Le sport, la morale et les emplois de complaisance



Lors d’un conseil municipal au début du mandat de François Bleuzen, un dossier technique provoqua quelques remous au sein de l'assemblée. Administrativement, il s'agissait, pour le conseil, de modifier le tableau des effectifs du personnel communal en transformant un poste d'agent technique territorial qualifié en poste d'opérateur territorial (filière sportive). Une fois cette procédure faite, l'embauche de cet employé aurait été du ressort du maire. Officiellement, cet agent aurait à surveiller et entretenir les équipements sportifs municipaux dont tous les élus étaient d'accord pour déplorer les problèmes que posaient leur maintenance.

L'entrée du stade de Kerjégu où évoluaient les Gournerien Skaer

Plusieurs élus de l'opposition interpellèrent le maire pour savoir ce que cache cette phraséologie confuse. Le maire s'en tint à une stricte réserve. M. Nicolas, sans émettre de jugement de valeur sur le fond, demanda que l'on arrête de parler la « langue de bois » et que l'on annonce clairement la couleur : il s'agissait en clair de pouvoir donner un emploi municipal contractuel à un entraîneur qu'envisageait de recruter En Avant Scaër.

Qui veut la fin justifie les moyens...


M. Kernéis s'indigna : « On va recruter quelqu'un sur des critères qui n'ont rien à voir avec ce qu'on va lui demander professionnellement ». Autrement dit, cette personne aurait-elle été embauchée si elle n'avait pas eu de compétences footballistiques ? M. Kernéis protesta sur la façon de présenter cette affaire qui tient de la « casuistique ». La discussion s'orienta encore vers l'intérêt pour la collectivité d'un véritable éducateur sportif municipal, au service de tous les clubs sportifs. M. Nicolas ajouta que le club de basket (90 licenciés) à l’époque aurait bien eu besoin lui aussi d'un entraîneur pour relayer les bénévoles.

L'opposition demanda, qu'au prochain conseil municipal, il lui soit présenté le profil de poste de cet « opérateur territorial » pour savoir ce qu'il ferait effectivement de son temps de travail. La majorité et M. Nicolas acceptèrent la modification de ce tableau des effectifs et l’embauche qui en découlait. Le reste de l'opposition s'abstient.
Ce n'était pas la première fois qu'un club de petite commune recrutait une « grosse pointure » pour tenter de redorer son blason. Pour l'attirer, il fallait lui trouver un emploi : combien d'employés de Cascadec, Corler, ou d'ailleurs n’ont pas dû leur emploi à leur talent en foot ?  Tel était l'usage à l’époque (aujourd'hui qu'en est-il ???). La situation décrite ici était un peu différente  des autres  embauches en ce sens que l'employeur  était la commune. C’est ainsi qu’un footballeur de renom devint entraîneur-joueur des Gournerien Skaer  et perçut un salaire en tant qu'employé communal.

L'école municipale des sports en 2012
 Il faudra attendre le 1er septembre 2011,  pour que la commune engage  un vrai éducateur sportif en la personne de Sébastien Blaise.  Titulaire d’une licence Staps (éducation physique et sportive), il avait  passé le concours d’éducateur territorial des activités physiques et sportives. Sa feuille de route prévoyait qu'il  aurait pour rôle d'animer les entraînements de foot, basket,  ping-pong et cyclisme (durant l’hiver). Il a  lancé une école municipale des sports qui propose des activités sportives aux écoliers durant l'interclasse à l'école Joliot-Curie et durant les vacances scolaires. Il collabore aussi avec la MJC durant les congés scolaires.

 

 

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