Mars 44 :La perception attaquée par des " terroristes"

 Début 1944, les attaques contre les perceptions et les bureaux de tabacs se multiplièrent.

Des équipes spécialisées poursuivaient les attaques et cambriolages de mairies, pour aider les réfractaires au STO (tickets d’alimentation, coupons de textiles, chaussures, enlèvement de cachets servant à la confection des faux papiers, destruction des listes de recensement…) et les Résistants qui vivaient dans la clandestinité. Les bureaux de tabac et les perceptions, autant de Caisses publiques, que étaient visés,  les perceptions venant en tête. Il s’agissait de trouver de l’argent pour financer la vie des maquis. Les autorités administratives et militaires étaient au courant. Le Lieutenant-Colonel Faucher, FFI, chef militaire hors de Brest de l'Armée secrète membre du mouvement Défense de la France : « Les services de sûreté étaient prévenus de ces opérations afin que l’auteur ne soient pas inquiétés et que les recherches donnent des résultats négatifs » .


Deux attaques à main armée sur la commune fin  mars 1944 organisées par des  Résistants.



Ce bureau de tabac était situé près de l'église
(maison de la Press actuelle)



La date du 31 mars a-t'elle été choisie
parce qu'il y avait eu une importante arrivée de fonds?
167.530  fr = 31830 euros. 1Kg de pain : 0, 03 € à l'époque



À Scaër, deux attaques a main armée attribués aux " terroristes" furent recensés par la préfecture : le bureau de tabac Boëdec, le 27 mars et la perception le 31 mars dont l’un des « terroristes » présumés était Jean Louis Corentin Béchennec, 19 ans, réfractaire STO, résistant FFI-FTPF du Guilvinec, sa ville natale.



La perception de Scaër, dans la grand'rue, 



Jean Béchennec parmi les membres de la 2e section  des Francs-tireurs du Guilvinec

Quimperlé-Scaër  aller-retour à vélo

En 1944, il était surveillant dans un établissement scolaire de Quimperlé. Avec ses collègues, il imprimait et distribuait des tracts. Son fils Daniel a recueilli ses souvenirs  Il y a eu une perquisition : la machine à écrire était au-dessus de l’armoire mais elle n’a pas été vue … Comme les maquis avaient besoin de matériel et d’argent, il a monté un commando qui a attaqué la perception de Scaër. Ils ont fait le trajet Quimperlé-Scaër aller-retour en vélo … Mon père tenait un vieux revolver d’ordonnance, qu’il qualifiait de plus gros que lui... Il m'a dit que le  butin était de 900.000 francs".



Jean Béchennec était surveillant à Quimperlé


Le vélo qu'il aurait utilisé lors de son périple à Scaër

Mon père a participé par la suite aux combats de la poche de Lorient. Après la guerre, il a passé le concours d’inspecteur des PTT et a fait carrière dans cette administration terminant comme adjoint au responsable de Paris RP. Il est revenu dans le pays bigouden, à Tréffiagat, à l’âge de la retraite ».


Un diplôme interne des FFI-FTPF au nom de Jean Béchennec



Médaille commémorative du 50e anniversaire de la Libération de la poche de Lorient

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Sources :Georges-Michel Thomas Alain Le Grand:"Le Finistère Dans La Guerre - Archives départementales: Faire classe avec les archives -  Daniel Béchennec: archives familiales - Journal Echo de Bretagne mars-avril 1944.

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