Louis Nicolas a été maire de la commune de 1983 à 1989 et conseiller général du canton de Scaër de 1982 à 1994. En 1983, il conduit la liste « Scaër-Espoir » au premier tour et la liste d'union de la gauche au second tour .Voici un portrait rédigé au début de son mandat de maire
Louis Nicolas et ses colistiers PS |
Une famille d'élus
II avait trente et un ans en 1983 , marié, père de deux enfants, et exploitait une pisciculture à Meil-Nabat : « J'avais commencé des études supérieures à la faculté des sciences, à Brest, quand mon père décéda. C'est alors que j'ai repris la pisciculture », disait-il. Dans la famille Nicolas, on était conseiller municipal de père en fils depuis trois gênerais : « Mon grand-père paternel fut conseiller avant-guerre ; mon grand-père maternel se présenta aussi mais sans succès. Mon père fut conseiller municipal. Étant dans une famille de tradition socialiste, c'est donc naturellement que je me suis inscrit au P.S. en 1974. Une section venait d'ailleurs d'être créée à Scaër, j’en fus un moment le secrétaire. J'ai fait aussi partie de la commission exécutive fédérale pour le Finistère ». Ses fonctions électives débutèrent en 77, où il fut élu conseiller municipal et troisième adjoint. En 1982, il devient conseiller général du canton de Scaër.
Priorité à l’emploi
Cette ascension rapide n'a pas tourné la tête au jeune maire, qui restait lucide sur les préoccupations de la commune. « Notre premier travail va être d'essayer de trouver des entreprises qui viendraient s'installer à Scaër. Une commune, comme Rosporden, où il y a plusieurs entreprises de taille moyenne, a plus de chance de s'épanouir. C'est vers des industries agroalimentaires qu'il faut se tourner ». La production était sur place et on pouvait bénéficier d'aides dans le cadre de la défense de la Bretagne intérieure. A la défaveur de Scaër, il faut dire que les communications était déjà un handicap. « Au conseil général, je suis intervenu pour que Scaër soit relié le plus vite possible à la voie express. Dès cette année, il y aurait des travaux entre Kéranguen et Le Bel-Air.
Chaque commune se bat pour essayer de faire venir des investisseurs créateurs d'emploi. Et ils s'implantent là où ils reçoivent des aides (atelier-relai, subventions...). Pour ce qui est de la taxe professionnelle, on est dans la moyenne. Pour l'arrondissement de Quimper, le taux est de 12,32 % et pour Scaër, 10,80 % ». Louis Nicolas parie aussi des artisans locaux : « II est souhaitable que se fassent des regroupements d'artisans locaux pour qu'ils puissent présenter des dossiers pour les chantiers de la commune et être concurrentiels ! ».
A gauche: Louis Nicolas et son prédécesseur Christophe Poulichet lors d'une inauguration. A droite : en compagnie d'employés communaux |
Un programme de logements
Pour fixer les gens à Scaër, la nouvelle municipalité envisageait de développer les lotissements : « A court terme, nous avons en projet une série de logements locatifs en pavillons et semi-collectifs, ainsi que des logements en accession à la propriété ».
Les autres priorités annoncées en 1983 : l'entretien des chemins ruraux (toujours d'actualité) et des bâtiments communaux. « Le camping sera ouvert pour la saison 84. Actuellement, nous réfléchissons en équipe pour prévoir un budget sur les trois à quatre années à venir. Nous ne voulons pas augmenter inconsidérément les impôts locaux. Mais, comme pour les employés de Cascadec qui ont accepté une hausse limitée de leur salaire, il faudra une solidarité de tous les Scaërois ! ». . Outre les autres programmes déjà évoqués, il y avait encore à préparer des interventions sur les bâtiments du collège, de l'école Joliot-Curie (isolation). La rénovation de la station d'épuration était aussi une grosse préoccupation .
« Nous avons aussi un plan-cadre à l'étude, plan-cadre qui pourrait, dans les deux ans, être transformé en P.O.S. En tous cas, ce sera fait avant la fin du mandat ». Son expérience de conseiller général est appréciable pour le nouveau maire : « On est au courant des différents programmes départementaux et on peut essayer de relier les préoccupations de son canton aux grands choix départementaux, par exemple le désenclavement routier, réalisé par les routes départementales, présente un grand intérêt pour la vie locale».
Au contact des gens
II est évident que sa nouvelle fonction avait un peu changé la vie du nouveau maire : « Le matin, je m'occupe de la pisciculture, mais il est difficile de concilier les activités de pisciculteur, de maire, de conseiller général. J'ai dû prendre un employé à Meil Nabat. L'après-midi, je suis le plus souvent à la mairie pour des réunions, des études de dossiers, pour des permanences, pour être à l'écoute des problèmes sociaux. Ce que j'apprécie, c'est d'être au contact des gens, d'essayer de comprendre leur situation. Il me faut être accueillant mais aussi éviter les fausses promesses démagogiques. Si je peux rendre service, je le fais. Je suis le maire de tous les Scaërois, j'aime bien encore étudier les dossiers techniques (voirie, urbanisme). Les problèmes économiques et sociaux : c'est plus abstrait mais aussi important ».
Un regret peut-être : avec toutes ces activités, Louis Nicolas espérait que sa vie familiale ne serait pas trop perturbée. « Je n'ai plus beaucoup de temps à consacrer à mes loisirs. Je jouais au foot précédemment. Mes dimanches sont maintenant occupés : je me dois de me rendre aux fêtes, manifestations culturelles où je suis invité de par ma fonction. Le soir, j'aime être tranquille, penser à autre chose... ».