agriculteurs retraités qui avaient prodigué force conseil à Bruno sur la manière d'atteler les chevaux, de régler la charrue. Yves a répandu le fumier, comme autrefois, à la fourche : « Si tout le monde faisait comme moi, il n'y aurait pas surproduction ». Il avait fallu aussi tracer un sillon d'essai, histoire de dérouiller la charrue qui n'avait pas servi depuis 40 ans. Puis il y  eut le réglage des sangles et des chaînes afin que les deux chevaux travaillent ensemble. Pas évident Diwall et Dyna montraient presque trop d'ardeur à tirer la charrue, mais faute d'habitude n'avançaient pas au même rythme. La charrue tressautait et sortait du sillon. Yves et Bruno tentaient tant bien que mal de tempérer cette ardeur, ce qui fut fait quelques sillons plus tard. Levant les bras en l'air en signe de victoire Bruno s'écria «Formidable… Ouais,  Diwall apprends vite ».


 Démonstration de labour à Ty-Allain



Monette tirant la charrue en 2009 sous la pluie battante


En 2010, elle  eut davantage d'admirateurs

Au début de ce siècle, le marché bio de Ty-Allain proposa plusieurs fois des démonstrations des pratiques agricoles anciennes à des fins pédagogiques pour les enfants (et touristiques pour les estivants). Le 29 juillet 2009 c'est sous la pluie battante que " Monette", une jument postier âgée de 9 ans appartenant à M. Derrien de Moëlan,  traça quelques sillons à proximité du parking du marché bio à Ty-Allain. A part quelques passionnés du cheval de trait, il n'y avait pas grand monde pour admirer l'attelage et la technique du retournement du soc de la charrue Brabant à chaque extrémité. Même à l'époque où l'on travaillait encore avec des chevaux, aucun paysan n'aurait trempé sa chemise sous l'orage pour retourner la terre. Mais ici, c'était pour le plaisir ! Et puis le cheval était venu en van depuis Moëlan : il n'allait pas retourner sur la côte sans avoir testé la lourde terre scaëroise.

En principe, cette démonstration de labour à l'ancienne devait être accompagnés de travaux accessoires : hersage, roulage.  Une charrette de la ferme de Ty-Allain aurait pu également promener les visiteurs autour de la ferme. Mais il pleuvait trop : les vacanciers restèrent à l'abri de la grange pour écouter le duo flute et accordéon.

Le  11 juillet 2010, le temps  se montra  plus clément et les visiteurs du marché bio apprécièrent la démonstration de labour à l’ancienne.

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