Les écoles guiscrivites en 1884

 En 1884, par circulaire du 30 mai, Armand Fallières, ministre de l’Instruction publique du gouvernement de Jules Ferry, décide d’une enquête sur la situation matérielle des écoles primaires publiques. Son but est la mise en œuvre des lois de 1881 et 1882 rendant l’instruction des filles et garçons de 6 à 13 ans obligatoire, laïque et gratuite dans les écoles publiques. La gratuité étant garantie par le financement des écoles sur les ressources des communes et des départements, auquel l’État peut suppléer si nécessaire, un état des lieux doit permettre d’élaborer un programme financier et matériel.
Chaque institutrice et instituteur fut invité à remplir un formulaire de renseignements sur son école (bâtiment, mobilier, effectifs, etc.) et à dresser un plan des locaux. Ces informations et les commentaires éventuels des instituteurs donnent ainsi à voir l’état matériel de l’enseignement primaire et constituent également des sources de première main sur l’histoire locale. Voici quelques éléments relatifs à la commune de Guiscriff.

La mairie occupait une pièce à l'étage



L'ancienne école des garçons est présente sur cette carte postale


Le plan de la façade est établi en 1884


L’école publique des garçons a été construite en 1874. Le conseil municipal en avait pris la décision en 1868. Elle était implantée sur le site de l’actuelle médiathèque 82 élèves y étaient inscrits en 1884 répartis en deux classes : 10 de 5 à 6 ans, 66 de 6 à 13 ans et 6 de plus de 13 ans. Au rez de chaussée il y avait deux classes ainsi un dortoir et un réfectoire pour les chambriers ( mention barrée remplacée par cuisine) et une chambre pour l’adjoint . A l’étage , une chambre pour un instituteur et la mairie ( 18 m²).

Le plan du rez de chaussée

 
La mairie occupait une pièce à l'étage


Pas de préau couvert, ni de cours de récréation ni de lieux d’aisance, un poêle hors d’usage : l’instituteur qui a rédigé le rapport se plaint de cette situation : Pendant les heures récréatives, les élèves sont obligés de rester sur la place publique, à défaut de cour, et d’être par la suite, pendant l’hiver, exposés au mauvais temps. Ce qui est fort désagréable et dangereux ». Il attire encore l’attention sur son logement situé à l’étage : « une seule pièce de 4 mètres sur 5, 5 mètres pour cinq personnes ». Le 22 mai 1882, le conseil municipal avait demandé l’agrandissement de l’école en  juin 84 le projet n’a pas encore été soumis au conseil général.

 Chambre de soeur

 L’école publique des filles a été construite en 1868 et comptait deux classes. C’était une école a caractère congréganiste gérée par des religieuses: sur le plan de l'étage , on lit "chambre de soeur".

Cet immeuble est devenu par la suite l’école privée des filles, Notre Dame. En 1884 il y avait 94 élèves (4 de 5 à 6 ans, 77 de 6 à 13 ans et 13 de plus de 13 ans. Peu d’annotations dans ce dossier : chauffage par un poêle, il y a 3 lieux d’aisance, l manque des tables pour 8 élèves. Il y a un préau couvert de 36 m² mais « en très mauvais état ». Le rapport est signé, Mme Mahé , une religieuse qualifiée "d'institutrice publique"


L'école Notre-Dame fut école publique à l'origine



Le plan du rez de chaussée

Les immeubles de la photo ci-dessus sont reconnaissables sur ce plan de 1884. La partie A  a été modifiée par la suite.

En 2022



Sources : Archives nationales p. 98 et suivantes du dossier 

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