Contre toute attente, lors du second tour des municipales de 89, la liste de centre-droit conduite par François Bleuzen ravissait la mairie de Scaër, à la gauche qui dirigeait la commune depuis 1920, à l’exception de la période 1941-1944 où le préfet nomma un maire favorable au gouvernement de Vichy.
En 1983, la liste du parti socialiste conduite par Louis Nicolas arriva en tête au premier tour devant la liste du PCF conduite par le maire sortant Christophe Poulichet. Louis Nicolas revendiqua la tête de liste donc d’une union PS-PCF au second tour .La gauche étant majoritaire, Louis Nicolas devint maire, des élus socialistes et communistes occupant les fonctions d’adjoints. Au fil des ans, des dissensions profondes virent le jour entre socialistes et communistes si bien que 3 listes étaient en présence au 1er tour des municipales de 89. Les socialistes obtinrent 38,29% des voix, la liste Bleuzen (centre-droit) 33,49%, la liste communiste 28,21% . Ces 3 listes se maintinrent au second tour et contre toute logique mathématique, la liste Bleuzen l'emporta au second tour avec 39,66% des suffrages devant les socialistes :37,20% et les communistes 23,13% Un vote sanctionnant la désunion à gauche !
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Tolérance et concertation
Exploitant une ferme de 50 hectares de polyculture (céréales-légumes) complétée par un atelier porcs à Coadigou, F. Bleuzen a pris des responsabilités dans la vie associative : président du comité des fêtes de Coadigou , de l’ADMR, des Gournerien Skaer. Il était dans l'équipe du départ de l'usine de déshydratation du fourrage de la Coop Saint-Yvi à Guerloch. Il sera même durant six ans le président de cette section de la Coop Saint-Yvi.
De la vie associative, son itinéraire le conduit il y a six ans à la mairie de Scaër, derrière P. Fiche : ceci lui permet d'avoir une première expérience de la gestion municipale par le travail des commissions. M. Bleuzen ne se sent pas attaché pour l'instant à quelque parti politique que ce soit : « Disons que je fais partie de la majorité départementale ».
François Bleuzen, comme les autres candidats avaient comme objectifs de défendre et de développer l’emploi, remettre en état le réseau routier, développer l’action sociale ( solidarité envers les plus démunis et les handicapés, aide au maintien à domicile des personnes âgées).
Le nouveau maire présenta son projet dans le Télégramme du 23 mars 1989
Quels objectifs vont animer la nouvelle municipalité ? « D'abord créer une dynamique pour essayer d'effacer la mauvaise image de marque que Scaër a donnée depuis quelques années. Nous avons plusieurs moyens. Ainsi nous travaillerons en concertation avec les composantes de la vie scaëroise, dans les domaines économiques, associatifs, syndicaux. Cette concertation ira même jusqu'au niveau du quartier, pour les affaires le concernant.
Pour gérer les affaires de la commune, nous allons avoir le souci d'associer tous les membres de l'équipe aux responsabilités, partager ces responsabilités. Bien entendu, l'opposition sera associée aux débats comme nous l'étions précédemment ».
On peut annoncer aussi qu'il y aura six adjoints au maire (plus un adjoint délégué à la communication. La nouvelle municipalité envisage encore d'associer à ses travaux, dans les commissions, et à titre consultatif, des Scaërois compétents sur telle ou telle question : Ceci nous permettra de gagner du temps.
La parité
Pratiquement, la nouvelle municipalité souhaite répartir équitablement les investissements entre agglomération et campagne : « II est nécessaire de penser au désenclavement à l'intérieur de la commune. Nous prévoyons un milliard de centimes sur trois ans pour remettre en état les chemins ruraux, qui sont des outils de travail, avec peut-être un petit penchant pour les fermes où s'installent des jeunes agriculteurs. En ville, on poursuivra avant tout l'aménagement de la voie communale qu'est la rocade ».
Bâtiments communaux : « II faut que les Scaërois puissent disposer d'une grande salle confortable pour leurs assemblées générales, bals, congrès ».
Pour ce qui est des relations entre le maire-administrateur et les employés municipaux, F. Bleuzen prône la décrispation et la tolérance, pour responsabiliser chacun.
Social : « Nous poursuivrons le partenariat avec le CAT et l’APAJH ; nous allons mettre sur pied le RMI prévu par ta loi ». Application des textes légaux, c'est encore l'objectif à propos de l'enseignement, notamment de l'enseignement privé et des contrats d'association.
Économie : « Nous prenons contact avec les entreprises pour connaître leurs vœux, leurs projets. Il y a aussi des contacts avec des investisseurs extérieurs... ». F Bleuzen souhaitait que la vie communale soit empreinte « des idées concertation et de tolérance effective, dans le respect des pluralismes locaux ».
Pour marquer le bicentenaire de la révolution française, les communes plantèrent un arbre. F. Bleuzen planta un magnolia devant la Longère rue Pasteur |
Une liste d’union à gauche conduite par Corentin Kernéis remporta les municipales de 1995. En 2001, François Bleuzen redevint maire suite à une nouvelle triangulaire : outre les classiques listes d’union à gauche et à droite, Jean-Michel Delafosse conduisit la liste « Scaër autrement » également de sensibilité de gauche. En avril 2004, François Bleuzen démissionna pour convenances personnelles, Jeanne-Yvonne Triché (première adjointe et conseillère générale) lui succéda jusqu’en 2008.
La municipalité de 1989/95 fit construire l’espace Youenn Gwernig sur les bases de l’ancien Cin’Isole. La seconde municipalité initia la construction d’un nouveau restaurant scolaire au groupe scolaire Joliot-Curie.