Deux résistants néo-Scaërois ont vécu Rue Curie



Voici le portrait de deux anciens Scaërois qui ont fait partie d’un réseau de Résistants dans la région où ils vivaient durant l’occupation allemande. Point commun : ils ont vécu tous les deux rue Curie entre la Croix de Mission et le château d’eau.

Jean Le Manac'h.

Né à Carhaix, M. Le Manach (1925-2003) est entré dans la Résistance dès 1942, dans le réseau " Pat 0’Leary" chargé de récupérer les aviateurs alliés pour les cacher et les aider à rejoindre l'Angleterre pour continuer le combat. Suite à une dénonciation, M. Le Manach est arrêté en juin 43 par la Gestapo. Frappé, torturé, il ne parlera pas. Il est alors transféré à la prison d'Angoulême, d'où il est libéré en décembre 43.
Il rejoint la Bretagne et le moulin familial, il reprend ses activités de Résistance à Saint Hernin. Le 8 juin 44, dans une ferme à Lamprat en Plounévézel, son refuge est cerné par les Allemands. Réflexe inopiné :  Jean grimpe dans la grande cheminée où la marmite mijotait au-dessus des braises. Les soldats ne penseront pas à le chercher dans cette cachette. Les neuf autres Résistants qui l'accompagnaient seront abattus ou pendus après avoir été torturés. Une stèle au village de Lamprat rappelle cet épisode douloureux.


Jean Le Manac'h lors d'une cérémonie à Lamprat



Il fut le seul rescapé de l’attaque allemande
Une plaque à son nom a été rajoutée à la stèle
  

 Les Allemands mettent le feu au village :  Jean Le Manac'h s’échappe, couvert par la fumée. Il rejoint alors le maquis de Saint-Hernin ou il retrouve son frère aîné Louis, évadé de la prison d'Angoulême également. Pour tous ses actes de courages. Jean Le Manac'h recevra par la suite la croix de guerre des États-Unis, anglaise et française. En 1957, Jean Le Manac’h épousa Hélène, une Scaëroise. Il reçut à la médaille militaire des mains de François Bleuzen, maire, en 2001. Il demeurait à l’époque rue Curie à Scaër.


Tommy Cartier

A peine sortie de l’adolescence, Tommy Cartier apprenti-imprimeur à Paris s'engage dans la " défense passive ". Cette activité lui permet d’imprimer des tracts contre les occupants allemands qu’il colle dans le métro. En 1943, il entrera en contact avec la Main-d’œuvre immigrée (M.O.I.) . Il est affecté à la distribution de tracts et journaux. Plus tard, il intégrera les Francs-Tireurs et partisans français et participera à de multiples actions  individuelles ou collectives contre les troupes allemandes. Après la Libération de Paris, il contribuera à celle de l’Alsace. Le lieutenant Tommy Cartier sera le premier de la brigade du colonel Fabien à traverser le Rhin  .

A gauche du micro, Tommy Cartier lors de la cérémonie commémorant la Libération de Scaër en aout 2004


Au monument au morts en 2005

 Ayant épousée Annette , originaire de Guiscriff, Il viendra résider à Scaër, rue de Kervéguen puis rue Curie à l’âge de la retraite et créera la section locale de l’ANACR association nationale des anciens combattants de la Résistance.

Sources : Pôle Jean Moulin  ; Le Monde ; documents personnels

Retour