Le rallye des forges


«Le  forgeron  maréchal-ferrant  était  l'un  des  spécialistes  les  plus  indispensables  à  la  vie économique des bourgs et des villages. Maître  des  quatre  éléments,  le  fer,  et  le  feu,  l'air  et  l'eau,  il  était  aussi  plus  ou  moins magicien. Sa forge était au centre de la vie à l'égal du café et de la place du marché. Toujours ouverte, c'était un lieu de rencontre pour les hommes, comme le lavoir l'était pour les femmes » ( Musée de la forge de Saint-Véran)

 Pour sa fête annuelle, l’association Prost-Mad, organisa en 2003 et 2004, un rallye de tracteurs anciens pour faire le tour de la commune reliant entre elles les anciennes forges des quartiers passant par Pont-Lédan, Stang , Cleumbeuz, Saint Jacques, Bel Air, Loge-Brout, Coat-Loc'h, Quistinit, Loc-Jean, Coadigou, Coadry, Miné-Tréouzal. Une façon de remettre en mémoire le travail de ces artisans   qui abondaient autrefois dans les quartiers scaërois. Outre la fabrication et l’entretien d’outils utilisés par les agriculteurs et les tailleurs de pierre, ils ferraient les pieds des chevaux de labour. 


Le Rallye des forges du 8 mai 2003


Celui du 8 mai 2004

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Cette activité fut même le thème d’une étude du musée national des arts et traditions populaires  à Scaër de novembre 1942 à septembre 1943, (chantier 1810) sous la conduite de  René Creston. Dans le domaine de l’artisanat, des monographies détaillées sont consacrées à quatre sabotiers (M Bruno, M. Le Bas, M. Berthelot...), à un maréchal-ferrant et forgeron (M. Alain Le Bihan de Loge-Brout) et à un vannier, à la fois fabricant de ruches et couvreur en chaume ( M. Jégou de Toyal).


P.-Y. Durand, maréchal ferrant de Kerzao, utilise aujourd'hui une forge mobile logée dans son fourgon



Alain Le Bihan à Loge-Brout ( photo Creston- Mucem)
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Le métier a évolué

Après la mécanisation des travaux agricoles, les forges fixes destinées à chauffer les fers pour les adapter aux pieds du cheval ont été remplacées par des forges mobiles. Les maréchaux-ferrants actuels se déplacent désormais à domicile.

Selon nos recherches plusieurs artisans scaërois exercent encore cette profession : Yvan Pendu, Ronan Petton, Guillaume Jannet, Pierre Yves Durand.


Une série de fers anciens. Ceux de droite étaient destinés aux chevaux de labour

Quelques uns des fers utilisés par Pierre-Yves Durand

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Ce dernier est installé depuis 2019 à Kerzao . Originaire du Cap-Sizun, il a suivi une formation de 5 années : trois années pour un CAP suivi de deux années de Brevet technique des métiers au CFA de la Baie du Mont-Saint-Michel à Saint-Hilaire-du-Harcouët (Manche) en alternance avec une formation pratique d'apprentissage chez Maurice Legros, maréchal-ferrant depuis 35 ans à Moëlan/Mer. «Mes parents avaient des chevaux de trait élevaient des chevaux : j'ai appris à monter dès l'âge de 4 ans. J'ai fait de l'attelage, de l'endurance. Naturellement, j'ai fait de ma passion un métier »

Il  intervient, avec son atelier mobile sur le Sud et le centre Finistère et une partie du Morbihan pour ferrer des chevaux de labour ou de selle, mais aussi des ânes. «  Il m'arrive même de soigner les pieds des biquettes…J'ai tout à bord, forge, enclume, de multiples fers pour les chevaux d'endurance de CSO, de compétitions. Je vais aussi bien dans les élevages de particuliers que les clubs hippiques… C'est un métier très rigoureux étant donné que les sports équestres ont des retombées financières. Un métier très pointu car une négligence peut avoir des effets négatifs »

Ce jeune maréchal-ferrant suit l'actualité de la profession : « Il y a sans cesse de nouveaux fers en plastique, en alu, en acier, on adapte en fonction du poids ». Spécialisé dans tous les soins orthopédiques, il a forgé des fers en alu pour des sabots à problème.


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