Les bureaux de vote



Depuis les élections régionales de 1992, les électeurs scaërois se déplacent au bourg pour voter . Aujourd'hui les urnes sont  installées à l’Espace Youenn Gwernig et à la Longère. Auparavant, il y avait trois bureaux de vote au bourg (amicale des ainés ) et cinq en campagne à Stang, Miné-Tréouzal, Coadry, Keranguen, et Coadigou.



A droite :Yves Ollivier et Louis Bourriquen dans la cantine de Keranguen


Avant le développement de la circulation automobile, les bureaux de vote présents dans les quartiers évitaient aux électeurs de longs déplacements vers l’agglomération. Déplacement par toujours évident : un électeur du quartier de Cleumerrien nous a raconté que, lors d’un scrutin, il n’avait pu se rendre au bourg via le pont de Penvern car l’Isole était en crue. Consciencieux, cet électeur avait rejoint le bourg par un chemin charretier entre Cleumerrien et Kerfring puis avait longé la voie ferrée de Kerninon à Stang-Audren pour aller voter à la mairie.

Ce découpage de la commune date de 1991-92

Autre anecdote cocasse répandue dans les années 80. Lucien Pendu que ses amis boulistes surnommait "Mulhouse" se présente au bureau de vote. L'assesseur ne le connaissant pas lui demande son nom . " Mulhouse" répondit-il . L’assesseur cherche et lui signale qu'il ne trouve pas ce nom sur la liste électorale . Et le boute en train de répondre : " Mais si, c'est sous Strasbourg et Colmar"!


A droite :Jos Bouguennec et Christophe Navellou au foyer des Ainés en mars 1982

Le bureau de vote de Coadry, salle Fric , mars 1982

Dans le voisinage d'un bistrot

Déontologiquement, ces bureaux de vote ruraux ne pouvaient occuper un débit de boisson. Mais il n’était pas interdit d’avoir un bistrot à proximité, voire sous le même toit, histoire de trinquer avec les voisins du quartier que l’on rencontrait à cette occasion.
À Stang, les électeurs de la route de Saint-Thurien votaient à l’étage d’un café du quartier, dans une ancienne salle de danse où trônait un piano mécanique. A Miné-Tréouzal, c’était dans une annexe du café Cottenec qui servait par ailleurs de poulailler que le scrutin se déroulait. À Coadry, c’était dans la salle de danse Friec (discothèque La Féria), à Coadigou : dans une salle voisine du café Guillou. A Kéranguen : à l’école du quartier puis à la cantine.

Les présidentielles de 1981 au bureau de vote de Coadigou

Coadry, c'est la France


Aux législatives de 1986, à la cantine Joiot-Curie

Le nombre d’inscrits dans chaque bureau n’était pas également réparti. Ainsi pour les régionales de  mars 1986 il y avait  1271 inscrits au bourg 1, 1276 au bourg 2, 899 au bourg 3. En campagne : 432 inscrits à Keranguen, 429 à Coadry,243 à Stang Boudilin, 230 à Coadigou et 221 à Miné-Tréouzal.
Au bourg, le scrutin se déroulait après-guerre à la mairie, puis au foyer des aînés rue Queignec et de 1986 à 1992 à la cantine de l’école Joliot-Curie. Ensuite, les six bureaux de vote rassemblés rue Pasteur ont accueilli les électeurs riverains des six routes principales menant à l’agglomération, y compris en zone urbaine : Route de Saint-Jacques, route de Bannalec, route de Rosporden, Route de Coray, Route de Châteauneuf-Roudouallec, route de St Thurien-Gourin-Le Faouët.

Analysez les scrutins des municipales de 1981.Cliquez pour agrandir si nécessaire



Dans les ovales : les bureaux de vote ruraux avant 1982. Les chiffres indiquent  les zones résidentielles des électeurs de chaque bureau (à vérifier)

A l’époque où la population scaëroise était encore homogène, chaque bureau de vote avait une tendance politique : Codary, Miné-Tréouzal et Coadigou votaient en majorité « à droite ». Les candidats « de gauche » l’emportaient dans les bureaux du bourg et à Stang, quartier ouvrier jouxtant la papeterie Bolloré.  Un adage local disait que les résultats du bureau de Coadry  était à l’image de la France. Ce fut vrai en 1981 lors de l’élection présidentielle (54% pour F. Mitterand) . En 1986, lors des législatives Coadry repassait à droite ( 51,49 %) et la France donnait la majorité à la droite  RPR-UDF, qui conduisit à la première cohabitation de la Ve République.

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