Innov'Action est un événement annuel organisé par les Chambres d'agriculture pour découvrir les innovations des agriculteurs en conciliant performance économique, sociale et environnementale.. Pendant les portes ouvertes, des agriculteurs présentent leurs pratiques innovantes à d'autres agriculteurs directement sur leur exploitation.
Optimiser le travail et les coûts
C’est ainsi qu’en juin 2013, une porte ouverte fut organisée au Gaec de Kerlan où Isabelle et Benoît Roquet, un couple de Normands se sont installées en l’an 2000. Ils exploitent 165 ha, dont 90 ha accessibles aux 150 vaches que compte leur troupeau (production annuelle : 900 000 litres de lait).
L’éleveur faisait évoluer son cheptel de Normandes vers la race Simmental avec des croisements par absorption : « Nous apprécions cette race d’origine autrichienne, calme et rustique, pour sa capacité à vivre en grand troupeau avec peu de frais vétérinaires, avec un bon taux de fécondité ». En 2008, le couple a investi dans de nouveaux bâtiments couverts bien regroupés et évolutifs, avec tous les animaux sur le même site. « Nous menons la conduite du troupeau en lot pour simplifier le suivi des vaches. Nous réalisons l'insémination artificielle par nous-même ainsi que le parage et le contrôle laitier ». Une nouvelle salle de traite de 40 postes est opérationnelle depuis deux ans, améliorant l'ergonomie et le confort de travail : luminosité, aération, visibilité sur les vaches. « Nous pouvons traire seuls 120 vaches laitières/heure en conservant un protocole d'hygiène maximum ».
| Chez Pierre-Yves Fiche, Innov'action attirait l'attention sur la gestion informatisée d'une élevage porcin |
Produire plus et mieux
Lors de cette rencontre ,les visiteurs se sont également informés sur l’alimentation qui optimise les pâturages : « Nous apportons du maïs tout l’année parfois complémenté avec du soja. Le correcteur azoté est apporté uniquement pour équilibrer la ration et nous complémentons en céréales les premiers mois de lactations ainsi que les fortes productrices ». Ils ont pris note de l’intérêt de la création de chemins stabilisés pour des déplacements rapides et d’un réseau d’eau vers les pâtures.
« Notre objectif est de conserver un système simple, performant et rentable ». Ces éleveurs délèguent une bonne partie des travaux des champs à la CUMA (Benoit Roquet était trésorier de la Cuma du Miné) ou aux Entreprises de Travaux Agricoles. Ils échangent régulièrement avec d’autres éleveurs du Comité de développement des agriculteurs de l'Aven Laïta . Membres également du groupe européen Dairy Farmer, ils sont en contact avec d'autres éleveurs laitiers européens : « Une ouverture pour voir sur ce qui se passe dans d'autres pays ...Nous comparons aussi nos résultats technico-économiques avec eux. »
La ferme connectée
En juin 2015, Innov'action se déroulait à nouveau à Coat-Scaër-Vian en Scaër chez Pierre-Yves Fiche sur les thèmes suivants: pilotage de précision de l’atelier porc depuis le smartphone et l’ordinateur pour la surveillance, la gestion de l’ambiance des bâtiments et l’alimentation des animaux, gestion technique de l’élevage et organisation du travail à distance partagées entre les 3 associés, les 3 salarié(e)s et le groupement depuis un « cloud »,pilotage des cultures en ligne : amélioration des performances de la CUMA du Minez dans l’organisation des chantiers par la simplification des enregistrements et des coûts de mécanisation
Réduire la facture énergétique
En juin 2016 c'est Romain Mévellec à Kervir qui accueillaient les agriculteurs de la région. Romain Mévellec est éleveur de porcs avec 1080 places de post sevrage et 2 172 places d’engraissement. Il cultive 100 ha de céréales, colza et maïs valorisés en fabrication d’aliment à la ferme. Un nouveau bâtiment de 728 places d’engraissement a été construit en 2016, suite à son installation. Dans celui-ci, un système de raclage en V permet donc de diminuer de moitié les émissions d’ammoniac dans le bâtiment. Romain a aussi installé des ventilateurs économes. Une volonté de réduire la facture énergétique qui l'avait déjà conduit à opter pour une chaudière bois plaquettes pour chauffer les post-sevrages et la maison d’habitation. Le bois provient du bocage de l’exploitation. Les travaux de cultures sont quant à eux confiés à la Cuma Scaër Ouest, dans une démarche d’organisation du travail et de maîtrise des charges de mécanisation.
En 2014 La CUMA Scaër Ouest s'engagea également dans la même démarche innovante en souhaitant réduire de 20 % la consommation de ses tracteurs et de ses adhérents en mesurant la consommation initiale puis en incitant à un bon réglage des tracteurs. Autres actions : avoir des techniques culturales économes, favoriser les échanges parcellaires, préconiser une stratégie d’équipement pour limiter la puissance des tracteurs et avoir une cohérence dans les équipements .
( sources Région Bretagne, Chambre d'agriculture et Terra)