Les fêtes foraines


« Tentez votre chance, messieurs, dames... Achetez les billets gagnants... Maman, je veux aller sur le cheval du manège... Encerclé, c'est gagné... 3 Francs les 5 balles... 3 tours pour 10 Francs » : C’est ainsi que les stands forains attiraient les chalands lors des fêtes foraines il y a 50 ans...

A la fête, il n'y a que les enfants qui ne soient pas pressés

Les manèges s'installaient alors à Scaër trois fois dans l’année : pour la Cavalcade, le pardon et la foar yen ( la foire froide). Voici le témoignage de M Tamic recueilli en août 1978, un « ancien » puisqu'il venait déjà à Scaër avant-guerre : « Autrefois, la meilleure fête, c'était la Mi-Carême. Aujourd'hui, le pardon se maintient. Les gens ont le respect de « leur » pardon. Mais la foire Yen, c'est tombé, comme beaucoup de foires . Les manèges étaient alors sur le champ de foire devant la mairie. On s'installait entre les arbres ». Quelques autres familles comme les Mouton, Hoffmann, Figuier venaient aussi régulièrement à Scaër depuis des décennies.


M. Tamic installant le manège des enfants en 1978 lors des fêtes patronales


Avec son épouse en 1983 : le couple tenait une loterie M. Tamic s'exclamait souvent " Oh Ma Doué, ma doué" quand il y avait un gagnant

« Je viens de Pentrez, j'installe ce jeudi. Mardi, on plie bagages pour aller à Camaret. D'autres iront le dimanche suivant du pardon vers Kernével ou Bannalec ». Toute l'année, l'activité ne ralentit pas : « Janvier est un mois un peu plus creux pour les industriels forains. Mais l'hiver, nous sommes installés pour un mois à Lorient, puis à Pontivy ».
Au fil des ans, des stands ont disparu : casse-gueule, casse-boites, jeux de fléchettes. Restaient les auto-tamponneuses, quelques loteries et le manège pour enfants. « Les enfants viennent à la fête pour faire un tour de manège. Les adultes ne viennent plus. Ils donnent un peu d'argent aux enfants. Eux, ils se sacrifient. C'est pourquoi les loteries, dont les adultes constituent la clientèle habituelle, sont en perte de vitesse. Autrefois, on voyait des adultes, même des vieux sur les chevaux de bois. Aujourd'hui, ils ne s'amusent plus. Ils n'ont plus le temps. A la fête, il n'y a que les enfants qui ne soient pas pressés ».


Les enfants ont pris la relève : le manège Tamic à Scaër en 2006


Et la loterie familiale en 2010


« II y a quelques années, il y avait du monde à la sortie du bal dans les fêtes. Les jeunes d'aujourd'hui sont dans les boites de nuit à la campagne. Des difficultés ? Ce métier en comporte comme tous les autres. On ne suit pas la hausse du coût de la vie. Le tour du manège est resté longtemps à 1 F. Maintenant, c'est 2 ou 2,50 francs mais si c'est trop cher, les gens ne viennent pas. Ce qui faut comprendre, c'est qu'on est un loisir, quelque chose de pas indispensable à tout prix. Alors, c'est difficile. À ceci s'ajoutent des frais de routes importants et le renouvellement du matériel. Et puis S'il fait trop beau, les gens vont à la plage. S'il fait mauvais, ils restent chez eux.  Il nous faut un temps entre les deux
».

Échos du nouveau siècle

Manège Tamic en 2004
 

En 2004 ,Il n’y avait qu’ une loterie, un manège d'auto tamponneuse et un manège pour les enfants: la fête foraine du Pardon de Scaër n'attire plus les industriels forains, faute de rentabilité.

En 2013, la fête foraine du pardon s'est réduite à un manège pour enfants, un trampoline, un stand de tir et trois souscriptions volontaires. L’année suivante, les industriels forains ne se sont pas installés cette semaine sur la place Victor Hugo en prévision des fêtes patronales. Pourtant le programme des festivités est plus alléchant qu’en 2013. Ils ont préféré sans doute monter stand ou manège à Plouay où l’affluence est garantie



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